Chapitre 29

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Camden Town, 18h04 - dimanche 23 octobre

Mes jambes ainsi que mon propre cœur veulent me lâcher. Ma respiration déraille toute seule et mon cerveau refuse de m'obéir. Si je ne bouge pas tout de suite pour m'asseoir, je vais me retrouver le postérieur au sol et je ne pourrais même pas en expliquer la raison. Hors de question que je dise tout à ma mère, je veux juste un peu de son attention ce soir, et je ne veux pas tout gâcher alors que je suis si près du but. Je m'occuperais de Zayn personnellement plus tard, enfin si j'en ai le courage -ou plutôt les muscles.

Ma sœur, devant mon air blafard, l'emmène dans la salle à manger, une main dans son dos, n'oubliant pas de me jeter un petit regard d'incompréhension. Je me retrouve alors seul dans le couloir avec Harry, et lorsque mes yeux rencontrent les siens, je regrette aussitôt tout mouvement. Son visage est déformé par la colère et j'ai l'impression qu'il pourrait commettre un meurtre à l'instant. Ses poings sont fermement serrés et ses sourcils sont tellement froncés qu'un pli apparaît sur son front. J'essaie au plus profond de moi de rester calme et de ne pas paniquer, mais à l'intérieur je fais vraiment la même tronche qu'Harry.

Je voudrais butter ce gars qui a voulu m'ôter la vie. Et je voudrais le butter, lui qui est actuellement dans la salle à manger de ma mère, une main sur ma propre sœur, sa progéniture en elle.

Je pose ma main sur le bras d'Harry et son visage se radoucit légèrement.

-Cette soirée compte beaucoup pour moi, dis-je en chuchotant pour qu'il soit le seul à entendre mes propos. On s'occupera de lui plus tard, ok ? Je me mettrais à coté de toi, tu n'auras qu'à me presser la jambe s'il devient trop provoquant, et nous rentrerons.

Il soupire en hochant la tête. Je suis tenté de l'embrasser mais j'oublie vite cette idée, par peur que quelqu'un nous surprenne, ou tout simplement parce que je ne sais pas si je dois le faire, et retourne dans la grande salle où tout le monde se trouve. Zayn et Lottie sont assis l'un à côté de l'autre et se chuchotent des choses que je ne veux même pas savoir. Ils sourient tous les deux et j'utilise alors mes talents de comédiens et je fais de même. C'est un sourire qui doit faire peur, très peur à voir mais à vrai dire j'en ai rien à foutre. Dès que je regarde cet abruti fini en face de moi, des images ignobles de ce qu'il s'est passé me reviennent en tête et je le revois enfoncer son couteau dans mes cuisses ainsi que dans mes avants bras. À cette pensée, je rabaisse mes manches encore plus sur mes mains et m'assois en face de ce connard. Je suis étonné d'être ici, même si je souffre quand je marche, la douleur est supportable. C'est une chance que les bleus n'étaient pas trop voyant et que le correcteur de teint existe. J'ai failli y rester, et pourtant je me retrouve quand même chez ma mère pour dîner. Je suis fou, j'ai vraiment mal, et juste pour ça j'aimerais que ma mère le sache. Qu'elle voit les efforts que je subis pour elle, et qu'elle voit qui est vraiment son beau-fils. Mais je ne le fais pas, parce que je veux qu'elle m'aime d'un amour pur et propre, et non par pitié.

Harry s'assoit sur la chaise à côté de la mienne et il m'attrape la main sous celle-ci, ce qui me décroche un léger sourire que j'essaie de cacher pour ne pas paraître trop niais. Phoebe s'assit à ma gauche après avoir été appelé par ma mère depuis la cuisine, Daisy à côté d'elle. Félicité est en bout de table et ne daigne même pas lever les yeux de son téléphone. Ma mère revient se placer à côté de Zayn après avoir déposé sur la table quelques entrées en attendant que mon père nous rejoigne. Ce qu'il fait vingt minutes plus tard. Il sourit en me voyant et nous serre tous un par un pour nous saluer. Il me chuchote qu'il est content que je sois et il s'assoit en bout de table, à l'opposé de Fizzy.

Le repas n'est même pas encore sur la table que je sens le regard de Zayn me dévisager. La main d'Harry est maintenant posée discrètement sur ma cuisse, et ce geste suffit à me garder calme, sauf quand il resserre sa poigne par rage lorsqu'il croise le regard de Zayn.

The Infinity  Game ∞ | Larry StylinsonDonde viven las historias. Descúbrelo ahora