« chapitre soixante-quatorze »

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«-Papa !»

Carl sort de sa cachette et se met à courir vers son père qui est justement l'une des personnes à sortir du véhicule. Lorsque Rick a entendu la voix de son enfant et qu'il l'a vu arriver vers lui avec Judith dans ses bras, c'est comme si il avait vu un miracle. Un sourire béat aux lèvres, l'ancien shérif ne peut retenir ses larmes. Son fils s'engouffre dans ses bras, faisant tout de même attention au bébé. Rick embrasse son fils et sa fille plusieurs fois puis il place ses mains sur les joues de son fils, admirant son visage, comme si il n'était pas sûr que tout ceci soit réel. Mais lorsqu'il a vu les autres sortirent également de leur cachette, Rick su qu'une nouvelle fois, c'était un véritable miracle.

Mais lorsque le petit groupe voit Abraham arriver avec le corps inerte de Riley, le premier à paniquer est Rayan, qui s'approche à grands pas de celui-ci.

«-S'il te plait, dis moi qu'elle n'est pas morte, le supplie Rayan en regardant les yeux clos de sa soeur, passant sa main sur sa joue froide alors qu'Honey se met à aboyer.
-Elle ne l'est pas, rétorque Carol.
-Il faut qu'on trouve un endroit où l'on peut la mettre en sécurité, le temps qu'elle se réveille et qu'elle reprenne des forces ! On peut pas rester dehors... Pas avec elle qui est dans les vapes... Déclare Daryl, j'vais faire un tour, voir c'que j'peux trouver, ajoute-t-il, arbalète sur l'épaule.»

Il laisse le groupe et s'enfonce légèrement dans les bois à la recherche de n'importe quoi qui puisse les protéger. Au bout d'un certain temps de marche, Daryl aperçoit une grange. Il s'approche doucement d'elle, puis, il s'arrête à quelques mètres. S'asseyant par terre, contre un arbre, il sort une cigarette de l'une de ses poches et la place entre ses lèvres. Il l'allume et tire une longue taffe. Il en tire une deuxième puis une troisième puis il s'arrête. Il regarde attentivement ce poison qu'il tient entre ses doigts et vient l'écraser sur l'une de ses mains. Quand celle-ci est éteinte, il lâche sa cigarette et plaque ses mains sur son visage avant de se mettre à pleurer.

Toute personne vivant dans ce monde avait, à un moment ou un autre, eu le besoin d'évacuer. Daryl accumulait, puis un jour, loin du regard des autres, il venait à craquer. Il reste un moment comme ça, sans vraiment se méfier de ce qui peut bien s'approcher de lui. Mais par chance, rien ne fait son apparition. Alors Daryl se relève, essuyant les quelques larmes qui ont coulé le long de ses joues. Il souffle un bon coup, reprenant un tant soit peu de contenance et reprend sa route en direction de la route.

Lorsqu'il arrive, Rick s'approche de lui et lui tend une feuille où sont inscrits quelques mots. Daryl regarde automatiquement tout autour de lui, retirant son arbalète de son épaule afin de l'avoir entre les mains, l'armant même d'une flèche. Il ne supporterait pas d'à nouveau tomber sur des malades. Ce serait trop, trop à encaisser. Il regarde ensuite les bouteilles d'eau qui se trouvent au sol et regarde Riley qui est allongée un peu plus loin, sous la surveillance de Rayan et de Beth, ainsi que de Honey.

Il les regarde un instant, puis son regard dérive sur Beth. Celle-ci regarde avec horreur Riley pour s'approcher prudemment d'elle. Elle se penche au-dessus d'elle, son oreille au-dessus de la bouche de la brune. Se redressant, Beth se met automatiquement à pleurer tout en secouant Riley. Daryl lâche son arbalète et comme les autres, s'approche à grands de sa bien aimée, sous les complaintes de Beth et de Rayan. Alex ne réfléchit pas plus. Il ordonne à tous de se décaler, s'agenouillant près de la brune et sort une longue seringue et un petit flacon de son sac.

«-Qu'est-ce que c'est? Demande Dixon en retenant son poignet.
-De l'adrénaline. »

Daryl relâche son poignet et Alex plante la seringue dans la cuisse la brune. Le liquide injecté, Riley ouvre grand les yeux, reprenant une profonde inspiration avant de retomber durement en arrière, retenue par Beth pour ne pas qu'elle s'éclate le crâne contre le macadam. Cette dernière replace son oreille, plaçant sa main au-dessus des lèvres de la brune, souriant à son souffle qui s'écrase contre sa peau. Elle ricane et sans réfléchir, prend le jeune homme dans ses bras, le remerciant mille fois. Le chasseur lui adresse un hochement de tête en guise de remerciement et se penche à son tour près de la brune. Il prend la bouteille dans son sac et oblige la brune à avaler un peu d'eau avant de rejoindre les autres qui se sont à nouveau réunis autour des nombreuses bouteilles, laissant Riley sous la surveillance inébranlable de Beth.

