The Infinity Game ∞ | Larry Stylinson

Chapitre 21

A écouter avec Afire Love de Ed Sheeran

Londres, 15h05 - vendredi 21 octobre

Louis's PDV

Un mois et un jour. Que ce jeu a commencé. Nous continuons, je continu, de jouer. Tous sauf Niall. Et le jeu n'est plus le même sans lui. Il n'est plus aussi amusant, d'autant plus que Liam n'éprouve plus l'envie ni le besoin de s'amuser sans cette petite tête blonde. J'ai découvert des tensions étranges entre Harry et Zayn, des tensions remplies de haine. Je l'ai découvert un soir, alors que je parlais à Harry, son téléphone s'est mit à sonner, et il s'est énervé comme je ne l'avais jamais vu auparavant. Je ne sais plus de quelle manière j'ai réussi à lire le message, mais je l'ai lu, et ce que j'avais lu ne m'avais pas plût. Je me souviens encore très bien de ce message, écrit noir sur blanc :

"Il finira par tout savoir, comme "les autres", et tu perdra tout ce que tu as de plus cher au monde : ton dernier pion, ta dernière chance, ta vengeance, et sa confiance."

Qui "il" ? Qui "les autres" ? Je n'ai pas clairement compris ce message, mais vu la manière dont ce dernier avait enragé Harry, je ne l'ai pas aimé.

Depuis ce jour, il a changé avec moi. Il est devenu distant, il ne me parle presque plus, même par mail, sauf pour les défis. Et la manière dont je voyais le jeu a changé aussi. J'y vais toujours avec la boule au ventre, et une sorte d'appréhension qui parcours chaque centimètre de ma peau.

Assis sur cette chaise bleue délavée, je regarde par l'immense baie vitrée la Tamise s'écouler lentement, et les passants l'observer avec attention, prenant parfois quelques photos. J'observe aussi le London Eye tourner mécaniquement, avec à l'intérieur, des touristes excités ou apeurés.

J'ai les mains moites, et je prie silencieusement pour ne pas être rejeté. Assis sur cette hideuse chaise bleue dans l'hôpital de St Thomas, je compte bien revoir ma sœur et lui faire mes excuses. Je veux arranger les choses. Elle me manque énormément.

-Monsieur Tomlinson ?

Je hoche la tête en entendant mon prénom et suis le médecin en blouse blanche qui me guide jusque la chambre de Lottie. Il me dépose devant la porte 328 avant de partir comme il m'est venu. Je frappe deux coups après m'être posé un milliard de questions, et rentre dans la chambre avant même qu'elle ne me dise d'entrer.

-Maman ? dit-elle d'une petite voix qui pourrait presque déjà me faire fondre en larme. Je ne t'attendais pas avant six heures. Tu m'avais dis que...

-C'est moi, dis-je fébrilement en me laissant apercevoir.

Elle écarquille de grands yeux ronds. J'ai envie de dire "surprise !", mais ce serait totalement déplacé. J'ai envie de la prendre dans mes bras mais je n'arrive pas à bouger, je suis pétrifié sans savoir quoi faire. J'ai peur qu'elle me rejette. Et cette putain d'odeur de médicaments et de produits hygiéniques me donnent la nausée.

-Tu en a mis du temps, avant de venir.

Effectivement... Elle est allongée dans ce lit jaunâtre d'hôpital, avec un reste de nourriture du midi en face d'elle. Elle me regarde en souriant faiblement, et j'essaie en vain d'articuler une phrase qui pourrait avoir du sens.

-Je ne t'en veux pas, avoue t-elle en m'ouvrant ses bras.

Je m'y blotti directement, et je respire son odeur fortement pour empêcher mes larmes de couler. Comment peut-elle ne pas m'en vouloir ? J'ai tué son bébé avant même qu'il ne soit né, je lui ai sûrement fait beaucoup de mal, alors comment peut-elle oser prétendre qu'elle ne m'en veut pas ?