Chapitre 44

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À écouter avec When the Darkness Comes de Colbie Caillat

Londres, 12h23 - lundi 12 décembre

Louis's PDV

Ça doit faire au moins une heure que nous marchons sur l'herbe recouverte du parc Saint James, et je n'ai toujours pas prononcé un seul mot. Je ne sais pas quoi dire. Et je ne veux pas me plaindre. Mais elle se mord les lèvres depuis dix minutes et je sais pertinemment que la discussion ne va pas tarder à arriver. La neige recouvre la quasi totalité du parc et le froid vient faire rougir le nez de ma sœur. Ses mains viennent s'agripper doucement sur mon bras droit.

-Louis... commence t-elle. Raconte-moi, s'il te plaît.

Lui raconter quoi ? A quel point je foire tellement tout ce que je fais que même mon couple n'y a pas survécu ? Je profite encore quelques secondes du vent qui frôle mon visage avant de me mettre à parler.

-C'est le gars le plus merveilleux que j'ai rencontré. L'idée d'aimer un homme ne m'avait jamais effleuré l'esprit, pourtant tout en lui m'attirait. Mais ce n'est pas pour autant que je suis gay ou ce genre de connerie. Loin de là. Les gens en générale me répugnent et sont pathétiques. Il y a juste lui...et ses putains d'yeux verts. Il était trop parfait pour être vrai, et par conséquent il traîne un passé super flippant. Il a des morts sur la conscience, tu te souviens je t'avais parlé d'Ernest, de Luca et Thomas ? Il a poussé ces gens jusque la mort juste pour un amour  qui n'a existé qu'à sens unique. La fille qu'il aimait voulait juste se venger parce qu'il a poussé sa demi-sœur au suicide. Après tant d'années, il croit toujours à cet amour et aux mensonges de son ex-meilleur ami. Zayn. Le salopard de Zayn, celui qui t'as mis en cloque. Il t'as jamais aimé, c'est juste une putain d'histoire de vengeance qui tourne en rond. Et tu sais où il est là ? Tu sais ?

Je détourne mon regard du paysage que je n'observais même pas pour regarder ma sœur. Elle a les larmes aux yeux et je m'en veux immédiatement d'avoir été aussi brutal mais je n'ajoute rien pour me rattraper. Je sais qu'elle avait déjà compris quel genre d'homme était Zayn après avoir vu mes cicatrices, mais évoquer le fait qu'elle soit enceinte de lui, d'un gars qui n'aurait jamais du la toucher, je crois que ça la détruit plus qu'elle ne l'est déjà. Mais je crois que c'est comme ça, comme une sorte de malédiction qui s'acharne sur moi et tout ceux que j'aime en nous baignant dans le malheur et le désespoir.

-Il est en Australie avec sa salope. Et ouais Lottie... Il a posé sa merde et il s'est barré. Parce que c'était ça son but. Faire souffrir Harry en me faisant souffrir moi. Me faire souffrir moi en te faisant souffrir toi. Un putain de cycle infernal.

C'est un cycle infernal dont on ne sort jamais.

-Et tu te souviens quand je t'ai que je ne savais pas si aimer Harry était bien ou mal ? Je le sais maintenant, je connais la réponse. C'était mal, parce qu'il nous a tous fait souffrir.

Le regard de Lottie se relève doucement vers moi et ses iris bleues  me dévisage durement. Le noir de son mascara qui a coulé s'échoue sur ses joues brillantes et la neige qui commence à tomber y fait contraste. Et je m'en veux, parce que lorsque je la regarde, lorsque je lis cette souffrance à travers elle je me dis que c'est de ma faute, et seulement de la mienne. Jamais je n'aurait dû rencontrer Harry, jamais je n'aurait dû lui répondre quand il me parlait, jamais je n'aurait dû accepter de jouer avec lui, et jamais je n'aurait dû tomber amoureux de lui. J'aurai pu éviter tout ça, toute cette souffrance, j'aurai pu vivre dans la mienne, dans ma bulle de malheur. Mais je crois bien qu'elle a éclaté et que toutes les personnes qui se trouvaient près de moi à ce moment ont chopé mon virus. Ce putain de virus qui me pourrit la vie. Un putain de virus que les gens appellent "souffrance".

The Infinity  Game ∞ | Larry StylinsonWhere stories live. Discover now