LE PRIX DE MA LIBERTÉ [TERMINÉE]

Chapitre 10 : première partie (Dernier Souffle)

Andrea

Je ne veux pas la lâcher. J'ai tellement peur... Je me revois, serrant de toutes mes forces ma mère avant qu'elle ne meurt... Je la serrais si fort, et elle est partie. Pas Ève, pas avec elle. Je prie Dieu pour que jamais il ne m'arrache à elle. Je veux juste l'aimer. Je ne veux plus subir, ne plus encaisser, je veux vivre, je veux aimer, l'aimer elle. Elle m'a toujours donné de l'amour indirectement, mais là... Être dans ses bras... Cela m'apaise plus que tout. Je n'ai plus envie de souffrir, et je ne veux plus la faire souffrir, je veux la voir heureuse comme elle me rend joyeux.

J'ai mon oreille contre son coeur. Je l'écoute. Je me laisse aller à cette musique étrange mais tellement addictive. Je ne veux jamais l'entendre s'arrêter. Je m'endors... Je suis tellement bien... Sa main est dans mes cheveux, je suis transporté ailleurs, dans un monde meilleur.

J'ouvre les yeux. Il fait déjà jour. Toujours ce même son, encore et encore, il se répète. Ma joue caresse sa peau lorsque je décide de relever la tête. Elle est là, endormie. Son coeur n'a pas cessé de me bercer cette nuit. J'avais besoin d'elle et elle était là. Nous sommes toujours habillés, il ne s'est rien passé entre nous. Pas encore... Je vais à sa hauteur, et lui caresse la joue alors qu'elle est encore endormie. L'embrasser... Si seulement je pouvais. Je me rapproche encore d'elle en faisant en sorte de ne pas la réveiller. Mes lèvres frôlent les siennes... Si seulement... Je lui caresse les siennes avec mon pouce avant de lui demander pardon et de me retirer.

J'aurai pu l'embrasser et la déposséder de son innocence, mais seul un être ignoble serait capable d'une telle atrocité. Je ne suis pas de ce pain là. Je me relève, me frotte les yeux et regarde l'heure. 6h13. Bon. Je la couvre et descends. Je vais vérifié que Marcelino va bien. J'ai été égoïste cette nuit, je l'ai gardé pour moi tout seul sans penser à mon frère. Jamais je ne serai un homme bon, à mon plus grand regret. J'embrasse le front de Marcelino, celui-ci se réveille et dit :

-Andrea... Eve elle est où ?

-Elle dort, ne t'inquiète pas, dors.

-Tu étais avec elle ?

-..... Oui. J'étais avec elle, mais ne dis rien a personne.

-Promis. Si elle était avec toi, elle était forcément heureuse.

-Bon dors maintenant.

Il ferme les yeux avec le sourire aux lèvres. Je le couvre avec sa petite couverture et descend. Les trois idiots de la veille dorment à point fermé sur les canapés. Marco a manqué de respect à la femme que j'aime et Valerio reste tout aussi déplacer. Je ne pense pas pouvoir tenir plus longtemps en leur présence si ces trois là n'améliore pas leur comportement. En Soit, Lorenzo est resté discret, je n'ai rien à lui dire, mais il n'a pas empêché les deux autres guignols à faire des débilités absolues...

Lorenzo et moi sommes bons amis, pourvut que cela continue... Je vais dans ma chambre, Alessandro ronfle comme à son habitude, je prends mes affaires de sport, m'habille et je pars courir pour vider mes pensées. Je mets mon casque, mets de la musique et fais le tour de la propriété. Eve va envoyer une lettre à sa famille dans deux jours... Qu'est-ce que je veux lui offrir ? Lui donner le collier tout de suite serait trop étrange, elle se poserait des questions et penserait que j'attends quelque chose d'elle. A part son pardon... Je ne veux rien d'autre... Enfin bref... Qu'est-ce que je pourrai lui offrir ? Un vêtement ? Une paire de chaussure ? Un objet ? Quoi ?