Chapitre 30

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Je l'ai assisté trois fois cette semaine, des corps mutilés, qu'il perfectionne comme une œuvre d'art. Il est dans son élément, ses mains sont une bénédiction. J'ai dû annuler des rendez-vous pour assouvir ses pulsions . Je suis devant sa porte, il m'ouvre, on s'installe sur le canapé.

— Qui leur fait ça?
— Si tu te poses la question, ce n'est pas moi.
— Je n'ai pas dit ça.
— Tu le penses.
— Comment peux-tu savoir ce que je pense? Tu es incapable de ressentir le moindre sentiment.
— Tu viens me faire ta psychanalyse? Tu sais où est la porte.
— Tu exprimes de la colère le sociopathe?
— Je n'exprime rien du tout.
— C'est possible que tu mutiles ces pauvres femmes et tu les « bonifies »pour te donner bonne conscience. Non désolée, tu n'as pas de conscience.
— La ferme Hailey. 
En criant.

— De la rage?
— Sors de chez moi!
— Bien.

Je me lève et il me tire. J'atterris sur ses genoux, on se regarde en silence. Puis son regard change et rompt le silence.

—Ne mets pas les pieds dans mes affaires. Tu risques de le regretter.
— Tu vas me faire la même chose qu'à ces pauvres femmes?
— Pire que ça.

Pour la première fois, il me fait peur. Je le regarde, inquiète. Il m'embrasse, je réponds à son baiser. Un baiser qui est tout le contraire de ses menaces, un baiser rassurant, doux.

— Rentre chez toi !

Je pars sans me retourner, je dois découvrir ce qu'il cache.

A peine franchi le seuil, Josh m'appelle, il me rejoint pour passer la nuit avec moi.  Je ne l'ai pas vu depuis des jours, j'essuie quelques reproches de sa part, mais il finit par se détendre. On mange un morceau, des plats qu'il a apportés de son restaurant. On rejoint le lit et on se couche. Je simule une fatigue, j'ai l'impression de repartir en arrière avec Roy.

Roy purge une peine de prison. J'ai échappé de près à une mort certaine, j'ai les flashs de cette nuit-là.

Flashback.

J'étais d'astreinte, l'hôpital m'a appelé pour une crise délirante. J'arrive au parking de l'hôpital psychiatrique, je marche jusqu'au portail. 

— Tiens, tiens, la salope qui se fait sauter par un psychopathe.
Roy.

Je me retourne, il braque une arme sur moi.

— Roy. Tu devrais baisser cette arme.
Il rit.

— J'ai donné six ans de ma vie à une salope.
— Tu fais une crise de paranoïa. Donne-moi ton arme!
— Je vais te flinguer.
— Pense à tes parents, à ton travail. Tu vas tout perdre.
— Ma vie n'a aucun sens sans toi. Je suis prêt à tout.
— On va discuter. On peut essayer d'arranger les choses.
— Tu mens. Tu as menti sur tes sentiments depuis le départ.
— J'ai de l'affection pour toi Roy.
— De l'affection?

Il me tient en joue et tire, je saute sur le côté. Il m'a raté. Je me relève et court, il tire à nouveau , je suis  touchée au fessier, je tombe au sol, une alarme retentit . Il s'enfuit, je suis emmenée aux urgences. Je perds beaucoup de sang, et perds connaissance. Quand je me réveille, je suis entourée de Mike et Charlie. Ils m'apprennent qu'il a été arrêté, je souffle. Je dois rester allongée sur le côté. La blessure est localisée au niveau de la fesse droite, elle est passée à un millimètre de l'artère iliaque.

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