Chapitre 46

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Londres, 15h01 - lundi 12 décembre

Louis's PDV

Mes mains tremblent encore lorsque je déverrouille ma porte d'entrée pour faire entrer Harry. Je lui en veux d'avoir voulu partir, je lui en veux de ne pas être capable d'assumer ses erreurs, je lui en veux énormément mais il a toutes les raisons de m'en vouloir aussi. En m'asseyant sur le canapé face à lui, je sais qu'une longue discussion nous attend. Seule la table basse du salon nous sépare mais j'ai l'impression d'être à des kilomètres de lui. J'ai l'impression qu'il est fermé, qu'il est en train de m'échapper. Et je ne veux pas, je ne veux plus, pas après tout ce qu'il s'est passé. Je ne peux pas faire une croix sur lui, je ne peux pas l'oublier. J'espère juste qu'il peut comprendre ça.

-Je suis désolé...murmure t-il entre ses mains. Tu, tu l'as lu ?

Je hoche la tête. Oui j'ai lu. J'ai lu ce putain de journal mais il m'a permit de comprendre à quel point Harry est blessé. À quel point il a mal. Il m'a permit d'oublier mes doutes et mes angoisses et d'en savoir un peu plus sur son passé.

-T'as pas à avoir honte ou à t'excuser Haz, j'ai compris beaucoup de chose en lisant ce journal et je t'en veux de m'avoir utilisé mais-

-Non non non, non Louis, ne pense pas ça de moi je t'en supplie... Je sais que j'ai merdé, j'aurais dû te dire la vérité dès le début, j'ai essayé mais putain j'ai flippé. J'avais tellement peur que tu partes, que tu m'en veuilles, mais juste...je n'ai jamais joué avec toi, avec nos sentiments. Je te le promet. J'ai jamais voulu être un connard.

Il réprime un sanglot et je me jette à ses côtés en le prenant dans mes bras, effaçant ainsi cette distance qui nous séparait. Sa tête s'enfouit dans mon cou et ses boucles viennent chatouiller ma mâchoire.

-J'ai pas voulu que ces gens meurent, il reprend en relevant ses yeux rougit vers moi. C'est ma faute, ma putain de faute mais je te jure que je l'ai pas voulu.

Mon cœur s'emballe dans ma poitrine, j'ai envie de le rassurer mais rien ne veut sortir de ma bouche. Je n'y arrive pas. Je sais qu'il n'a jamais souhaité la mort de ces innocents, mais lui dire que ça n'est pas de sa faute serait une erreur. On a tous fait partit de ce jeu, on est tous responsable. Moi autant qu'un autre. Et Harry avait raison, c'est un cycle infernal qui ne finit jamais. Une sorte de relation de cause à effet qui tourne en rond. Le père d'Harry a sombré dans sa folie, alors Harry a souffert. Dans sa souffrance il a ressenti le besoin de faire souffrir les gens. En poussant Lucy au suicide il a détruit Joyce. Cette dernière ne vivait plus que pour faire souffrir Harry. En partant, c'est Zayn qui s'en est chargé. Dans ce foutu manège, toutes les personnes qui rentrent n'en ressortent qu'après avoir souffert au point de ne peut-être pas en ressortir. Ce que Joyce et Zayn ignoraient, c'est qu'Harry souffrait déjà. Il souffrait trop. Trop pour pouvoir souffrir plus. Tout ce que je veux maintenant, ce n'est pas de blâmer ou de défendre qui que ce soit, c'est juste de sortir de ce manège en emmenant Harry avec moi.

-Tu t'es fais manipuler, j'arrive finalement à dire en le regardant dans les yeux. Joyce ne t'a jamais aimé...

Il me regarde incrédule, se demandant sûrement comment je peux savoir une telle chose sans avoir jamais vu cette fille. Avant qu'il me réponde quelque chose, je glisse ma main dans l'arrière de ma poche et en sort la lettre que Zayn a écrit et laissé dans le journal d'Harry. Et c'est en tremblant qu'il la prend et la lit silencieusement, les larmes glissant sur ses joues. Je sursaute lorsqu'il se lève et écrase brutalement la lettre dans ses mains.

-Putain ! il hurle en serrant les poings.

-Harry calme toi, je répond en me levant à mon tour.

The Infinity  Game ∞ | Larry StylinsonWhere stories live. Discover now