« chapitre trente trois »

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Voilà maintenant trois longues journées que le groupe s'est installé dans l'église du prêtre, au beau milieu des bois. Les journées se sont passées dans le calme et la tristesse pour certains mais aussi, dans l'espoir pour d'autres.

Abraham a reprit la route, accompagné de Rosita, Eugène, Tara, Rayan, Nicolas, Romain, Will, Glenn et bien-sûr Maggie. Daryl est revenu de l'une de ses expéditions avec un petit nouveau, Noah. Malheureusement, Carol s'est faite renversée alors qu'ils progressaient en ville. Le conducteur et le passager de la voiture étaient sortis, l'avaient embarqué à l'arrière du véhicule et étaient répartis aussi vite qu'ils étaient arrivés.

C'est donc l'heure pour le groupe composé de Rick, Daryl, Sacha, Tyreese, Noah, Beth ainsi que Maya et Hanna qui se sont gentiment proposées de les accompagner, de partir pour tenter de retrouver leur amie. Celle-ci enlaçant une dernière fois sa petite soeur.

«-On reviendra vous chercher, dit-elle en se détachant de sa jeune soeur, écoute bien Michonne en mon absence d'accord ? Je t'aime. »

La petite Mia hoche vivement la tête, les larmes aux yeux de devoir se séparer de sa soeur, même si ce n'est que temporaire et rejoint Sophia. Tout le monde embarque à bord du fourgon avec lequel Daryl était revenu en compagnie de Noah et Rick démarre.

Michonne referme les doubles portes en bois, les bloquant d'une planche maintenue par quelques misérables clous rouillés. Mia et Sophia jouent avec la petite Judith, Carl parle avec la femme au sabre et le prêtre s'est enfermé dans son bureau.

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Le prêtre a finalement pris une grande machette à la demande de Michonne, avant de s'enfermer à nouveau dans son bureau. Depuis la veille, il est obsédé par une chose. Il décide alors de partir. Il retire quelques planches du sol à l'aide de sa nouvelle arme et se faufile par le dessous de son église. Et alors qu'il se redresse, celui-ci s'écroule aussitôt sur les fesses, un long clou s'étant méchamment enfoncé dans la plante de son pied. Il l'enlève avec peine et, boitant, il reprend tout de même sa route pour gagner ce qui l'obsède depuis de nombreuses heures. L'école.

Il marche de longues minutes avant d'arriver à destination. Il remarque les rôdeurs qui sont entassés contre les portes d'entrée de l'école mais il n'y fait guère attention. Il fouille autour de l'ancien feu de camp éteint, certaines affaires du groupe de Gareth y trainant encore. Quand une odeur désagréable vient lui chatouiller les narines, lui faisant réprimer un haut-le-coeur. Il détourne le regard et c'est là qu'il voit la jambe de Bob. Carbonisée.

Il se remémore les paroles de la victime lorsqu'ils l'ont retrouvé hier soir, agonisant non loin de la bâtisse. Il s'est réveillé à cet endroit et a découvert les survivants du Terminus en train de grignoter sa chair comme si c'était parfaitement normal. Il ne peut retenir un second haut-le-coeur, vomissant cette fois-ci trippes et boyaux. Il part vivement à l'arrière de l'école et se met assis l'un des marches d'un court escalier, s'essuyant la bouche d'un revers de manche. Les mains sur le visage, il reste ainsi quelques minutes avant de décider de repartir en direction de son église.

Seulement, en repassant par l'avant de l'école, les doubles portes qui gardaient les rôdeurs enfermés, cédent. Le prêtre part en courant, enfin, quasiment, car avec son pied, courir est assez difficile. Il bifurque en direction de l'Ouest à cause d'un rôdeur qui le suit de beaucoup trop de près. Il avait bien retiré les planches avec la machette, mais ne l'avait pas embarqué avec lui pour son road-trip. Et alors qu'il commence à prier pour qu'on vienne le sauver, il tombe nez à nez avec quelqu'un ou quelque chose...

Non, quelqu'un, une femme, même si celle-ci sent pourtant comme les pourris. Elle porte un poncho recouvert de sang et des tripes, l'homme tombe mollement à ses pieds alors que la femme se colle à lui, le faisant passer sous le poncho. L'homme ne réagissant pas, se laisse faire et ne bouge plus. La horde qui le poursuivait arrive, la femme lui chuchote quelques mots avant d'elle aussi obéir à ses propres paroles.

