LE PRIX DE MA LIBERTÉ [TERMINÉE]

Troisième Partie (Décision Finale)

Ève

Je nettoie les tables, c'est assez drôle comme métier. D'habitude, je ne suis pas fan du ménage mais là, je prends plaisir à le faire. Il faut dire qu'on a eu nos premiers clients ce matin, un couple d'anglais, c'était tellement excitant de commencer mon premier travail. C'était des retraités adorables, ils étaient tellement contents qu'ils ont emmené nos cartes de publicités et les ont distribués dans leur hôtel ! Du coup, on a eu le droit à la visite d'un groupe de touristes qui a d'abord pris une collation avant de rester pour manger ! C'était épuisant mais génial ! J'ai l'impression de me sentir à nouveau serviable et utile depuis le départ de Marcelino. Mon éloignement avec lui m'a rapproché de Dieu... Moi qui étais athée... Je finis par avoir besoin en un être tout-puissant pour survivre et... Me dire qu'un homme là-haut entend mes prières et protège ma famille, mon Tesoro et l'homme que j'aime, me rassure pas mal d'un côté. Je cherche plus le côté spirituel. Je sers les derniers cafés puis retournés derrière le bar nettoyer les verres pendant qu'Émy fait la plonge et que Giulia conseille les clients sur les coins à visiter dans la région.
Il ne manque plus que la visite d'un bel homme grand... Fort... Avec des beaux cheveux noirs et... Qui se prénomme Andrea. C'est vrai qu'une visite de sa part ne me ferait pas de mal, je suis épuisée et je ne l'ai pas assez vu à mon goût. Je reste dans mes pensées, amoureuse comme jamais et continue ma besogne. Emily et Alessandro rentrent, elle est toute sourire tandis que son compagnon subit sa présence et, semble à la limite de la torture. Je n'aime pas faire mon faux cul mais là, c'est pour la bonne cause. Alessandro me salut et installe sa bête avant de me rejoindre au bar. Traînant les pieds avec les mains dans ses poches, je le vois se rapprocher lentement mais avec l'espoir de fuir quelques instants le poids de la fatalité. Il fait peine à voie... Il se met au comptoir, Émily dit :

-Es un peu plus d'allure, tu ressembles à rien comme ça !

-Fou moi la paît ! Dit-il.

Elle retourne à son carnet, l'air offusquée et attend son retour.
Alessandro met sa tête dans ses mains de rage et contient le noir qu'il broie depuis le début, je sens qu'il va craquer un jour ou l'autre. On se chuchote :

-ça va aller .

-Si je pouvais la tuer avec un étouffe chrétien, crois- moi je le ferai !

-Elle porte...

-Mon enfant oui je sais, mais j'en veux pas... Rien qu'à cause d'elle, je suis persuadé qu'il va être comme sa mère... Et ça c'est le pire.

-Je te jure, si je pouvais je t'aiderais.

-Ève, tu es adorable mais là tu ne peux rien faire... C'est juste que je peux plus me la voie.

-Alessandro ! Dit Émily, tu peux me verser le sachet que je t'ai passé dans mon verre .

-Oui j'arrive ! Dit-il avant de se pencher vers moi, s'il te plaît achève-moi.

Je lui tends son café et le verre d'eau de l'autre idiote. Demain, elle va nous présenter son ami... Andrea a posé son jour de congé afin de pouvoir nous suivre... Alessandro verse le sachet et l'amène à sa table, insouciant. Ils boivent ensemble. Le téléphone d'Ales sonne, il doit partir. Je m'attendais à ce qu'Émilie pique une crise mais... Elle affiche un large sourire et la laisse partir avec tout l'amour du monde. Même lui me lance un regard d'incompréhension avant de quitter les lieux.

Pendant quelques heures, elle reste là, silencieuse et me regarde. Je déteste que l'on l'observe comme elle le fait c'est malsain. Elle fait des trucs étranges... Ce que je ne comprends pas... C'est son regard rivé sur l'extérieur. Elle guette quelque chose, mais quoi . Je sers en terrasse, j'en profite pour voir ce qu'il y a de si intéressant mais, il n'y a rien à signaler. Cependant, mes clients sont adorables, je suis encore plus tendre avec les enfants, j'ai même faitvisiter les cuisines à deux d'entre eux ! Ils étaient tellement mignons, j'étais aux anges et les parents étaient très heureux aussi d'ailleurs. Ils ont pu se disputer sans les enfants dans les parages. Mais... Je suis triste à l'idée de savoir qu'Andrea ne m'a toujours pas rendu visite, même une apparition m'aurait suffi... Sentir sa main me frôler... Son regard dans les miens.
Je commence à ranger les tables sous les yeux d'Émily. Elle a l'air étrange... Elle a des petites douleurs, j'essaie de l'aider mais apparemment, elle va plutôt bien. Je n'ai pas trop envie de m'en occuper d'elle là bizarrement. Elle m'attrape le bras et se lève :