Chapitre 6

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Louis's PDV

Harlow, 11h43

Une main se pose sur mon front, et j'ouvre les yeux rapidement. Les yeux verts de Bouclettes me frigorifient sur place, et je met un instant à me rendre compte de ce qui vient de se passer.

C'était un rêve Louis, juste un putain de rêve...

-J'ai fais un rêve horrible, dis-je pour rompre le silence devenu gênant et nos regards un peu trop ancrés.

-Je sais Louis.

Je suis trempé, ma sueur dégouline sur mon front et dans ma nuque. Mon corps tout entier est secoué de soubresauts.

-Tu as faim ? me demande Bouclettes en se levant.

Effectivement, maintenant qu'il me le rappelle... Mon ventre se met à gargouiller fort, vraiment fort, et le brun réprime un sourire. Étant donné l'heure qu'il est, ce n'est pas vraiment étonnant que je meurs de faim, je suis un mangeur de première catégorie et je ne loupe jamais un seul repas. Je sais que je suis constamment en train de manger tout ce qui a le malheur de se trouver sur mon passage, mais j'ai sans cesse l'impression de mourir de faim, et je déteste cette sensation.

Je hoche la tête, et d'un signe de la main, il m'invite à le suivre dans la cuisine.

-Qu'est-ce que tu aimes ?

-Les bananes.

C'est sortit tout seul. Je porte mes mains à ma bouche mais je me sens déjà honteux, et c'est trop tard, je ne peux pas ravaler mes paroles. Le bouclé pouffe de rire. Comme si je me sentais pas déjà assez stupide avec mes réponses stupides, il faut en plus qu'il se mette à se foutre de ma gueule.

-Ne rigole pas, je suis déjà assez embarrassé comme ça, n'en rajoute pas, dis-je en faisant une mine boudeuse.

-Désolé, c'est juste que ta réponse m'a...surprise.

Je m'asseois sur l'une des chaises et observe Bouclettes préparer je ne sais pas quoi exactement.

Je ne pense pas réaliser que je ne suis plus dans mon rêve, il paraissait tellement réel, et je suis encore sous le choque de la douleur qui m'avait envahi à ce moment là. En général dans les rêves, je ne suis pas certain qu'on puisse ressentir quoi que ce soit, mais c'est plutôt au réveil qu'on s'en rend compte et que notre cerveau se met à créer des sentiments. Mais là, j'ai ressenti la douleur, je l'ai vécu, et c'est ce qui me frappe.

Et ce bouclé en face de moi, ce n'est pas le même que dans mon inconscient. Et c'est ce qui me trouble. Je pense que je n'ai encore fait la différence entre mon rêve et la réalité. Et c'est ce qui me rend si déconnecté.

-Au fait, dis-je à Bouclettes toujours concentré sur ce qu'il prépare, je connais pas ton prénom.

-Est-ce que c'est dérangeant ? dit-il enfin, sans se retourner.

Techniquement, oui. Oui c'est dérangeant parce qu'à partir du moment où on connait une personne, qu'on lui parle, et que cette personne en question nous a amené chez elle parce qu'on été tellement défoncé qu'on a fait un accident et qu'elle nous a soigné, et nous a hébergé le temps d'une nuit pour qu'on se remette sur pied, c'est un peu étrange de conserver l'anonymat. Surtout lorsque la personne en question connait notre prénom, ça fait un peu tâche de continuer à l'appeler par un surnom ridicule.

-À part si tu en a marre que je t'appelle Bouclettes, non.

Il se retourne et apporte devant moi une petite assiette avec une banane poêlée, du chocolat par dessus, une gauffre sur le côté et des petites boules de couleurs éparpillées un peu partout. Dieu tout puissant, ce plat est un péché mignon.

The Infinity  Game ∞ | Larry StylinsonWhere stories live. Discover now