« chapitre soixante-seize »

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De hauts murs font leur apparition au loin. Les mains crispées sur le volant, Riley n'est plus si sûre d'elle. Et si c'était un piège? Et si une fois l'immense grille ouverte, ils la braquent avec leurs armes? Elle serait incapable de riposter.

Mais comme elle a dit, elle préfère risquer sa vie plutôt que celle des autres. Elle stoppe la voiture à quelques mètres de la grille, restant perplexe, les mains de plus en plus moites. Elle sort du véhicule, son arme bien en mains. Elle va pour tout de même aider Éric, qui passe un bras au-dessus de ses épaules, tant dis qu'Aaron se place devant la grille qui s'ouvre doucement.

Elle est à environ cinq mètres de la grille qui est dorénavant grande ouverte.

«-Riley, vient, lui dit Aaron.»

Elle avance d'un pas lent et hésitant mais elle avance, Aaron reprenant le relais avec son homme. Elle entre, la grille se referme alors qu'elle se retrouve face a face avec un bon nombre de personnes. Elle remarque du coin de l'oeil, un homme qui a son arme pointée dans sa direction. Elle fait un rapide demi-tour et le prend également en joue.

«-Aiden, tu baisses cette arme, immédiatement, lui ordonne Aaron, Aiden! Répète-t-il. »

Le jeune homme prénommé Aiden ne la lâche pas du regard. Riley ne fait rien, restant en position de combat, prête à se défendre. Mais Aiden finit par remettre son arme en bandoulière, un sourire indescriptible scotché sur son visage. Si elle avait pu, elle lui aurai déjà mis une balle entre les deux yeux, juste pour qu'il n'affiche plus cet air hautain.

Aaron pose l'une de ses mains sur son avant-bras, lui demandant du regard de baisser également son arme. Ce qu'elle fait. Elle lance un mauvais regard à ce Aiden avant de suivre Aaron. Ils marchent une vingtaine de mètres avant de se stopper devant deux immenses maisons.

«-Ce seront les vôtres, si vous ne rejoigniez.
-Les deux? Pour vivre tous ensemble? Demande-t-elle dans une petite grimace.
-Oui.
-J'ai une faveur à te demander Aaron.
-Je t'écoute.
-J'veux pas... Du moins je... Euh... Comment dire Bégaye-t-elle.
-Tu voudrais ta propre maison? Ton petit chez toi? Suppose-t-il.
-Ouais... Voilà.
-Tu vas rencontrer Deanna. C'est à elle qu'il faudra faire ta demande.
-Très bien.
-Je te laisse faire ton appel, j'habite quatre maison plus loin, dit-il en montrant celle-ci du doigt, viens me dire le verdict.
-Ça marche, affirme-t-elle en récupérant les deux jeux de clés qu'il lui tend.»

Elle observe longuement les clés alors qu'il s'éloigne vers sa maison. Elle regarde une dernière fois l'apparence extérieure de la première maison, souffle un bon coup, comme si elle était stressée à l'idée de reprendre une vie quelque peu normale. Insérant la clé dans la serrure, elle pousse la porte pour poser les pieds sur un parquet gris.

C'est... Étrange. L'intérieur est parfaitement nettoyé, du sol au plafond. Dans cette ville, absolument tout est propre. Autant dire qu'elle s'est sentie sale à son entrée. Progressant jusqu'au canapé, elle l'observe longuement avant de se laisser tomber dessus. Une pure merveille. Elle prend le talkie dans sa main et joint les autres.

«-Riley? Résonne la voix de Rick, est-ce que ça va? S'empresse-t-il de demander.
-Tout le monde est là? Demande-t-elle.
-Oui, on t'écoute.
-J'dois déjà vous dire qu'au moment où j'vous parle, j'suis affalée sur un magnifique divan dès plus confortable.
-Alors, c'est la vérité? Aaron ne mentait pas? L'interroge Michonne.
-Oh non. Vous pouvez venir. Vous serrez bouche bée, les prévient-elle alors que Rick rigole, entraînant tout le monde à sa suite.
-Alors, on va enfin avoir un semblant de vie normale? La questionne Beth.
-Oui, enfin. En vous attendant mes petits chats, j'vais aller me balader.
-Te balader? Réplique Maggie.
-Oui, faire le tour des habitations et tout ça quoi, j'aime pas ne pas connaître. Allez, ramenez-vous. Vous allez adorer.
-On décolle.
-Suivez bien le plan que j'ai laissé sur la table, vous en avez pour moins d'une demi-heure.
-À tout à l'heure.
-À tout à l'heure.»

Elle coupe le talkie et sort donc faire un tour. Elle quitte la maison, prenant le temps de refermer la porte derrière elle, rangeant la clé dans l'une de ses poches, avec celle de la deuxième maison.

S'allumant une cigarette, elle commence sa marche au travers de ces diverses rues. Elle irait voir Aaron juste après. La plupart des gens sont tranquillement installés sur leur perron. Sirotant une tisane ou quelque chose comme ça.

