Chapitre 18

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À écouter avec Smother de Daughter

Londres, 7h34 - 25 Septembre

Louis's PDV

Ça doit faire une demi-heure que je suis enfermé dans cette salle de bain, adossé à la porte de celle-ci dans l'espoir d'entendre la voix d'Harry. Qu'il me dise quelque chose. N'importe quoi, mais qu'il me parle.

Oui je sais, c'est lui qui a essayé de...de m'embrasser, et c'est moi qui suis partit, mais j'ai le droit d'avoir un mot de sa part non ?

Je suis encore en état de choque je crois. Il n'y a rien, strictement rien qui ne veux se mettre en ordre dans ma putain de tête. Je ne comprends plus rien, je ne sais même pas quelle heure il est. Je ne sais même pas ce que je veux. Je ne sais même pas s'il a vu mon dessin de gamin.

J'ai envie de voir ma mère, d'être dans ses bras, qu'elle me rassure et qu'elle me dise que je n'y suis pour rien, que tout va s'arranger. J'ai envie de voir ma sœur et de lui dire pardon, qu'elle pleure dans mes bras pour que je puisse la soutenir, j'ai envie qu'elle continue de me sourire et de m'aimer comme elle le faisait avant. J'ai envie que mon père me considère enfin comme un homme, et qu'il me prenne au sérieux.

Je ne veux pas être rejeté, je n'aurai jamais dû l'engueuler...

-Louis sors de là maintenant... S'il te plait.

Les battements de mon cœur s'accélèrent, me brûlant la totalité de mon intérieur. Ouais. C'est bizarre, mais j'ai l'impression de cramer de l'intérieur. Je voulais un mot de sa part, je l'ai eu, mais je ne peux même pas lui répondre. Putain, que je suis abruti.

-Louis si tu ne me réponds pas je force la porte OK ?

Je n'ai plus de force Harry, je n'ai plus la force de te répondre. Si seulement tu savais...

J'entends qu'il frappe contre la porte, faisant vibrer légèrement mon dos toujours appuyé contre cette dernière. Je n'ai même pas la force de bouger. Et je mets à pleurer silencieusement, parce que je suis minable, je ne suis plus rien.

-Louis écoute je suis désolé, je voulais pas faire ça je sais pas ce qui m'a prit, je m'excuse, mais laisse-moi entrer au moins.

J'essaie de me dégager du passage de la salle de bain pour le laisser entrer, même si je ne sais pas pourquoi je fais ça. Je n'ai plus le contrôle de mon esprit, je suis comme une bouteille vide sans plus aucune valeur. Harry rentre difficilement, et s'assoit par terre face à moi, les genoux ramenés contre sa taille. Personne ne parle, sûrement par peur de gêner l'autre. Mais je veux qu'il me parle, car il n'y a que lui qui réussisse à me faire penser à autre chose, et c'est ce que je veux. Je veux penser à autre chose. Je veux m'échapper.

-Raconte-moi une histoire...

Il lève les yeux vers moi, incrédule. S'il se fou de ma gueule à cet instant, il n'en laisse rien paraître et il commence à entamer un récit racontant l'histoire d'une petite princesse qui aime les nuages et les bananes, et qui décide de vivre sa vie d'une autre manière que toutes les autres princesses. Il me conte cette histoire avec fluidité, faisant à chaque fois de grands gestes démonstratifs et des mimiques parfaitement adorables. Il est perdu dans son récit, et je l'écoute avec fascination.

Même si son histoire n'est pas parfaite et qu'il y a quelques incohérences, je prend plaisir à l'écouter parce qu'elle me transporte loin de là où je suis. La voix d'Harry m'emmène et me transporte avec légèreté, et je me surprend à le contempler avec émerveillement, lâchant parfois de quelques secondes son récit improvisé.

The Infinity  Game ∞ | Larry StylinsonWhere stories live. Discover now