Tome 3 : Protège-moi

33 Froger

Je passe la porte de chez Charline en envoyant mon texto à Emma.

[ Froger : Mauvaise nouvelle ma belle licorne, on peux remballer notre tentative de meurtre sur ton mec. Il n'était pas dans le lit d'une autre malheureusement. Il déborde toujours d'amour pour toi. Fais lui confiance. ]

- Salut les filles !

Érica et Charline sont toutes les deux dans le salon à faire sécher leurs linges. Elles me saluent avec un grand sourire. Putain j'ai l'impression que le ventre de Charline va exploser. Elle porte un jeans de grossesse avec un tee-shirt qui moule parfaitement son ventre rond. Elle est encore tellement mince qu'on ne voit que ça. Mais je sais qu'elle fait des efforts et Érica cette petite blonde veille bien sur elle. Comme Estelle, même si elle ne vit plus ici et qu'elle a sa vie maintenant elle revient souvent voir Emma, Zoey et Charline.

- Putain Charline t'es énorme ! En une semaine t'es devenu un beau cachalot.

Elle passe la main doucement sur son ventre en hochant la tête alors que Érica me fusille des yeux.

- Tu sais toujours comment parler aux femmes Froger. Un cachalot ?

Je me marre en avançant, ouais bah c'est la vérité. J'attrape un soutif rouge dans le panier en cherchant après le petit string. Je l'agite devant ces demoiselles en acquiesçant.

- Pas mal, dis-je en observant les dentelles. Laissez-moi deviner à qui appartient ce trésor.

Charline tape sur ma main quand je fouille au fond pour attraper la pièce manquante. Ce n'est pas un string mais une petite culotte très sexy que je trouve. Bel ensemble, classique mais efficace.

- Érica, petite coquine. Tu caches bien ton jeu.

Elle devient aussi rouge que les sous vêtements que je tiens en se dépêchant de tirer sur mes mains pour me les arracher.

- Comment tu sais que c'est à moi ?

- T'es trop mignonne quand tu rougis. Charline a de plus gros seins que toi.

Erica baisse les yeux sur sa poitrine un instant avant de se dépêcher de les faire sécher.

- T'es grave Froger, rigole Charline en attrapant une pince à linge.

- Mais c'est pour ça qu'on m'adore.

Je continue de fouiller pour choper d'autres petites culottes que je fais sécher moi même sous le regard d'Érica qui observe mes mouvements. Je lui fais un clin d'œil à chaque fois que je prends ses affaires et elle me les arrache aussitôt des mains.

- Mais prend les chaussettes Froger ! s'exclame Érica quand je tombe sur une petite nuisette bleue.

- Pas mal mais encore un peu trop sage, on va aller faire les boutiques. Je vais t'acheter des merveilles. Pour qui tu veux plaire ?

J'aime bien l'emmerder, elle a tellement été maltraitée par son mec qu'elle a encore beaucoup de mal avec les compliments ou les blagues, mais ça viendra.

- C'est juste pour moi. Allez, donne-moi ça !

Elle lève la main, un poing sur la hanche en soufflant dans ma direction. Je lui tends en braquant mon regard sur sa main. J'ai comme un coup de chaud quand je comprends où j'avais déjà vu les traces sur la main d'Amy. J'avance en prenant son poignet, je regarde plus attentivement le haut de sa main à la lumière. Je sens son corps se crisper et je suis complètement déstabilisé par la comparaison avec Amy. Je pose mes doigts sur toutes les petites cicatrices de ses phalanges et sa peau sèche avec le cœur serré. J'ai compris putain. Amy se fait vomir. Voilà pourquoi elle bouffe des quantités astronomiques de nourriture sans grossir, elle va tout gerber après s'être gavée.