7 Amélia

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Je traîne les pieds en me frottant les yeux et je baille en m'en décrocher la mâchoire. La vache, travailler de nuit m'épuise à mort. Et encore plus quand ma chère maman me prive de sommeil. Je passe devant le miroir en arrêtant mes mouvements. Merde j'avais oublié mon maquillage, j'ai tellement la tête dans le cul que maintenant je ressemble à un panda. Avec mon doigt j'enlève les traces noir qui s'étale sur ma peau avant que ma mère fasse un scandal.

— Maman, si j'avais voulu être réveillée par un clairon j'aurais été faire l'armée ! Il n'est même pas neuf heures.

J'entends les bruits de verre de la cuisine quand je me laisse tomber dans le canapé. J'aurai peut-être dû accepter d'être la secrétaire de Froger, au moins j'aurai été assise et j'aurai eu plus de sommeil. 

— Amélia, je t'entends te plaindre d'ici ! crie ma mère au loin. 

— Et alors ? Je crois que tu ne te rends pas compte de mon état de fatigue. 

— Je te rappelle que j'ai passé plus de 36h debout avec des talons, sans dormir et sans me plaindre.

Ah elle me fait chier ! Je me laisse tomber dans les coussins avec les yeux qui se ferment. Je suis rentrée à 4h du matin et j'ai pas envie d'aller faire des étirements, du yoga ou de la musculation. 

— Je vais aller travailler en basket. 

Je me redresse brusquement quand j'entends ma mère crier. D'un bond je me relève en état d'alerte pour courir dans la cuisine.

— Maman ! Qu'est-ce qui se passe ? Tu es blessée ?  

Elle se tient la poitrine d'une main et de l'autre le bord de la table. Merde elle fait une crise cardiaque ? 

— Ma fille veut me tuer. Aller travailler en basket ! 

C'est elle qui va finir par me tuer avec son comportement. Je croise les bras en pinçant les lèvres. 

— T'es pas bien de crier pour ça. Tu m'as fait peur. 

— Quand tu dis des choses comme ça, je sens mon cœur ralentir. Dis moi que c'était une blague ? 

Vu son état de stress, j'ai l'impression qu'elle va vraiment tomber dans les pommes. 

— Oui maman, respire. Je ne mettrai pas de basket. 

Son visage s'illumine, son sourire éclatant réapparaît et elle se retourne pour attraper deux verres pleins.

— Parfait. Tiens bois ça. Tu as des cernes ma chérie. Tu utilises tes poches de glaces ? 

Je récupère mon verre en soupirant et je retourne m'installer dans le canapé en regardant cette épaisse mixture rose. J'aime bien les smoothies mais je n'ai pas faim du tout. 

— Tu prends bien tes médicaments maman? Tu retournes quand voir le médecin ?  

— Mais oui je suis mon traitement à la lettre. Allez dépêche toi, on va aller se faire une petite beauté. 

Youpi. Je porte le verre à mes lèvres en réfléchissant quelle excuse je vais bien trouver. Si je dis que je dois m'occuper de Ryder ça devrait passer, et heureusement que c'est un petit mec qu'ils ont eu, parce que si c'était une fille, elle aurait eu une grand-mère complètement parano sur le poids. Pour une fois ma mère a choisit les fruits, c'est plus agréable à boire que le choux. Mon rythme cardiaque s'accélère d'un coup et quand je vois le mélange j'ai un coup de chaud. 

— Maman... ne me dit pas que tu as mis de la fraise ? 

Je crache tout en me redressant quand je sens ma gorge se serrer. Putain si il y a de la fraise ! Oh mon dieu ! J'ai du mal à respirer, je sens ma peau brûler, ma langue me démange. 

Tome 3 : Protège-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant