19. Les deux hommes 3/4 (réécrit)

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Si les lèvres de sa tante tremblaient, la jeune fille sentait la colère serrer ses poings. Elle baissa les yeux, de peur qu'ils puissent lire ses pensées meurtrières.

Viola ne souhaitait que le départ des deux hommes. Elle aida Tiam à remplir le sac de bijoux, pièces de monnaie, couverts d'argent et tasses en étain. Dehors, on entendait le sifflement joyeux des brigands.

– Ouh, elle n'est pas contente la gamine ! dit l'un d'eux.

– Vermine ! cracha-t-elle.

– Dieu du ciel, mademoiselle Luiset, taisez-vous ! gémit Anna.

– Attention, petite ! menaça-t-il en s'approchant.

– Bas les pattes, gredin ! Ne touchez pas un cheveu de ma nièce !

Il rit puis revint vers la diligence pour frapper sur le bois de l'habitacle sans perdre de vue leurs victimes.

– Alors, là-dedans !

Tiam et Viola descendirent et donnèrent le sac farci de larcins.

– Belle prise !

Il fit un signe au deuxième homme. Ce dernier s'approcha de la diligence et endommagea une roue.

– Non, pitié ! implora Anna.

– Voyons, c'est une assurance. Hein, c'est bien ça ? Il vous faudra une bonne heure pour la réparer ? demanda-t-il à Garrett et Lieu.

Mais Luiset explosa :

– Assassins, monstres ! Vous...

– Luiset ! cria Anna.

L'homme frappa la jeune femme qui s'écroula par terre en écorchant ses mains. En relevant la tête, elle vit Viola asséner un coup de branche sur la tête de son agresseur qui s'écroula. Son acolyte sortit un poignard :

– Lâche ça, traînée ! Je vais m'occuper de toi !

– Mais partez, bon Dieu ! cria Tiam. Vous avez ce que vous voulez !

Il semblait réfléchir. L'autre se relevait et se tenait la tempe, un filet de sang commençait à couler.

– Garce !

– On s'en va !

Lentement, ils se dirigèrent vers leurs chevaux. Le blessé gardait ses yeux sur Viola puis finit par enfourcher sa monture.

– Ne repartez pas avant une heure. Compris ?

– Oui, répondit Garrett les mâchoires serrées.

Les deux cavaliers galopèrent dans le bois. L'apprenti s'empara de son pistolet, certain de ne pas manquer la tête des meurtriers.

– Non !

Le médecin lui fit baisser son arme et la balle manqua sa cible.

– Je l'aurais eu ! cria l'apprenti.

Les cavaliers se retournèrent. L'un deux visa Garrett puis dévia son arme. Une balle se logea parmi les graviers, juste devant les chevaux. Les bêtes éreintées et apeurées reculèrent brusquement. En quelques secondes, Lieu attrapa la roue endommagée qui aurait craqué et la diligence recula en raclant le sol d'un côté.

– Meadow ! cria Anna.    

Luiset Madison (Trilogie)Where stories live. Discover now