Chapitre 35

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A écouter avec Turning tables de Adèle

Londres, 21h00 - mardi 25 octobre

Louis's PDV

Je suis à l'heure, ce qui ne m'était pas arrivé depuis un petit bout de temps. Zayn m'attends sur l'herbe, vêtu de son pantalon noir déchiré et de ses grosses boots noires. Et aussi étrange que cela puisse paraître, je ne suis pas énervé de le voir pile en face de moi. Je veux juste en finir au plus vite avec tout ça. Lorsqu'il me voit arriver, il s'approche les mains dans les poches, un sourire confiant scotché sur les lèvres. Je ne sais pas si c'est son air de je-me-crois-tout-permis ou le vent d'octobre qui me glace le plus, mais je ne peux m'empêcher de frotter mes bras en frissonnant. Il me salue sans s'enlever le sourire sadique de la face et m'invite à l'accompagner dans un bar à deux minutes à pied. J'accepte, comme si j'en avais le choix.

Lorsque nous y entrons, les mauvais souvenirs du bois sale et de l'odeur omniprésente de l'alcool me frappent en plein visage. J'en viens même à me demander comment j'ai pu travailler dans ce genre d'endroit pendant plus d'une année entière. Il faut croire que je suis semblable à ces vieux poivrots qui viennent chercher leur dose de solitude. J'ai envie de me dire que ça a changé, que j'ai changé, mais cette atmosphère m'est encore beaucoup trop familière pour que je puisse nier le contraire. Alors je suis Zayn à travers cette foule de dévergondés, en humant avec dégout l'odeur de tabac, d'alcool et de transpiration. Nous trouvons deux tabourets rouges craqués avant que Zayn ne nous commande deux verres de whisky.

-J'ai promis à Harry que je ne te toucherais pas, dit-il en buvant une gorgée de son verre.

Je hoche la tête en me pinçant les lèvres. Je n'ai toujours pas confiance en lui, et je n'en aurais désormais plus, mais le fait qu'Harry ait convaincu Zayn de ne pas me toucher me rassure. En tout cas un peu. J'aimerai dire que je n'ai pas peur face à cet abruti, que je ne me défile pas, mais au fond je meurs d'angoisse. Dès que je vois sa tête, mon esprit l'assimile avec les coups et les blessures qu'il m'a fait. J'essaie néanmoins de ne pas y penser.

-Je te propose un deal.

Il lève ses yeux marrons vers moi, et me détaille en faisant bouger ses longs cils noirs. Génial, un deal. Il manquait plus que ça pour que je meurs d'angoisse. Les deals, ils n'annoncent jamais rien de bon. Je lui demande tout de même de développer, et si ce "deal" ne m'inspire pas confiance, tant pis pour tout ce qu'a dit Harry, je me casse de ce jeu définitivement.

-On oublie toutes les règles, nous sommes libres de faire ce que nous voulons. Tu seras libre de faire ce que tu veux. Et si jamais tu gagnes, je t'offre les réponses à tes questions.

Les réponses à mes questions. Toutes les réponses. A toutes mes questions. Si je gagne. Si nous brisons les règles. Si j'accepte ce deal. C'est de la folie, je sais très bien que Zayn est bien plus fort et sûrement rusé que moi, mais ma curiosité m'empêche de réfléchir clairement. J'ai besoin de savoir. De tout savoir. Et Zayn sait tout, il est ma seule chance de voir clair dans toute cette histoire, il est ma seule chance d'obtenir des informations sur le passé d'Harry. J'ai l'air d'un agent du FBI à vouloir tout connaître du passé de celui qui me fait sourire plus que tout, mais je sais qu'il me cache des choses, et je n'y peux rien si la curiosité est une mauvaise qualité. Ou un bon défaut. Et puis c'est de sa faute à lui, il n'avait qu'à pas venir me voir sur ce terrain de football. Il n'avait qu'à pas faire irruption comme ça dans ma vie en chamboulant tout sur son passage. C'est de sa faute, il  n'avait qu'à pas tomber sur quelqu'un d'aussi curieux que moi. Parce que ce que je déteste le plus au monde se sont les questions sans réponses. Surtout les miennes.

-Deal ?

-Deal.

The Infinity  Game ∞ | Larry StylinsonDonde viven las historias. Descúbrelo ahora