« chapitre soixante-sept »

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Daryl presse rapidement la pédale de l'accélérateur et décampe à vive allure. Laissant une épaisse poussière derrière la voiture.

«-C'est quoi encore ce cinglé? S'exclame Daryl en frappant le volant qu'il tient avec poigne.
-J'en sais rien, mais si tu veux mon avis, il était pas là pour se faire des potes, rétorque Riley en ouvrant sa fenêtre afin de se fumer une cigarette, vous me dites surtout si l'odeur vous gène, déclare Riley aux enfants.»

Riley s'affale sur le siège, tout repasse dans sa tête. De la mort de sa petite protégée à maintenant. Elle revoie Jay faire glisser le couteau sur sa gorge. L'homme qu'elle a vu, debout, les mains dans les poches. Il s'est littéralement volatilisé le temps qu'elle le pointe de son fusil. C'est à dire en à peine une fraction de seconde, car avec le temps, elle et les armes sont devenues de grandes amies.

Qui était-il? Que voulait-il?

Une question à laquelle, elle ne pourrait répondre. Du moins pour l'instant. Et voilà qu'elle se mettrait limite à prier pour ne pas retomber sur un groupe de cinglés.

Était-il celui qui avait distrait Daryl de son poste?
Était-il celui qui avait attiré les rôdeurs dans leur refuge temporaire?
Voulait-il les tuer?
Si oui, pourquoi?

Elle se pose tant de questions. Tout s'embrouille dans son esprit. Mais elle sait une chose. Elle retrouvera cette personne. Et, elle la tuera de ses propres mains, et de n'importe qu'elle façon. Elle a mis en danger la vie de Mia, de Carl, de Judith, et de Daryl. Sa propre vie passe bien évidement après la leur. Car, c'est eux qui la faisait vivre, qui lui permettait de rester en vie. Malgré qu'elle ne se l'avoue pas, au plus profond d'elle même, elle sait que sans eux, elle serait perdue. C'est déjà arrivé.

Ce fut une période bien sombre pour Riley. Lorsqu'elle a retrouvé Carol. Qu'elles se sont séparées, et qu'au final, Riley s'est perdue. Elle s'est faite submergée par le flot de rôdeurs qui
entrait dans le Terminus. Elle a été obligée de faire comme eux, car sinon, ils l'auraient facilement repéré. Elle s'est donc retrouvée à l'opposé de sa famille. Elle a passée des heures à courir à travers la dense forêt. Mais une fois revenue au «point de départ», personne n'était là. Elle a d'abord versé quelques larmes. Puis c'est rapidement reprise en main. Son seul objectif était de tous les retrouver. Elle a érré dans les bois pendant presque une semaine. Une petite semaine, cinq jours tout au plus, mais une longue pour elle. Se retrouver seule, l'avait fait réfléchir, c'est là qu'elle s'est réellement rendue compte à quel point son groupe était important pour elle. À quel point, son amitié avec Beth était importante. À quel point elle pouvait aimer Daryl. Elle ne l'a d'abord pas aimé, certes. Mais plus les jours sont passés, plus ses sentiments ont grandis. Mais elle les a nié. Pour elle, elle ne devait pas, elle ne pouvait pas se permettre d'avoir des sentiments pour un homme. Encore moins pour un homme comme lui.

Quelques fois, elle s'était bien imaginée qu'est-ce que ce serait de coucher avec lui, un simple rapport physique. Il était si dur, son corps, son physique l'attirait. Sa voix. Son regard. Sa façon d'être. Elle a simplement craqué, succombé. Elle est littéralement folle amoureuse de lui. C'est pour ça qu'elle s'est souvent demandée, qu'est ce que ça serait de coucher avec lui? Elle s'était imaginée bien des choses. Elle savait qu'il prendrait tout en main. Et qu'il lui ferrait passer le meilleur moment de sa vie.

Et elle ne s'était pas trompée. Elle a passé, littéralement, le plus beau moment de sa vie. C'est la première fois qu'elle couche avec un homme qu'elle aime. Et même après Jay, il a réussi à la mettre en confiance et à se laisser aller. Ses premières pensées se sont bien évidemment tournées vers lui, son corps tout entier s'était crispé, refusant de revivre une telle chose. Mais les caresses et la douceur du chasseur ont été bien plus fortes. Son corps s'est détendu de lui-même et elle a pu se laisser aller, elle a pu profiter de ce que Daryl voulait lui offrir. Et ça a été merveilleux. Comme ses amis d'autrefois disaient, tu verras, lorsque tu coucheras avec une personne que tu aimes plus que tout, tu ressentiras la même chose. Mais en dix fois plus intense. Et ils avaient raison.

Ses amis... Ils sont sûrement tous morts. Déchiquetés par ces pourritures qui rôdent sur terre. Elle est triste, mais elle se dit qu'ils sont probablement mieux là où ils sont. Avec Sophia, avec Nicolas, Maya, Leila, Will, Romain, Lori, et peut être même Rayan, Beth, Rick. Peut-être que sa famille aussi, est morte avec eux.

Riley secoue la tête, non, son frère n'est pas mort. Il est en train de la rechercher comme elle le fait. Elle en est persuadée. Du moins, elle l'espère de tout son être.

«-Oh, ma belle, tu m'écoutes? Rétorque Daryl en caressant la joue de Riley, voyant que celle-ci est dans ses plus profondes pensées.
-Qu... Quoi? Qu'est-ce qui a? Bégaye-t-elle.
-Tu penses à quoi? Demande-t-il, détournant de temps à autre son regard de la route pour la regarder.
-Je... À rien, t'en fais pas, répond-t-elle en posant sa main sur celle de Daryl qui s'est calée sur sa cuisse.
-T'es sûre?
-Oui oui, t'en fais pas j'te dis.
-Mhmh, ok. Sinon, dis moi, on va où?
-Je... J'en sais rien à vrai dire.»

Daryl ne répond rien, et exerce une petite pression sur la cuisse de Riley. Elle le regarde, lui envoyant son plus beau sourire que Daryl lui renvoi juste après. Et alors que Daryl continue de fixer Riley de ses beaux yeux bleus, celle-ci détourne le regard vers la route.

«-Daryl !»

Riley vient d'hurler, obligeant Daryl à redonner son attention sur la route lui aussi. Une fois de plus, un homme est là. Cette fois-ci, il est en plein milieu de la route. La tête baissée, les mains dans les poches. Daryl dévie sa route pour l'éviter. Il braque son volant à fond sur sa gauche, la voiture quittant la route pour venir heurter un arbre qui les stoppe net.

L'homme se met à sourire, fier de son coup. Il s'avance doucement en direction de la voiture qui est encastrée dans l'arbre. L'homme s'approche de la portière passagère, observant la femme qui se trouve sur le siège et qui a perdu connaissance. Elle a une plaie au niveau de la tête tout comme l'homme à ses côtés, qui lui a la tête plaquée contre le volant. Derrière, le jeune garçon a l'arcade ouverte, mais est encore conscient. Comme le jeune bébé, qui cette fois-ci, pleure de plus bel dans son siège-auto. La jeune fille qui est au milieu, pleure également, tenant de ses mains sa cuisse gauche, où est enfoncé un petit bout de verre.

«Un nouveau monde»  Where stories live. Discover now