Chapitre 36

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Londres, 23h03 - lundi 31 octobre

Louis's PDV

Tout paraît si simple. La vie me paraît facile. Enfin, ça n'a jamais été une vie, mais c'est tout comme. J'ai un cœur qui bat, c'est suffisant. Et le jour où il s'arrêtera, rien ne changera. La vie suit son cours, c'est moi qui ai arrêté de vivre. Zayn m'attire plus profondément dans mon propre trou noir, et le pire c'est que je ne peux même pas lui en vouloir. C'est moi qui souhaite tout oublier. C'est moi qui accepte tout ce qu'on me tend, même si ce n'est jamais bon. C'est moi qui me détériore encore plus que je ne l'ai déjà été. Tout ça parce que je refuse d'affronter la réalité en face. Tout ça parce que je ne suis qu'un lâche. Je refuse la douleur, je refuse la souffrance, alors je choisi la simplicité. Grâce à ça, me retrouver en compagnie de Zayn n'est plus un problème, c'est avantage. Et encore une soirée de plus à me retrouver dans ce bar avec lui, avec ce qui doit être mon septième verre de vodka de la soirée. Il y a encore quelques jours, je pensais avoir trouvé une tournure qu'aurait pu prendre ma vie. Je me voyait un peu comme tout ces gens dans ces séries télévisé, aux bras de l'amour de leur vie se baladant dans les rues de Londres, sans se soucier de leurs problèmes. Je m'imaginait dans les bras d'Harry parce qu'il est le seul à avoir réussi là ou le monde entier a échoué. Il m'a fait sourire, il m'a fait aimer, il m'a fait me sentir vivant. Tout ça pour me rendre encore plus mort qu'auparavant en me laissant seul, paumé dans cette maudite vie qu'est la mienne.

Cronin a dit un jour "l'enfer c'est d'avoir perdu l'espoir", et personnellement je pense que ma mère c'est le diable en personne. Parce qu'elle m'a fait naître sans espoir. Parce que je suis né sans qu'on  m'offre  le goût à la vie, et qu'au moment où j'ai failli y goûter, il s'est envolé comme les feuilles d'automne, par le simple souffle du vent. J'ai déjà effleuré cet espoir du bout des doigts, je l'ai sûrement frôlé plusieurs fois, mais je m'en tiens loin, par peur de redescendre bien plus bas que Terre ensuite.

-Tiens, me dit en Zayn en me sortant de mes pensées.

Il fait glisser sa main sur le bois lustré jusqu'à moi pour déposer un petit sachet transparent devant mes yeux. Il m'affiche un sourire en coin avant de se rouler un joint devant moi. Alors, vide d'esprit, vide de toute émotion, vide de vie, je fais pareil. La petite poudre blanche se répand dans mon sang, se mélange aux je ne sais combien de verres d'alcool ingurgité, apaise le mal qui me ronge et me rend dépendant encore plus que la veille. Et c'est comme ça tous les soirs depuis maintenant bientôt une semaine. On boit, on fume et on se sort du bar pour se lancer des défis du genre "vas-y, si t'as une paire de boule, insulte le gars là-bas" ou encore "eh mec, t'as vu cette meuf ? Rapporte son numéro". Et ça se finit toujours de la même manière : on se réveille dans des situations plus incompréhensibles les une des autres, ayant oublié les détails de la veille, puis on rebrousse chemin jusque nos maison en se faisant un simple signe de la main qui signifie "à ce soir".

Sauf que ce matin là, quand je me suis réveillé près de Zayn sur le sol de l'accueil d'un hôtel, j'aurai juste aimé ne plus exister, pour ne pas pouvoir rentrer chez moi. Pour ne pas la voir m'attendre à  la porte de ma maison. Pour ne pas qu'elle me voit comme je me suis toujours caché.

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The Infinity  Game ∞ | Larry StylinsonTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang