Chapitre 45

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A écouter avec Runaway de Aurora

Londres Airport, 14h21 - lundi 12 décembre

Harry's PDV

Le bruit. Les gens. Le monde. Ils courent tous. Ils tournent en rond. Je suis seul, assis au milieu de cette troupe d'inconnu. Ils sont pathétiques. Et je le suis tout autant.

Cet aéroport est certainement la meilleure solution. L'Australie est une bonne manière de mettre fin à ce cauchemar. Si je n'ai plus Louis, alors Londres n'a plus rien à attendre de moi. Ma mère est heureuse avec Robin. Et mon passé appartient à cette ville. Je ne peux plus vivre dans le passé. Je ne peux plus marcher à reculons. Je ne peux plus faire souffrir d'innocent. Si je n'ai plus Louis, alors ma dernière chance de ne pas en finir maintenant c'est de retrouver la personne qui arrivait autrefois à tout me faire oublier. Et c'est ce que je souhaite, je veux tout oublier. Oublier ma douleur, ma souffrance, oublier la haine, oublier le mal que j'ai fait, oublier ce que la vie a fait de moi, oublier ce que je suis, mais surtout l'oublier lui.

"Mesdames et messieurs, nous vous informons que votre vol en direction de Sydney décollera dans quelques minutes. Nous invitons tout les passagers de ce vol à rejoindre la porte d'embarquement B. Nous vous remercions pour votre confiance et vous souhaitons un agréable voyage en compagnie de British Airways."

Je me lève, attrape les lanières de mon grand sac et commence à faire quelques pas. Je les entends claquer contre le carrelage sale, je les entends raisonner malgré tout le bruit qui règne. J'ai l'impression d'avancer au ralentit, comme si j'espérais que la porte d'embarquement se ferme avant que je n'ai le temps de la franchir. Mais je ne peux pas abandonner, c'est ma porte de sortie, ma seule chance de ne pas sombrer. De ne plus sombrer. Mes pas lents s'y rapprochent, mon billet en main s'impatiente, la contrôleuse à l'entrée m'attend en souriant. Cette porte à quelques centimètres de moi n'est pas une porte d'entrée. C'est une porte de sortie, la mienne. Je dois sortir de cet enfer. Je vais sortir de cet enfer. Plus rien ne me retiens dans cette ville, si ce n'est l'avenir d'une vie désespérée.

-HARRY FUCKING STYLES !

Mes pas se stoppent. Juste un putain de réflexe, comme si ça allait faire moins de bruit et que ça m'aiderait à me dire que j'ai bien entendu. Mais je ne me retourne pas. Parce que j'ai peur. Ouais putain je suis terrifié. Si j'ai juste imaginé sa voix comme un moyen de persuasion pour ne pas monter dans ce putain d'avion, je ne vais pas le supporter. Mon esprit n'a pas le droit de me torturer à ce point. Il faut que j'avance. Il faut que j'avance, merde. J'entame un autre pas alors que sa voix m'apparaît de nouveau, et cette fois bien plus près que la première fois.

-Tu ne fais pas un pas de plus ou je t'étrangle. J'suis pas venu jusqu'ici pour te dire adieu.

Je me retourne vers sa voix, vers lui. Et je n'ai pas rêvé, il est là. Ce putain de cliché tout entier. Ce putain de cliché, ce truc niais qu'on voit dans les films, lorsque l'amour de votre vie vous rattrape juste à temps. Il se tient les genoux de ses deux mains en essayant de calmer sa respiration saccadée.

-Putain...souffle t-il en se relevant doucement.

Sa mèche légèrement humide lui retombe sur les yeux. Sur ses yeux bleus qui me fixent sans rien dire. Juste simplement. Mais je n'ai besoin de rien parce qu'il est là, juste là, et ça me suffit amplement.

-Eh abruti, dit-il en me sortant de ma contemplation. J'ai pas fait tout ce chemin juste pour que tu m'observe comme ça. Je compte pas te laisser partir aussi facilement. Alors embrasse-moi merde.

