Chapitre XXXIV- Prétendant

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Voila!A nouveau 2 chapitres en 1 jour! Si c'est pas beau ça! Alors là, ce chapitre... Je l'adore! En fait j'aime les personnages qu'on y découvre, je ne sais pas pourquoi.

MAis je vous laisse voir par vous même, si vous promettez de répondre avec des longs et détaillés comms!!

BONNE LECTURE

***

Gabriel jeta un regard hargneux à son reflet. Il se tenait devant l'immense miroir à pieds de sa chambre, détestant profondément ce qu'il voyait. Ses cheveux en bataille gardaient encore la trace des doigts d'Helena et son costume avait réussi à s'imprégner de l'odeur de la jeune fille pendant les quelques secondes où il avait été en contact avec sa peau. Les pupilles dilatées du prince et son souffle court témoignaient quant à eux de son état intérieur. Ses doigts tremblaient, et, pour la première fois depuis longtemps, Gabriel ne savait pas quoi faire. Il était perturbé par le souvenir incessant du baiser partagé avec Helena, désorienté par la façon dont réagissait son corps et effrayé face aux battements incontrôlables de son cœur. Depuis plusieurs années, le prince en était arrivé à ne plus voir cet organe que comme un bloc rouge et glacé dont le seul but était de le maintenir en vie. Aujourd'hui, il voyait avec horreur une nouvelle brèche se former dans son amure de pouvoir et d'égocentrisme, et il détestait ça.

Découragé par son reflet, Gabriel se contenta de passer une main hâtive dans ses cheveux avant de quitter la pièce. La nuit où il s'était échappé la veille de l'arrivée d'Helena à Skylar lui paraissait bien loin à présent. En une dizaine de jours à peine, la vie entière du prince s'était mise à orbiter autour d'Helena Parsons. Au début il avait tenté de se convaincre qu'il n'essayait de l'aider que parce qu'elle avait réussi à passer les barrières qui entouraient le Royaume et parce qu'elle était la fille de la dernière Ange Noire. Cependant, au bout de plusieurs jours passés aux côtés de sa nouvelle Elue, il était devenu clair qu'elle était devenu une obsession pour lui. Le Prince de Skylar était, par nature, un être puissant et donc tyrannique. Mais à présent, au lieu de profiter de ce que son immense pouvoir pouvait lui offrir, il se vidait de ses forces pour sauver la vie d'une fille qu'il ne connaissait pas et qui ne cessait de remettre en cause son autorité et le danger qu'il représentait.

Ses chaussures claquant sur les sols de marbre, Gabriel ne regardait pas où il allait. Ses pensées, toujours tournées vers Helena et ses lèvres l'empêchaient de vraiment se rendre compte de l'importance qu'avait le rendez-vous auquel il se rendait.

Heureusement, lorsqu'il se rendit compte que seuls quelques pas le séparaient de l'imposante porte en bois ciré, Gabriel reprit ses esprits et inspira profondément. Il savait qu'il était censé n'avoir peur de rien, mais la personne qui l'attendait de l'autre côté du panneau de bois était sans doute la seule au monde à pouvoir effrayer l'héritier de Skylar.

En effet, Jules Ischys, roi de Skylar, était un ange réputé par son sens du devoir et de la justice. Or, depuis longtemps, le roi considérait que son fils ne répondait pas à ces valeurs. Il avait donc décidé de l'obliger à agir « pour le bien du Royaume avant l'intérêt personnel des Royaux ». Rendez-vous politiques avec les représentants des quatre régions du Royaume, costumes sur mesure et espions observant tous les faits et gestes du prince, tout avait été mis en place pour faire en sorte que le souverain de Skylar puisse garder le contrôle de la vie de son fils.

Les menaces avaient été nombreuses, les coups aussi. Avec n'importe quel autre ange, Gabriel aurait pu faire face, mais avec son père, il savait qu'il n'avait aucune chance. Jules Ischys était du genre à mettre ses menaces à exécution et nombreux étaient les anges qui avaient fait les frais de sa droiture et de son inflexibilité. Gabriel faisait partie de ces anges : enfermé plusieurs jours dans un cachot pour être allé voler plutôt que d'assister à une audience officielle lorsqu'il avait dix-huit ans, condamné à ne pas manger pendant trois jours pour avoir passé la nuit avec une Courtisane plutôt que d'assister au gala de Sélection à vingt ans et, bien sûr, cent coups de fouet ensorcelé donnés par le roi lui-même pour être tombé follement amoureux à ses vingt-cinq ans. Gabriel avait mis des semaines avant de remarcher droit.

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