Tome 3 : Protège-moi

29 Amélia

Il est 16h55 quand je m'enferme dans une des cabines pour enlever mon manteau. Je réajuste ma tenue avec ce mélange d'excitation et de stress, comme à chaque fois. Je prends du temps à changer mon vernis, faire mes cheveux et trouver des tenues qu'il n'a jamais vu mais ça vaut le coup. Cette fois j'ai juste une guêpière ultra sexy, je suis sûre qu'il va adorer. Je n'arrête pas de penser à hier soir, notre baiser, il était juste parfait. Tout a explosé autour de moi, jamais un homme ne m'avait embrassé comme ça. J'ai adoré, mais je me demande qui m'a embrassé. Froger ou Arthur ? Parce que même si sa vie a changé, le Arthur brisé est toujours en lui. Et notre moment dans mon lit. Il avait besoin de dormir, et c'est vrai que j'ai eu un peu peur quand il s'est endormi. J'ai attendu un long moment avant de m'endormir à mon tour, j'ai veillé sur lui le plus longtemps possible et je crois que ça c'est bien passé. Je l'ai entendu partir un peu avant 6h mais il a pu se reposer quelques heures, c'est déjà bien.

Je vérifie que mon masque est bien positionné avant d'ouvrir la porte. Je sursaute en voyant Froger devant moi. Un pied contre le mur, les bras croisés à attendre. Putain heureusement que je rentre avec un masque !

— Salut.

Il a l'air étrange, ses yeux glissent sur mon corps, il déplie ses bras, s'avance vers moi comme un félin. J'ai dû mal à respirer sous son regard dur. Une de ses mains se posent derrière ma tête pour m'embrasser à pleine bouche. Je lâche mon sac, mon manteau, pour enlacer son cou. Je suis surprise qu'il fasse ça ici, il ne m'a jamais embrassé durant les séances. Son baiser est autoritaire, presque désespéré, sa prise dans mes cheveux est la même qu'hier. J'ai des papillons dans le ventre qui s'envolent, une explosion entre les jambes, je chauffe de désir.

Nos langues s'emmêlent l'une contre l'autre, je n'arrive plus à penser à ce qu'il se passe autour de nous. J'ai juste envie qu'il ne s'arrête jamais. Malheureusement il se stoppe, je veux retrouver ses lèvres contre les miennes mais il détache mes mains de son cou en se reculant.

— Amy, je pourrais reconnaître le goût de ta bouche n'importe où.

Je suis figée derrière mon masque, la bouche sèche, le cœur qui tambourine beaucoup trop vite. Froger a l'air énervé sauf que moi je suis contente qu'il me reconnaisse.

— T'en a mis du temps à le comprendre.

— Alors c'est bien toi, souffle Froger en se frottant le visage.

Plus la peine de changer de voix, maintenant il le sait. Et merde je n'ose pas enlever mon masque, je ne porte aucun maquillage et ça me fait paniquer qu'il puisse me voir comme ça. Hier soir aussi j'ai pas voulu me démaquiller.

— Dégage d'ici Amy ! s'énerve Froger en faisant les cent pas, putain mais qu'est-ce tu fous là ?

Quoi non ! J'ai pas envie de partir !

— C'est toi qui m'a dit de venir ! Pourquoi tu t'énerves comme ça ?

— Alors c'est ça que tu aimes ? Te laisser attacher pour qu'un homme te.... putain, râle Froger en frappant dans une porte qui claque contre le mur. Je t'ai baisé !

— Et par tous les trous ouais, m'exclamé-je en m'avançant, j'ai avalé ton sperme, je t'ai laissé me baiser la gorge. Tu as laissé des mecs nous mater aussi et sans oublier ta petite chienne qui m'a léché les seins. Tu m'as même insulté de salope et j'ai aimé ça !

— Arrête tes conneries bordel ! Tu vas reprendre tes affaires et dégager d'ici. T'es pas une salope Amy. Si j'avais su que c'était toi depuis le début il ne se serait rien passé.

Mais non, pourquoi il ne me veut plus ? Je sens mes larmes monter, il est froid, le regard noir braqué sur moi. J'avais le droit de rester anonyme, ici rien n'est interdit.