Un sourire se dessine sur ses lèvres, mais avant qu'il n'ait le temps de s'agrandir, mon sac rejoins le sol et mes lèvres rejoignent les siennes. Et tout explose en moi, je me rend compte que j'ai failli tout foutre en l'air. Mais il est là, putain, il est bien là, et je l'embrasse entre larmes et sourires, parce que putain j'ai eu peur mais je suis heureux, là, maintenant. Parce qu'il est là et parce que ses mains agrippe mes cheveux d'une manière qui veut dire "eh p'tit con, tu t'en iras plus jamais". Mes mains passent sous son tee-shirt et nos bouches s'entrouvrent pour que nos langues se touchent. J'essaie de lui montrer à quel point je m'en veux d'avoir été aussi con. J'essaie de lui montrer qu'il m'a manqué, mais je crois que c'est inutile parce qu'il le sait déjà. Nos lèvre se séparent et le front de Louis se colle au mien.

-On va y aller doucement, chuchote t-il. Sinon je risque de ne pas pouvoir me retenir de te faire l'amour ici et maintenant.

Je souris en lui murmurant un "je t'aime". Pas pour lui prouver que je l'aime, parce que ça, il le sait déjà. Non, là c'est juste une manière de le voir sourire. Parce que c'est la plus belle chose qui m'ait été donné de voir et que je veux pouvoir en profiter.

-On rentre à la maison tout les deux, dit-il en appuyant sur la fin de sa phrase.

-On passe d'abord par la case toilettes, je murmure près de son oreille en souriant.

Louis's PDV

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Louis's PDV

Mon dos est plaqué contre le carrelage froid des chiottes de l'aéroport de Londres. Je me retiens de gémir en sentant les lèvres d'Harry parcourir lentement ma mâchoire et ses mains caresser ma peau. Les toilettes pour handicapé c'est pas ce qu'il y a de mieux je l'avoue mais bordel c'est tellement excitant de savoir qu'on peut se faire chopper à tout moment. Je me mord les lèvres tellement fort pour ne pas pousser de cri lorsque mon pantalon rejoins le sol et que les mains chaudes d'Harry viennent effleurer ma peau nue.

-Tu m'as manqué, souffle t-il dans mon cou en frottant son bassin contre le mien.

Lentement. Trop lentement à mon goût, ce qui me fait gesticuler contre lui comme un pauvre agneau prit entre les griffes du loup.

-C'est toi qui est partit, je murmure avant de mordre doucement la peau de son cou.

-C'était la meilleure solution.

-Visiblement pas, je rétorque avant d'être stoppé brutalement par ses lèvres.

Je comprends très bien le message. Et mon corps tout entier y répond. Mon corps tout entier le veut et le désire. Il m'a tellement manqué, malgré le peu de temps qui nous a séparé, c'était déjà trop. On entend une porte s'ouvrir, puis des voix masculine emplissent la pièce. Au même moment, la main d'Harry se glisse dans mon boxeur et attrape mon érection. Un gémissement m'échappe et je sursaute en sentant la main d'Harry recouvrir ma bouche. Les voix se sont arrêtées, plus personne ne parle. Mais cela n'empêche pas Harry d'entamer des vas et viens sur mon sexe. 

-Putain Ha-harry... je souffle contre lui.

Mais sa poigne se desserre et je suis soulevé du sol. Les pas résonnent puis la porte claque, nous sommes peut-être seuls. Mes jambes s'enroulent autour du bassin nu d'Harry et mes bras exécutent le même mouvement autour de son cou. Puis il s'immisce doucement en moi, nous faisant gémir tout les deux. Son souffle chaud s'échoue contre mon oreille et mes doigts griffe son dos, tellement fort que je me demande même si je n'ai pas déchiré son tee-shirt. Mais ses coups de bassins qui s'accélèrent me font oublier toutes mes pensées. Il n'y a plus que lui. Putain. Juste lui.

-Lou...j-je vais-

Je le coupe en venant l'embrasser, et je sens sa main recommencer des vas et viens sur mon érection. Et puis tant pis si les toilettes étaient remplit de gens, parce que maintenant ce sont nos gémissements qui le remplisse. On n'entend plus que nous et nos respirations saccadées. Je viens en même temps qu'Harry, et ses boucles viennent chatouiller mon visage humide.

-Je t'aime abruti, il me murmure en suçant la peau de mon cou.

-Ne t'enfui plus jamais.


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The Infinity  Game ∞ | Larry StylinsonWhere stories live. Discover now