The Infinity Game ∞ | Larry Stylinson

Chapitre 27

Londres, 6h15 - dimanche 23 octobre

Louis' s PDV

Alors ça y est, je suis mort ? Est-ce ainsi que ma vie devait se terminer ? Je pense que oui. J'ai toujours espéré que ma vie aurait quelque chose de particulier, qu'un jour je serai sorti de l'ombre parce qu'on m'aurait trouvé quelque chose de spécial. Je pensais aussi que j'aurais eu une mort particulière, une mort qui fait parler les gens.

À la place de ça j'ai vécu comme un misérable rat dans ma vieille maison moisie, je n'ai même pas été foutu de garder ni ma petite amie, ni mon travail, et pour couronner le tout, on m'a achevé comme un vulgaire animal dans le fin fond d'une vieille cabane.

Je suis encore conscient. Suis-je au paradis ou en enfer ? Mes sens me reviennent peu à peu, je retrouve d'abord l'odorat et une ignoble odeur me parvient. Ensuite l'ouïe, mais je n'entend que le bip sonore aiguë et répétitif qui semble sortir directement de mon cerveau -si j'en ai encore un. Je ne peux pas ouvrir les yeux. Je ne peux pas bouger. Pendant un instant je m'imagine même qu'on m'a enterré vivant dans ma tombe. Puis finalement j'arrive à bouger un doigt, puis deux, et enfin ma main entière. Je n'ai plus la notion du temps et je ne sais donc pas combien de temps je met à sortir de ce sommeil de plomb. Suis-je encore dans mon corps ou suis-je déjà une âme solitaire et paumée ?

Non. La réalité me frappe soudainement ; je ne peux pas mourir. Et ma sœur ? Et ma maison, certes misérable, qui s'en occupera ? Et le dîner chez mes parents ? Je suis obligé d'y aller je ne peux pas mourir sans avoir renoué une quelconque relation avec ma mère. Et il y a Halloween, mon anniversaire, Noël, et la nouvelle année. L'hiver est ma saison préférée, je ne peux mourir maintenant.

Avec un peu de chance, si je me force à ouvrir les yeux, peut-être que je vais à nouveau me retrouver dans cette foutue cabane, que je vais me lever et reprendre ma vie comme si rien ne s'était passé.

J'essaie alors, non sans difficultés, d'ouvrir mes yeux. Mais rien n'y fait, c'est comme si quelque chose m'en empêcher. Est-ce possible que je sois devenu aveugle ? J'essaie alors tous les moyens possible pour revenir à moi.

Mais je crois que tous mes efforts sont vains.

∞

Harry's PDV

J'ai des courbatures absolument partout, mes yeux me brûlent à cause de la fatigue et le bruit incessant et répétitif de l'électrocardiogramme qui me prouve qu'il est toujours envie m'empêche de me reposer. Soudain je sens son corps s'agiter, ses doigts se mettent faiblement à bouger et je crois même qu'il essaie de parler. Mon cœur s'emballe dans ma poitrine et mon cerveau s'affole pour que je fasse quelque chose. Mais je ne sais pas quoi faire, est-ce que je dois lui parler ou appeler directement une infirmière ?

-Louis ? je l'appelle en passant une main fébrile dans ses cheveux humides de transpiration.

Au son de ma voix, ses yeux s'ouvre instantanément. Son visage est couvert de bleus qui virent au violet, sa lèvre est fendue et il a des cernes énormes. C'était pire lorsque je l'ai trouvé, il y avait du sang absolument partout, ses cuisses ainsi que ses poignets étaient lacérés, recouverts de coupures et d'entailles, et la corde qui les maintenait s'était enfoncée dans sa peau, signe qu'il s'était battu. À ce souvenir, mon esprit tressaille. Cette image de lui, assis par terre sur le bois usé, maculé de sang et rué de coups, immobile, à un fil de la mort, me hantera jusqu'à la fin de mes jours.

Et ma haine contre Zayn ne cesse de s'accroître. De jours en jours il me pousse à bout, je le déteste chaque fois plus que la seconde d'avant, et j'en viens même à me demander si c'est possible de détester une personne à ce point. Il a été trop loin avec Louis, il savait que je m'étais attaché à lui et il a tout fait pour m'achever. Cette histoire est allée beaucoup trop loin et je porte la vie de trois hommes sur la conscience. Parfois je me demande comment j'arrive encore à dormir le soir. Les souvenirs ne font que me hanter.