Chapitre 24

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À écouter avec Over my head de The Fray

Londres, 8h04 - samedi 22 octobre

Louis's PDV

Je suis aveuglé par les premiers rayons du soleil, et la seule chose qui me préoccupe n'est pas la lancinante douleur qui me dévore le crâne, mais plutôt l'absence d'Harry. Je n'ai pas rêvé hier, il était là, et il parlait. Et au levé du soleil, il a disparut.

Je me sens horriblement mal. Les effets de la cocaïne ont disparu en me laissant seul avec mon désespoir, à peu près de la même manière qu'Harry. Tout deux sont partis sans que je m'y attende vraiment. Enfin, je m'y attendais, évidemment, je ne voulais juste pas l'admettre et j'ai préféré fermer les yeux sur la réalité.

Je me précipite sur mon téléphone dans l'espoir d'avoir ne serait-ce qu'un message de sa part. Avec un léger pincement au cœur, il n'y en a aucun venant de lui, seulement un de Charlotte :

De : Lottie

"Salut Lou ! J'ai eu la permission de sortir de cet hôpital, le bébé a l'air de bien se porter mais les médecins m'ont recommandé de faire attention... Je fais tout pour convaincre maman d'accepter de te revoir, peut-être que tu devrais te joindre à nous dimanche pour dîner ? Je pense que tout le monde serait ravi de te voir. Appel moi vite d'accord ? Je t'aime xx. "

Je réponds un bref encouragement pour le futur bébé et décline l'invitation de demain. Ce serait du suicide d'y aller, je déclencherai une troisième guerre mondiale avec ma mère. J'ai encore du mal à comprendre pourquoi elle agit de cette manière avec moi. Je sais que je suis stupide, je l'ai toujours été, mais je n'arrive pas à comprendre pourquoi m'en veut-elle toujours autant.

Je me pose des milliards de questions depuis que je suis petit. Jamais elle ne m'a prouvé une quelconque affection, jamais elle ne m'a dit je t'aime, et j'ai toujours eu l'impression d'être une tâche noire au milieu d'un grand mur blanc. Vous pouvez me trouvez pathétique à vingt-trois ans de ne vouloir que l'amour de sa mère, mais c'est justement lorsque l'on pense que l'on est grand et indépendant qu'on se rend compte qu'un enfant ne vit que dans le déni. Pour moi c'était évident que ma mère m'aimait puisque c'était ma mère. Et cette logique est la même pour tous les enfants de ce monde. Maintenant, j'ai compris, mais je n'arrive toujours pas à accepter. Je vis avec un énorme vide qui ne cesse de me ronger depuis que j'ai renoncé de croire en l'amour de ma mère. Un amour inexistant.

J'avais besoin de me sentir aimé par ma mère. Vivre son enfance sans cet amour c'est exactement la même chose que de naître seul au beau milieu d'une forêt.

Au fond, je la déteste. Mais si un jour elle vient à me tendre la main, je ne pourrai que l'attraper car il n'y a qu'elle qui puisse me montrer vraiment qui je suis.

Légèrement irrité de n'avoir reçu aucun message de la part d'Harry, je me lève doucement et me met à fouiller partout dans la maison à la recherche du moindre indice me prouvant qu'il était là hier. Je fouille partout : dans mes tiroirs, sur mon frigo jaunâtre, et même sur le sol en espérant y voir des traces de boues. Je retourne complètement ma maison, énervé et désorienté.

Je ne sais même pas pourquoi je suis dans un état pareil ; qu'il soit venu hier soir ou non ne change rien. Il n'est plus là.

Et s'il en avait vraiment quelque chose à faire de moi, il serait resté.

Je soupire en m'affalant dans mon canapé, et pendant quelques instants, l'envie de pleurer me prend mais je la chasse aussitôt. Je ne dois pas pleurer pour ça. Pas pour lui. Je ramène mes jambes à mon cou lorsque quelque chose dans la poche avant-droite de mon pantalon de survêtement me gratte la cuisse. J'en sors alors un bout de papier chiffonné que je ne me rappelle pas avoir mis dans cette poche.

The Infinity  Game ∞ | Larry StylinsonWhere stories live. Discover now