7. Faute de parcours 4/4 (réécrit)

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Une heure plus tard, Tiam et Garrett entrèrent :

– Vos mains sont bleues ! s'exclama Meadow Lance.

Elles leur laissèrent la place près du poêle. Garrett parvint à dire, malgré le tremblement de ses lèvres :

– Nous n'avons pas... pu tout... dégager, mais ça... devrait suffire.

– Parfait, nous dormirons au chaud ce soir, bravo ! dit l'infirmière.

Chacun retrouva sa place et les chevaux se mirent au pas.

Quelques brindilles s'écrasaient sous leurs sabots et sous les grandes roues de bois. Luiset conseilla à sa tante de ne pas regarder par la fenêtre. La voiture empruntait la voie étroite, proche du ravin. Personne n'osait parler. Malty et Lieu ordonnaient aux Barbes de ralentir, d'aller sur la gauche, puis sur la droite, avec précaution, et cette cadence irrégulière ne faisait que rendre plus palpable la tension qui régnait à bord. Le moindre craquement de branches leur tapait sur les nerfs mais la voix du postillon se voulait rassurante. Anna fermait les yeux si forts que son visage en était tout déformé. Un immense soulagement traversa l'habitacle lorsque Lieu annonça qu'ils avaient réussi.

– Deux heures de retard tout de même, se désola Garrett. Je vous promets que la suite du voyage se fera sans aucune autre déconvenue.

Ils essayèrent de rattraper le temps perdu et ne firent qu'une pause pour que le postillon allume les lanternes. Les voyageurs somnolaient quand un cavalier vint à leur rencontre. C'était le fils du cuisinier du Haut-Refuge. Luiset, réveillée par le ralentissement, entendit la discussion :

– Vous n'arriviez pas, nous étions inquiets !

– Un sapin est tombé sur la route !

– Allez, suivez-moi, venez-vous réchauffer !

L'homme mena le convoi jusqu'au Haut-Refuge d'où une colonne de fumée s'échappait par la cheminée.

– Dieu merci ! loua Anna lorsqu'ils sortirent de la diligence.

– Occupez-vous des vivres de secours tout de suite ! ordonna Garrett aux deux employés.

– Monsieur Malty, ajouta Anna, j'efface l'ardoise pour cette fois, mais ne me parlez plus jamais comme cet après-midi ou ce sera votre dernier voyage au sein de la compagnie !

Elle passa les portes du refuge en laissant les deux compères de route.

– Ferme la bouche, Malty. T'vas gober les mouches !

Luiset Madison (Trilogie)Where stories live. Discover now