Chapitre 28

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À écouter avec Habits de Maria Mena

Londres, 14h03 - dimanche 23 octobre

Il n'y a pas absolument plus rien dans mon cerveau qui est cohérent. Je n'arrive même plus à penser correctement. Tout ce qui ce répète en boucle dans mon crâne, c'est ce baiser échangé avec Harry. Ses lèvres contre les miennes pour la seconde fois. La seconde fois que je ressentais cette putain de sensation de bonheur et de légèreté. Cette sensation que j'ai pourchassé toute ma vie, que j'ai espéré pouvoir ressentir un jour. Tout le monde l'idéalise. Mais c'est bien mieux que ce que l'on croit. J'ai eu l'impression de naître pour la première fois de ma vie, et si jamais un jour quelqu'un venait à me demander comment c'était, je n'aurai pas assez d'expérience en la matière pour mettre facilement des mots sur cette sensation. Je ne sais même pas si les mots existent pour exprimer ce que j'ai ressenti.

Après ça, quelque chose à changer entre Harry et moi. Je n'arrive pas encore à dire si c'est bien, mais je sais juste que j'ai peur. Peur de tout. Il pourrait très bien s'avérer que ce que j'ai ressenti ne soit pas réciproque. Et puis d'ailleurs, Harry est un gars, et je n'ai jamais remis ma sexualité en question. J'aimais les filles parce que j'étais un garçon, c'était un peu comme une obligation. Toute mon enfance a été bercé par des stéréotypes, par des règles auxquelles j'ai tant rêvé de désobéir. Au final, j'ai accepté sans broncher. J'ai l'impression que depuis que je suis né, on essaie de dicter ma vie, de prendre les décisions à ma place, et même en faisant ça, en laissant tout le monde contrôler ma vie, j'arrive encore à décevoir les seules personnes que je connais.

Je veux juste croire qu'Harry n'est pas là juste pour me dicter ses lois, mais réellement parce que je compte à ses yeux. J'ai envie de croire qu'il est différent de toutes ces personnes que je croise dans la rue à longueur de journée.

Mon téléphone sonne, affichant le nom de ma sœur, et le dîner chez ma mère me revient soudainement.

-Allô, dis-je en essayant de paraître le plus normal possible. J'espère que l'hôpital ne l'a pas contacté.

-Louis ! Tu vas bien ? Dis-moi tu viens toujours avec Eleanor ce soir ?

-Oh...euh... Non elle ne sera pas là.

Je soupire en disant cela. Le dire de vive voix me fait appréhender encore plus d'être à ce soir.

-Ah, je me doutais. Que vas-tu dire à maman ?

Bonne question. Est-ce qu'amener Harry avec moi apaisera vraiment les tensions ? Je manque d'air soudainement. Que va penser ma mère si jamais elle apprend à quel point je suis minable ? Elle me rejetterait encore une fois sûrement.

-Je ne sais pas... Je vais amener quelqu'un d'autre avec moi.

-Oh ? Je la connais ? me demande t-elle sans cacher son enthousiasme.

-Euh c'est Harry...

Un petit cri de surprise s'échappe de sa bouche. Et j'ai déjà l'impression de rougir. Heureusement qu'elle ne sait pas que l'on s'est embrassé alors que j'étais nu sous mon pyjama d'hôpital.

-Oh et bien, je suis pressée de le voir Lou. Tu sais, en te voyant toujours malheureux avec Eleanor, je commençais à comprendre que les filles ne t'intéressait pas mais-

-Non ! je la coupe directement. Je t'assure qu'il n'y a rien entre lui et moi ! C'est juste un ami et j'ai plus de voiture. Rien de plus je te promet. Je suis purement hétéro.

Je ne peux réprimer une grimace quand je dis ces mots. Au fond...est-ce que je le suis vraiment ?

-D'accord Lou... Alors à ce soir, 18h chez maman ! Il faut que je te présente quelqu'un !

The Infinity  Game ∞ | Larry StylinsonWhere stories live. Discover now