«-Ne faite pas de bruits, mon père. »

La horde passe, sans même faire attention au duo agenouillé par terre. Après le passage du dernier rôdeur, la jeune femme se relève avant de tendre sa main à l'homme qui la saisit en lâchant plusieurs soupirs. Il se relève à son tour et la femme enlève sa capuche, laissant de long cheveux bruns retomber sur ses épaules. Elle passe le revers de sa main sur son front et jette un coup d'oeil circulaire autour d'elle, s'assurant qu'il n'y a plus de danger autour d'eux.

«-Merci, s'exclame l'homme en époustant son pantalon.
-C'est normal.
-Où allez-vous ? Lui demande-t-il.
-Je suis à la recherche de ma famille. Je sais qu'ils ne sont pas loin.
-Laissez-moi vous offrir au moins une nuit à l'abri. J'ai une église qui est, grâce à de nouveaux amis, si j'puisse dire, bien baricadée.
-Une nuit alors, j'avoue que ce ne serai pas de refus.
-Oui. Laissez-moi au moins vous offrir cela, vous venez de me sauver la vie.
-Très bien, mon père, j'vous suis.
-Je... Mh... Bafouille-t-il en tournant sur lui-même.
-Vous ne savez plus où elle se trouve, n'est-ce pas ?
-À vrai dire, c'est exact...
-Vers le Nord ou vers le Sud ? L'interroge-t-elle.
-Mh... Je dirai vers là-haut.
-Le Nord alors ?

-Oui, enfin je crois. Je sais qu'elle se trouve à une vingtaine de minutes d'une école.
-Retournons à l'école alors, vous arriverez mieux à vous situer. »

Ils retournent à l'école, l'homme tourne plusieurs fois sur lui-même avant de repérer l'endroit par où il était venu. La femme le suit de près, l'homme bouge sans arrêt, sursautant au moindre bruit. La femme s'arrête alors que l'homme se retourne. Elle pose son sac à dos au sol, ainsi que son énorme sac qui est littéralement remplit d'armes puis elle enlève son poncho, avant de lui tendre.

«-Tenez, vous en avez plus besoin que moi, dit-elle alors qu'il l'enfile, non sans se retenir de vomir à plusieurs reprises.
-Mer... Merci...
-Pas d'quoi, on y retourne ?»

L'homme hoche vigoureusement la tête et lui emboîte le pas. Il lui propose de porter l'un de ses sacs, naturellement, elle lui donne le plus léger. Sans vouloir le vexer, c'type n'a vraiment pas l'air très fort et elle a pensé qu'il se serait écroulé rien qu'en tenant l'sac.

«-Quel est votre prénom ? Finit-il par lui demander après une petite dizaine de minutes à marcher silencieusement.
-Ça n'a pas d'importance, répond-t-elle.
-Je m'appelle Gabriel, dit-il tout de même, rassurez-vous, je ne vais pas vous forcer à me parler. Vous avez l'air d'avoir eu un dur passé, n'est-ce pas ? L'interroge-t-il d'une voix bienveillante.
-Écoutez, mon père, souffle-t-elle en se tournant vers lui, je ne pêche pas. Je préfère garder pour moi et me défouler sur ces cadavres, lui explique-t-elle en désignant l'un d'eux qui déambule vers eux avant de lui fendre le crâne d'un bon coup de machette.
-Comment pouvez-vous faire cela..? Ça vous semble si facile.
-C'est simple. C'est soit eux, soit nous. Le choix est vite fait, non ?
-Oui, mais, avant, ils étaient comme vous, comme moi...
-Mais ils ne le sont plus. Ce ne sont plus que des créatures qui ne recherchent que de la chair fraîche. »

Après quelques petites minutes, Gabriel lui indique qu'ils sont arrivés. Cependant, son visage blêmit en voyant son église infestée de cadavres.

«-Michonne, Sophia, Carl, Mia ?? Hurle le prêtre en courant jusque la bâtisse. »

La jeune femme se stoppe aussitôt alors que quatre personnes se tournent vers eux, l'une d'elles tenant un bébé dans ses bras. Elle laisse tomber son sac par terre alors que ses yeux s'embrument de larmes. Elle déambule jusqu'à eux, la femme la remarquant enfin. Ses yeux s'écarquillent de surprise alors que déjà, les trois plus jeunes la rejoignent en courant.

«Un nouveau monde»  Where stories live. Discover now