Chapitre 42

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Deux mois sont passés, je reste en contact avec Sean. On s'appelle très souvent.
En me levant, je suis prise d'une pulsion de le retrouver. Je prends ma voiture et roule jusqu'à Manhattan. Je me dépêche d'arriver dans le hall de son cabinet. Je frappe, il m'ouvre, mais me demande de patienter, il est en consultation.

Je rejoins la salle d'attente, mon envie est retombée comme un soufflé. J'hésite à partir.
Il vient me chercher en salle d'attente.

— Hailey, j'ai des rendez-vous toute l'après-midi. Pourquoi tu ne m'as pas prévenu?

— Je ne sais pas, j'avais envie de « baiser ».
Il sourit, je réponds à son sourire.

— Tu veux m'assister ?
Je hoche négativement la tête.

— Dit mon prénom, j'ai besoin de l'entendre de ta bouche!

Il sourit de son fameux air dédaigneux.

— Hailey, Hailey, Hailey, Hailey.
J'éclate de rire.

— Je te fais une réserve.
Je saute sur ses lèvres.

— Tu finiras par guérir un sociopathe « Hailey ». D'un air provocateur.
— Si c'était possible, je l'aurais fait il y a bien longtemps.
— Je suis désolé.
— Tu l'es?
— Je crois l'être.

Je le laisse, je le retarde dans son planning de rendez-vous. Je rends visite à mon père, il a refait tout le cabinet. Je frappe et ouvre, il est en consultation, une femme pleure, je referme.
Quand il a fini, il vient me chercher. Le comble d'une psychiatre névrosée, est d'avoir eu un père excellent dans la prise en charge psychiatrique des enfants.

— Ma chérie rend visite à son papa?
— Oui. Comment se passent tes consultations?
— Comme d'habitude.

Je le laisse à ses rendez-vous.Je vais à mon appartement, il est poussiéreux. Je compte y revenir dans quatre mois, les résidents ont encore beaucoup de lacunes.
Je suis au restaurant avec Sean. Au premier abord, il ressemble à n'importe quel homme, mais ce n'est qu'une illusion. On termine de manger et on rejoint son appartement.
On fait l'amour selon mon point de vue, on baise selon sa conception.

— A quel moment as-tu perdu ton lien émotionnel?
— Hailey veux-tu vraiment faire une psychanalyse après t'avoir fait jouir?
— Oui.
— Bien. Neuf ans après une fellation forcée. Tu peux dormir tranquille?
— Non.
— Et toi Hailey, tes psychoses ont commencé après quel événement?

Il recommence à lire en moi comme dans un livre ouvert.

— Après lui avoir fait une masturbation.
— L'enfoiré.

Il se redresse et se saisit de quelque chose. J'allume la lampe de chevet, il s'habille et enfile son arme.

— Tu fais quoi Sean?
— Je vais m'en occuper.
— Je t'interdis de faire ça!
— Je finirai dans un hôpital psychiatrique, là où doit être ma place.

Je me place devant lui.

— Je ne te laisserai pas faire ça.
— Laisse-moi passer Hailey! Je n'aurais aucune culpabilité à te faire du mal.
—Tu mens!!! On va se coucher!
— Alors finis ta putain de mission!!!

Il se calme, je l'attire au lit.

— Qu'est-ce qu'il t'a fait d'autre?
Mes larmes coulent de plus belle.

— Je n'arrive même pas à décrire ce qu'il m'a fait Sean.
— Finis ta mission Hailey.
On s'endort.

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