The Infinity Game ∞ | Larry Stylinson

Chapitre 48

A écouter avec Fools de Troye Sivan

Londres, 20h25 - samedi 24 décembre

Louis's PDV

Toute ma famille est là. Comme à chaque année. Mais l'ambiance est différente. Il n'y a plus de tension, plus de cris, plus de regards qui veulent dire "je te déteste alors fais-toi petit". Ma mère me sourit, mon père rit, mes sœurs s'enlacent, et moi je les regarde tous avec admiration. Ma famille est belle, elle est heureuse, et elle ne fait pas semblant. On a tous comprit que notre rancœur ne nous mènerait nulle part, qu'on se battait contre nous même. On a fini par comprendre que pour pouvoir être heureux il ne faut pas penser qu'à soit. Il me suffit juste de tous les regarder réunis pour me sentir bien.

Sauf que je ne le suis qu'à moitié. Harry n'est pas là. Sa famille à lui non plus. Il a refusé de venir, et même si ça m'a foutu les boules, j'ai dit que je comprenais. Parce que oui, évidemment je comprends. Mais merde, je voulais vraiment y croire. Je me suis dit que s'il avait tourné la page c'est que c'était définitif, que maintenant tout était derrière nous. Il faut croire que non. Je sais que ça peut prendre un peu de temps, mais au fond j'y croyais. J'espérais vraiment que ça puisse changer, mais comment est-ce que je pouvais en être certain ? Je n'ai jamais vécu ce que lui vit au quotidien. Alors oui j'ai eu beau espérer, c'est lui qui prend les décisions, c'est lui qui décide de s'en sortir ou non. Et je ne le laisserais pas tomber, même si ses choix sont mauvais.

Alors les minutes défilent. Et je suis partagé entre le fait d'être heureux ou de me sentir délaissé. Parce qu'aujourd'hui c'est le réveillon de noël, mais c'est aussi mon anniversaire. Et Harry n'est pas avec moi. Je le comprends, oui, mais j'aurai aimé qu'il fasse un effort. Au moins pour moi. Il sait qu'il n'est pas tous seul dans cette histoire, et que j'aurais été là pour le soutenir s'il en avait besoin. Mais il a fuit. Et je me suis réveillé seul dans les draps ce matin. Sans nouvelle de lui depuis que nous nous sommes endormis. Sans réponse au nombreux messages que je lui ai envoyé. Alors je conçois que c'est difficile, mais le voir fuir ainsi c'est aussi dur à supporter pour moi.

Lottie tire la chaise à mes côtés et s'y installe en me souriant.

-Raconte-moi tout, je soupire en ne pouvant réprimer mon sourire.

A en juger par la tête qu'elle affiche et les gestes qu'elle fait, je sais qu'elle meurt d'envie de me raconter un évènement qui a une très grande importance à ses yeux. Alors même si on sait tous les deux que j'en ai plus que rien à foutre, elle va me le raconter. Et je l'écouterais jusqu'au bout, en lui faisant croire que ça ne m'intéresse pas, alors qu'en vérité j'admire tellement la lueur de bonheur qu'il y a au fond de ses yeux lorsqu'elle raconte ses histoires. Elle sourit une fois de plus et baisse la tête.

-J'ai rencontré un garçon. Quelqu'un de bien. Il s'appelle Taylor.

-Il a quel âge ?

Elle murmure un "22 ans" avant de lever les yeux aux ciel en souriant. Le questionnaire s'arrête là parce qu'elle entame un récit en me racontant comment il est généreux et attentionné. Elle me cite chacune de ses qualités mais aussi quelques défauts. Elle me fait un résumé de tout ce qu'il aime et déteste et après ce récit je connais cet homme même sans jamais l'avoir vu.

-Et toi avec Harry ? demande t-elle en levant les sourcils. Pourquoi il est pas là ce soir ?

Je me pince les lèvres. Pendant un instant j'avais arrêté d'y penser, et maintenant ça me revient en pleine face comme une putain de gifle. Je voudrais tellement qu'il soit là.

-Il ne fête pas Noël, son père est décédé un vingt-trois décembre. Il a du mal avec les fêtes.

-Quoi ? s'écrit-elle en chuchotant, les yeux écarquillés. Il est mort hier ? Et toi tu le laisse tout seul ? Mais va le rejoindre abru-