Tome 3 : Protège-moi

16 Amélia

— À qui tu parles ma chérie ? C'est quoi ce téléphone ?

Je verrouille l'écran quand ma mère se penche vers moi pour lire le message que je fixe depuis 10 minutes. J'ai contacté Froger ce matin en lui disant que j'étais disponible qu'en fin de journée. Il m'a répondu que c'était ok pour 18h et j'ai mal au ventre, le stress monte de plus en plus. Je travaille à 21h donc ça devrait aller. C'est moi qui garde Ryder cet après-midi, je vais l'emmener en balade pour me changer les idées.

— Personne, tu ne le connais pas maman.

— Tu me caches des choses Amélia. Je suis ta mère. Tu as rencontré un homme ?

Quand c'est pas sur mon physique qu'elle me soûle c'est sur les hommes.

— Non.

— Tu te protèges j'espère ? Ne fais pas la même connerie que moi et de te retrouver enceinte à 20 ans.

— Ah parce que Anthony et moi on est des conneries ? Et j'ai 22 ans.

— Bien sûr que non, je vous aime mais j'étais trop jeune. Avec toi ça a été la pire grossesse. J'ai eu tellement de mal à retrouver la ligne. J'aurai dû m'arrêter à un enfant.

Non mais elle plaisante ? Elle ose me claquer ça devant moi comme si c'était normal.

— Trop sympa maman. Tu aurais dû m'avaler ce jour-là, ça aurait éviter que j'abime ton si beau corps.

— Tu utilises encore ce ton sarcastique avec moi Amélia.

— Sans rire ? Peut-être que tu devrais réfléchir avant de parler. J'aurai un enfant un jour. Je veux deux enfants et jamais je ne leur dirais ce genre de chose, même si je dois prendre 15 kilos à chaque fois. 

Elle pince les lèvres avec une main sur les hanches en secouant la tête.

— Ma chérie, les hommes veulent la perfection et tu en es encore loin. J'ai pas envie que tu deviennes malheureuse.

Pitié je veux déménager. J'en ai marre d'entendre ça à longueur de temps. J'ai très bien compris que j'étais grosse. J'ai beau passer mon temps à faire des séances de musculation avec elle, je n'arrive pas à être belle.

— Laisse-moi tranquille, soupiré-je en me relevant du fauteuil. Je vais aller m'occuper de Ryder.

— Quoi ? Mais tu ne peux pas sortir comme ça ! s'exclame ma mère en me suivant. Tu portes un legging Amélia !

Ouais et c'est super confortable pour s'occuper d'un bébé.

— Maman, je ne vais pas à un défilé. Je vais changer les couches.

— Heureusement. Imagine ma réputation si on voyait ma fille comme ça. Mets ta petite robe bleue avec tes bottines argentées.

Mon ventre se tord quand je vois son regard insistant. Comme d'habitude je ne vois que de la déception quand elle pose ses yeux sur moi. Je veux qu'elle me regarde comme sa fille, pas comme une top modèle qu'il faut arranger.

— Oui maman, je vais me changer.

— Parfait, je t'aime, dit ma mère en souriant, amusez-vous bien et envoie moi une photo de mon petit amour.

***

Il est 18h quand j'avance dans les couloirs du Donjon. Je vérifie encore une fois que mon masque est bien positionné, j'ai changé mon vernis, mon parfum, mes cheveux. Je suis prête à découvrir ce que Froger va me faire. Je suis en stress complet et en même temps curieuse et excitée. Je porte les mêmes haut talons aiguilles noir sauf que j'ai changé de tenue. Tout en noir car je sais que c'est sa couleur préférée, j'ai mis un petit haut en dentelle noire avec un porte jartelle et des bas, une petite culotte assortie et une touche de rouge à lèvres bordeaux.