The Infinity Game ∞ | Larry Stylinson

Chapitre 19

À écouter avec Hometown Glory de Adèle version piano

Londres, 21h09 - mardi 27 Septembre

Louis's PDV

Harry ne cesse de me regarder. Je sais pertinemment qu'il a peur. C'est la deuxième fois depuis que je le connais que je le vois avoir peur. La première fois, c'était lorsque je lui avais demandé qu'il me frappe. Et la seconde fois, c'est à cet instant, parce qu'il sait très bien l'idée que j'ai derrière la tête.

J'ai pris goût à ce jeu comme on prend goût à une drogue. J'ai appris à attendre ma victoire dans l'impatience et la délectation. J'aime cette sensation de me sentir libre de pouvoir faire ce que je veux. J'aime n'avoir de compte à rendre à personne, et n'obéir qu'aux règles d'Harry.

Je lève inconsciemment la tête vers le ciel noir étoilé, et ce simple geste me donne le vertige. Je n'ai pas le vertige de regarder vers le bas, mais vers le haut oui. Le vide est plus profond vers les cieux. L'infini est continu dans les étoiles. La grandeur de l'espace me trouble, et seulement que d'y penser, j'en ai la nausée.

Neuf petites minutes que le jeu a commencé, et je suis déjà impatient de lancer un défi. Peu importe qu'il ne soit pas pour Harry, je sais comment l'atteindre. Pour l'instant, c'est à Niall de réaliser un défi. Je saute sur l'occasion juste avant qu'Harry ne le fasse. De toute façon il y aurait bien eu un moment où j'aurais dû lancer mon défi à quelqu'un, autant que je le fasse maintenant.

-Je propose qu'on aille chez moi pour continuer, il fera plus chaud, je propose en faisant semblant de trembler de froid.

Tout le monde acquiesce, en particulier Liam qui gèle de froid, sauf Harry qui continu de me fixer avec méfiance. J'esquisse un sourire satisfait et l'éclat de peur renaît dans ses prunelles vertes. Je lui fait un clin d'œil avant de mener les autres jusque chez moi.

-Ne faites pas attention au bordel, dis-je en les faisant tous rentrer dans ma vieille maison miteuse et bordélique, dans laquelle un maniaque pourrait y faire un arrêt cardiaque.

Directement, Zayn se met à l'aise et me demande en ouvrant quelques placards si j'ai de quoi apaiser sa soif. Je crois comprendre qu'il cherche une bouteille d'alcool alors je lui donne une des nombreuses bouteilles qui traine dans le fond de mon cagibi détraqué, et il me gratifie l'un de ses plus beau sourire.

Revenons-en à Niall, qui s'est tranquillement installé dans mon canapé avec Harry et Liam, et qui attend patiemment que je lui lance son défi. Tous le monde écarquille les yeux lorsque je reviens au salon équipé d'un grand couteau, le plus grand que j'ai, servant je crois à décapiter les poulets. Pas de commentaire s'il vous plaît, je ne fais jamais la cuisine. Jamais.

Le visage habituellement placide d'Harry se décompose sous mes yeux, et une immense satisfaction prend déjà le dessus en moi de le voir si désemparé et sans contrôle. Je pose le couteau sur la table basse en m'assois en face de Niall, dans mon fauteuil un peu déchiré d'un côté. Il me regarde, les yeux grands ouverts comme des soucoupes, incrédule, et du coin de l'œil, j'aperçois Harry avec la même tête que celle du blondinet. Je crois qu'il en est de même pour Liam et Zayn, mais je ne les vois pas étant donné que je reste fixé sur Niall en essayant de retenir mon sourire.

-T-Tu ne comptes pas...que je me tue devant vous ? bégaie t-il doucement.

Je secoue la tête dans un rire nerveux, et je peux sentir le regard de Bouclettes me brûler durement. Est-ce qu'il pense qu'il m'impressionne ? Je ne l'espère pas, car ce n'est pas le cas. Il peut me déstabiliser autant qu'il veut avec ses yeux verts émeraudes, il ne m'impressionne pas, et il m'intimide encore moins. En général oui, il m'intimide, mais là non. C'est moi qui domine, c'est moi qui ai le dessus. Et ça suffit à me donner toute la confiance dont j'ai besoin.