30. Révélation 1/2 (réécrit)

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  • इन्हें समर्पित: Lylla56
                                    







Luiset se croyait dans une farce.

Des loups-mât venus des enfers, des trésors secrets sur l'immortalité et le travestissement de celle qu'elle croyait être une amie, tout ceci ne pouvait être vrai.

– Je m'appelle Viola, j'aime les violettes, dit Piotr en reprenant les gestes et l'intonation de la vendeuse de fleurs excentrique.

– Vous êtes folle ! Fou !

– Folle. Je suis bien une femme. Si vous saviez le pouvoir que c'est d'être dans la peau d'un homme ! Bon après, c'est plus compliqué pour satisfaire ses désirs. Heureusement j'ai des serviteurs dévoués...

– Personne n'y comprend rien... Quel est le sens de tout ça ? Hein ? Alors, pourquoi ce double jeu ?

– J'étais dans l'ignorance, mais les derniers mots d'Arsène furent pour vous.

Alors, Luiset osa poser la question qu'elle redoutait tant. Elle prit une grande inspiration et demanda, d'une voix blanche :

– Vous avez tué mon père ?

– Oui.

De grosses larmes dévalèrent ses joues.

– Espèce de monstre !

– Je sais, il aurait été plus aisé d'avoir encore Arsène parmi nous.

– Ne prononcez pas son prénom !

– J'ai compris le lien entre vous et l'objet qu'il avait trouvé, poursuivit-elle, indifférente. Comme il note tout, ce ne fut pas compliqué de chercher des pistes. Quelques jours après sa mort, on m'a rapporté de chez vous la copie d'une lettre de votre père. Celle où il vous demande de venir au Mont.

Ainsi le mystère de la lettre sous le lit s'éclaircit. Ainsi que l'incompétence de l'employé de la blanchisserie.

– Il me restait quelques semaines pour préparer mon personnage. J'ai eu connaissance du trajet de la diligence. Je devais en faire partie, sans éveiller les soupçons, pour m'assurer que vous atteigniez votre destination. Il fallait que vous arriviez à bon port pour que je découvre cet objet. Et ce n'est pas une mince affaire de vous protéger.

Luiset restait interdite. Elle écoutait mais ne pouvait pas faire face à ce démon dépourvu de sentiments.

– J'ai donc repris les attributs de mon sexe. Chose que j'ai définitivement bien faite d'ailleurs, car j'ai appris qu'une de mes victimes avait eu le temps de donner mon prénom masculin. Pourtant, j'étais persuadée que frère Derrien était mort.

– Ce que vous avez fait de son corps est une abomination, condamna frère Maynard. C'est moi qui ai recueilli ses dernières paroles.

La jeune Madison préféra ne pas imaginer ce dont elle était capable. Elle ne souhaitait pas non plus entendre comment son père avait perdu la vie. Elle n'était pas prête. Elle choisit de continuer à la faire parler :

– Vous parliez de serviteurs. Qui est avec vous ? Garrett ?! demanda-t-elle, au bord du désespoir, impossible de savoir qui parmi tous ceux qu'elle avait croisée était sincère.

– J'aurais troué le bras de mon employé ? Vous n'êtes vraiment pas fine d'esprit. Non. Mes hommes nous ont offert ce charmant intermède, quoiqu'un peu bruyant, dans la montagne.

Elle revoyait le sapin qui s'était effondré en travers du chemin. Le voyage s'éclairait encore un peu plus.

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