Chapitre 41

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À écouter avec So cold de Ben Cocks

Londres, 19h15 - dimanche 4 décembre

Harry's PDV

-Ils sont dans le tiroir de ma commode, celle dans ma chambre, me dit Louis en parlant de ce qui pourrait éventuellement lui ôter son mal de crâne.

Ses douleurs, ses tremblements et ses insomnies dues à son manque de cocaïne ont finalement laissé place à de simples maux de tête. Je savais que toutes ces souffrances seraient arrivées, et même si je m'y étais préparé j'ai souffert aussi en le voyant dans un état de manque incontrôlable. Maintenant que les crises ont disparu, on peut enfin dire qu'une page se tourne, que la vie que nous entreprenons de mener à deux commence enfin. Toute cette histoire avec le jeu n'est plus qu'un lointain souvenir. Je traverse la chambre et ouvre le tiroir dans lequel sont supposés se trouver les antalgiques.

Une commode, deux tiroirs, j'avais une chance sur deux d'ouvrir le bon. J'avais une chance sur deux de trouver les médocs et de passer à côté d'une dispute. J'aurai voulu l'éviter. J'aurai voulu avoir de la chance. Mais la chance n'existe pas, et je fais parti de ceux qui croient que tout est programmé. Il n'y a pas de hasard, mais bel et bien un destin, et tout ceci devait arriver. J'ai ouvert le mauvais tiroir, et je suis tombé sur un objet familier. Ce bout de cuir noir disparu et effacé de ma mémoire depuis un petit bout de temps. Il est à nouveau là, devant mes yeux, et je me force à le toucher pour me confirmer sa présence. J'ai envie d'être heureux de l'avoir retrouvé, mais je n'y arrive pas. Il était dans la commode de Louis, dans sa maison, et j'ai beau m'imaginer tout les scénarios possibles, je ne voit pas comment ce journal a bien pu atterrir ici.

-Tu les as ?

J'entends la petite voix de Louis depuis le salon et je me surprends à essayer de contrôler ma respiration pour ne pas paraître trop énervé devant lui.

-Tu as eu ça où ? je demande lorsque je suis enfin face à lui.

Son visage se décompose. Il était déjà pâle, mais je ne pensais même pas possible qu'il puisse le devenir encore plus. Je passe une main dans mes cheveux et tire brutalement sur une mèche en me posant encore les mêmes questions sans réponses. Comment mon putain de journal a t-il pu se retrouver entre les mains de mon Louis ? Et s'il l'avait lu ?

-Zayn...murmure t-il en baissant la tête.

Et la réalité me frappe. Les pièces du puzzle s'assemblent peu à peu dans mon esprit, je comprends enfin. Je n'aurais jamais voulu comprendre. Jamais. Pas ça.

-Putain Louis, dis-moi que ce n'est pas pour ce journal que tu est resté avec Zayn lorsque j'étais à l'hôpital ?

La sonorité de ma voix augmente d'un cran, encore un peu et je serais en train de lui hurler dessus. Mais je suis incapable de réfléchir correctement, trop aveuglé par la rage qui s'accroît en moi. Je savais que ce jour arriverait. Je savais qu'il finirait par avoir des réponses à sa manière. J'ai essayé de m'y préparer. J'ai essayé de me faire une idée, de me dire que s'il m'aimait il pourrait passer sur mon passé. J'ai essayé de me convaincre qu'il ne me quitterait pas. Mais j'ai eu peur. J'ai peur. Et je ne suis toujours pas prêt.

-Dis-moi que ce n'est pas pour ça que tu m'as laissé poireauter a l'hôpital. Dis-moi que tu ne m'as pas laissé...pour lui.

Ma voix est dur, j'ai l'impression que toutes mes émotions sont en train de former une boule énorme dans mon esprit et qu'elle va finir par exploser. Mais non, toute la pression redescend quand Louis baisse une fois de plus son visage en tordant ses doigts, confirmant ainsi mes angoisses.

The Infinity  Game ∞ | Larry StylinsonWhere stories live. Discover now