«-Tu veux qu'on fasse quoi? Demande Tara.
-On y touche pas, réplique Rick.
-Il a raison, on sait pas de qui ça vient, rétorque Tyreese.
-En tout cas, si c'est un piège, faut avouer que c'est bien joué car c'est efficace, fit Angel en fixant l'eau, moi j'préférais, en ce qui me concerne, croire que ça vient vraiment d'un ami.
-Je suis entièrement d'accord avec ce petit ange blondinet, intervient Eugène alors que la concernée écarquille les yeux.

-Et si c'est pas le cas? Et si il y a quelque chose dans l'eau? Interroge Carol.
-Il faudrait être débile pour gâcher autant d'eau, reprend Angel, s'approchant des bouteilles pour en prendre une et l'ouvrir.
-Qu'est ce que tu fous Angel? Questionne Rosita, les sourcils froncés.
-Contrôle qualité, répond-t-elle en portant la bouteille à ses lèvres, mais elle a à peine le temps de boire une gorgée que son frère tape dans la bouteille. Celle-ci tombe par terre, se vidant de tout son contenu.
-Angel, on y touche pas, reprend Rick.»

Le ciel se met soudainement à gronder. Tous l'entendent et lèvent la tête vers celui-ci. Puis au bout de quelques secondes à peine, quelques gouttes tombent sur leurs visages avant qu'un torrent ne se déverse sur eux. Un immense sourire est présent sur le visage de la plupart des personnes qui profitent de la pluie. Tara et Rosita s'allongent à même le sol en riant. Pendant que Michonne, Abraham, Carol et Rick dispersent des récipients au sol afin de récolter de l'eau. Puis vient plusieurs coups de tonnerres, un orage approche à grands pas. La joie s'évapore rapidement, laissant place à la peur.

«-Faut pas rester ici, dit Rick.
-J'ai repéré une grange, répond fortement Daryl afin que Rick puisse l'entendre.
-Où ça?»

Daryl hoche la tête, se dirige vers Riley pour la prendre dans ses bras et rapidement, ils quittent la route en direction de la grange énoncée par le chasseur. À leur arrivée, la pluie n'a pas cessé de tomber. Au contraire, elle est devenue plus violente. Le premier à rentrer fut Daryl, couvert par Rick, Abraham, Glenn, Carol et Maggie.

Maggie se dirige vers la seule porte qui s'y trouve. Elle aperçoit, avant d'ouvrir, une bible posée au sommet d'une pile de bouquins. Elle a un léger pincement au coeur, pensant automatiquement à son défunt père. Elle prend la bible et le met dans son sac. Si celle-ci lui avait rappelé son père, ça aurait été pareil pour Beth. Autant éviter ça. Elle ouvre la porte. Un seul rôdeur s'y trouve, Maggie l'abat d'un geste vif et rapide, puis reste sans bouger jusqu'à ce que Carol arrive.

«-Elle avait une arme, elle aurait pu mettre fin à ses jours, souffle-t-elle.
-Certaine personne n'abandonne jamais. Comme nous, répond Carol, s'éloignant pour prévenir les autres qu'ils peuvent entrer.»

La nuit est tombée. Quelques personnes sont parties se coucher, pendant que d'autres se sont réunis autour d'un bon vieux feu de bois. L'orage n'a pas cessé et continue de gronder dehors. Rick regarde son fils qui dort à point fermé, sa soeur blottit contre lui.

«-Tu n'as pas à t'en faire pour lui, il s'en remet facilement. Plus facilement que nous, fit Carol.
-Au début, j'avais de la peine pour les gosses qui devaient grandir dans un monde pareil. Maintenant, je pense que j'ai eu tort. Car grandir, c'est s'habituer au monde. C'est plus facile pour eux finalement, réplique Rick.
-C'est pas ça le monde, rétorque Michonne, c'est tout, sauf ça, soupire-t-elle alors que Glenn se retourne un instant, regardant sa femme qui est dos à eux.
-Peut être que si. Peut être qu'il faut juste qu'on s'y habitue, dit-il.
-En attendant, c'est dans ce monde là que l'on vit, du moins, jusqu'à c'que ça change. Mais je suis prête à parier que maintenant, c'est définitif. On trouvera jamais un remède à tout ça. Si au début, personne n'en a trouvé, c'est pas maintenant que le monde à complètement sombré dans le chaos, qu'il n'y a plus d'électricité, plus rien, que quelqu'un va pouvoir trouver quelque chose, intervient Angel.
-Peut être qu'au final, c'est nous les morts-vivants. On déambulent de ville en ville, de route en route, de maison en maison, sans avoir de but précis, enchaîne Rick.
-On est pas comme eux, réplique Daryl en se mettant accroupi, prêt à se lever.
-Non, t'as raison, se reprend Rick, on est pas comme eux, confirme-t-il après quelques secondes.
-On est pas comme eux, répète Daryl.»

Il se lève, accordant un bref coup d'oeil à Beth et Riley, Honey couché tout près d'elle, la réchauffant inconsciemment, et se rapproche de la porte d'entrée de la petite grange. Faisant les cents pas devant, comme une bête sauvage que l'on venait d'enfermer dans une cage.

«Un nouveau monde»  Where stories live. Discover now