The Infinity Game ∞ | Larry Stylinson

Chapitre 20

A écouter avec Not Giving In de Rudimental

Londres, 22h05 - mardi 27 Septembre

Harry's PDV

«Parle moins, crie plus fort.»

Les paroles de Joyce me reviennent en tête pile au moment où Louis m'annonce qu'il quitte le jeu. Il reste immobile face à moi, attendant une réponse qui ne viendra pas. Je suis incapable de riposter, de lui répondre quoi que ce soit. Que veut-il que je lui dise ? Je ne peux pas le retenir, je sais comment cette histoire va finir. Et si je ne m'étais pas attaché à lui, j'aurai tenté de le convaincre de rester. Mais Louis est spécial, il y a quelque chose en lui qui m'intrigue, j'ai toujours envie de le connaître dans les moindres détails, d'examiner chaque parcelle de lui avec minutie.

Je ne veux tout simplement pas le perdre. Mais comment ne puis-je pas le perdre si notre destin est ainsi fait ? Quoi qu'il  se passe maintenant je sais que je l'ai perdu  à tout jamais. S'il part, je le perds. S'il reste, je le perds aussi.

Jamais je n'aurais dû l'embarquer dans ce jeu sans issue. Jamais je n'aurais dû voir sa bouille d'ange, et penser qu'il me ferait un bon joueur. Pas lui. Putain.

Sept jours. Seulement sept foutus jours que le jeu a commencé et je me suis déjà attaché à Louis. J'avais promis  de l'aider. S'il part, je n'aurai pas tenu ma promesse.

-Harry est-ce que tu entends ce que je te dis ? Je me casse Harry. Bye bye ton jeu.

«Parle moins, crie plus fort.»

Est-ce que je devrais abandonner ? Est-ce que je devrais avouer ma défaite et laisser Zayn être pleinement satisfait d'avoir eu, lui, sa vengeance ? Je n'ai pas attendu trois ans pour le voir sourire à nouveau, en parfait connard, me rabaissant d'un air narquois. Non. Je n'ai pas passé trois années de ma vie à me battre et me torturer l'esprit juste pour revoir sa belle gueule prendre le dessus. J'ai juré sur les étoiles que j'aurais ma vengeance.

C'est tout ce que je veux. Le voir souffrir comme moi j'ai souffert à cause de lui.

Mais d'un autre côté, Louis risque d'en payer les conséquences. De même que ceux qui y sont passés avant lui.

Il attrape sa veste et me regarde en me défiant, face à moi, prêt à me balancer dans la gueule des paroles qu'il regrettera forcément ensuite.

-Qu'est-ce que tu fais Louis ?

-Je m'en vais, Harry. Je te l'ai dit.

-Mais, Lou, tu es chez toi.

Il baisse les yeux de même que sa tête et je devine un sourire se dessiner sur ses lèvres. Il murmure un "merde je suis con" avant de s'asseoir près de moi. Je sais que je devrais tout lui avouer un jour. Lui dire pourquoi ce jeu a été créé, pourquoi je n'ai jamais perdu, lui dire aussi qui sont "les autres" et que leur est-il arrivé. Mais je repousse le moment dans un lointain futur, je repousse le moment pour éviter d'avoir à affronter le regard de Louis.

-Emmène-moi à la patinoire, dit-il sérieusement.

Il aurait pût rire pour me prouver que ceci est une blague, parce que le silence qui s'installe doucement me fait penser le contraire. Je ris sans vraiment y faire attention, et il me regarde étrangement. OK, j'ai compris : ce n'était pas une blague quand il parler d'y aller. Non mais, la patinoire, sérieusement. Est-ce que j'ai une tête à faire du patin à glace ? Je ne sais même pas en faire, mais vaux mieux qu'il n'en sache rien.

-Mais Louis, elles seront toutes fermées, on ne peux plus y aller maintenant.

-Qu'est-ce que tu crois que je faisais quand j'étais gamin ? Que j'y allais en pleine journée alors que je n'avais même pas un sou ? il dit d'un ton amusé, affichant un sourire en coin au bord de ses lèvres roses. Aller, c'est ton défi ; emmène-moi à la patinoire, répète t-il en faisant une mimique boudeuse tellement adorable.