«-Riley? L'interpelle une femme non loin d'elle, je me présente, Deanna. Enchantée, dit-elle, tout sourire.
-Oh, euh, salut.
-Difficile? Lui demande-t-elle sans perdre son sourire, de devoir vous adapter ou du moins vous réadapter à un environnement tel que celui-ci.
-On va y arriver. Il le faut.
-Vous voulez bien me suivre, pour que l'on puisse discuter. Chez moi, précise-t-elle.
-Mhmh.»

A vrai dire, elle s'en foutait un peu. Elle lui adresse un nouveau sourire avant de reprendre sa marche. Elle la suit rapidement, la suivant de près, laissant son regard dérivé tout autour d'elle. Le silence qui s'est installé est plutôt étrange, elle ne sait pas quoi dire, pas quoi faire. Elles s'arrêtent devant une magnifique maison, montant les quelques marches du perron. Elle écrase son mégot dans le cendrier qui est posé sur l'une des fenêtres avant de pénétrer dans l'enceinte de la maison.

Deanna l'attendant dans son salon, déjà installée sur son divan.

«-Tu peux t'asseoir Riley, dit-elle en montrant du doigt le fauteuil en face delle.
-Je... Merci.
-Alors? Questionne-t-elle.
-Alors quoi? Répond la brune sur un ton légèrement agressif.
-Est-ce que vous aimez? C'est une belle ville, vous ne trouvez pas?
-Du peu que j'en ai vu, oui.
-Et dites-moi, qu'est ce que vous faisiez avant tout ca? Moi j'é...
-On s'en fou de c'qu'on était avant. Plus personne n'est comme avant, la coupe-t-elle.
-Sachez qu'ici, tout le monde ou presque, exerce le métier qu'il faisait avant.
-J'trouve ça un peu ridicule, voire complètement en fait, avoue-t-elle, vous filmez? Interroge-t-elle en désignant la caméra.
-Oui, cela vous derange?
-J'm'en fou, personne ne verra ça de toute façon.
-Vous voulez me faire part de quelque chose Riley?
-Oui.
-Allez-y.
-Pourquoi inviter des inconnus à vivre avec vous?
-Car le nombre est la principale ressource de la survie.
-Certes. Mais, qui vous dit qu'moi, ainsi que les autres membres de mon groupe, nous ne sommes pas des assassins? J'ai tué beaucoup de personnes, trop pour en retenir le compte, avoue-t-elle sans l'ombre d'un remord.
-Mais par dessus tout ça, vous vous êtes en quelque sorte, sacrifiée, en venant ici seule? Et vu l'état de votre visage et j'imagine de votre corps entier, ce n'est pas la première fois. Vous êtes de bonnes personnes. Je le sais. Je le vois.
-Et si vous vous trompiez?

-Comment ça?
-Et si une nuit, chaque personne vivant dans cette ville trouve la mort. Vous devriez laisser votre portail fermé. Vous êtes trop naïve, Deanna. Il faut vous méfiez de gens. La plupart sont devenus cinglés.
-La plupart. Pas tout le monde. Pas vous.
-Vous ne savez rien de nous. Vous ne nous connaissez pas. Nous sommes devenus une véritable famille. Si aucun de nous n'a craqué jusqu'ici c'est simplement parce que l'on peut compter les uns sur les autres. Pas parce qu'on est de gentilles personnes. Au contraire, on est prêt à tuer n'importe qui.
-Pour sauver l'un des vôtres. Ce qui est compréhensible.
-Vous avez une sacrée manie de voir le bien chez tout le monde, vous.
-Je le sais, sourit-elle quelque peu fière d'elle, m'enfin, Aaron m'a dit que vous aviez quelque chose à me demander. Je vous écoute.
-Ah oui... J'aurai aimé avoir... Un petit endroit rien qu'à moi, ose-t-elle demander.
-Votre propre toît?
-Ouai voilà.
-Nous avons une petite maison qui est vide. Vous pourrez bien évidement vous y installer.
-Merci beaucoup.
-Il n'y a pas de quoi Riley.»

Elle se lève et éteint la caméra. Riley en conclue donc que leur entretien est terminé. Elle se lève à son tour afin de la suivre jusqu'à l'entrée. Deanna fouille dans une boîte en bois et en sort un autre petit trousseau de clé. Elle ouvre la porte puis elles sortent sur le perron.

«-Et voilà tes propres clés, pour ta propre maison, déclare-t-elle en les lui tendant.
-Merci beaucoup, sourit la brune en s'en saisissant, commençant déjà à descendre les petites marches.
-Oh et au fait, ajoute-t-elle pour que Riley se retourne une dernière fois, bienvenue à Alexandria, Riley.»

La brune sourie une nouvelle fois, hochant la tête pour réponse. Quittant enfin la propriété de Deanna, Riley regarde le numéro inscrit sur ses clés et prend la direction de sa nouvelle maison. Sa propre maison.

«Un nouveau monde»  Where stories live. Discover now