54 Amélia

4.4K 279 54
                                    

Quelques jours plus tard

Je me réveille doucement enroulée dans ma couette en glissant mes mains dans les draps à la recherche de Froger. Malheureusement il n'est pas là, je suis seule. Encore. Ça doit faire un moment qu'il est sorti vu la fraîcheur des draps de son côté. Je soupire en ouvrant grand la couette pour me lever. J'en ai marre. Je veux qu'on dorme à deux, je veux me réveiller dans ses bras mais il se barre. Il ne veut pas prendre le risque qu'on dorme à deux. Il va mieux avec ses médicaments alors maintenant il est temps qu'il arrête d'avoir peur. J'enfile une culotte avec un jeans qui traîne sur ma commode en prenant le premier tee-shirt que je trouve dans mon armoire avant de descendre. Je passe la main sur ma poitrine douloureuse, ça fait quelques jours que j'ai mal aux seins, ils sont très sensibles et surtout ils n'ont jamais été autant embrassés. Ça fait plus d'une semaine que je suis sortie de prison et je crois que j'ai jamais autant fait l'amour. J'ai décidé de lui laisser une chance et je suis toujours marié à lui mais je garde ma bague autour de mon cou pour l'emmerder. À chaque fois qu'il voit ça, il me prend encore plus fort, il me montre qu'il m'aime encore plus longtemps, il râle beaucoup aussi mais je lui ai dit que je la glisserai à mon doigt quand il viendra dormir avec moi. On ne démarre pas vraiment notre vie de couple comme tout le monde et finalement j'aime ça. Notre mariage a supporté la prison et j'espère que plus rien ne se mettra entre nous.

— Ça va ma chérie ?

Je passe devant ma mère qui est plongée dans ses magasines de mode pour aller dans la cuisine me servir un grand café.

Je suis toujours chez ma mère qui fait semblant de rien. Elle sait où j'étais et pourtant elle n'a jamais abordé le sujet de la prison. Et c'est pas plus mal, il n'y a rien à dire. Je savoure la chance que j'ai depuis ma liberté. Je ne pourrais jamais oublier ce que les filles ont fait pour moi. Cette histoire d'explosion n'est pas encore finie, certains se demandent si des terroristes sont dans le coin, si ça risque encore de péter. Je sais aussi que la disparition de mon dossier avec toutes les preuves est encore dans toutes les bouches des policiers de la ville mais j'ai confiance, personne ne trouvera rien et ça finira par se tasser.

— Froger est parti quand ?

J'attrape une tasse propre dans le lave-vaisselle en attrapant la poignée de la cafetière encore chaude pour me verser une bonne dose.

— Un moment. Il fait comme chez lui.

J'aime pas le ton ridicule qu'elle prend pour parler de lui. Ils ne se supportent pas et ça devient de plus en plus lourd.

— On est marié je te rappelle.

Mon café a vraiment du mal à passer. Pourtant c'est le même que d'habitude, rien que l'odeur me donne envie de vomir. Je la repose en sentant mon cœur s'accélérer, ça me tourne sur le cœur.

— N'oublie pas que tu as rendez-vous dans trois jours avec le docteur Lisoa, fait ma mère en ignorant complètement ce que je viens de dire.

— Je déménage, lancé-je en prenant mon courage à deux mains. Je vais chez Abby et Tony le temps de me trouver un appartement.

Ma mère relève la tête de son bouquin en décroisant ses jambes pour se relever. Elle pose tranquillement son livre sur l'assise du canapé en venant vers moi.

— Pourquoi ? J'adore quand tu es ici. Tu es en colère pas vrai ? Parce que je n'ai pas prévenu ton père ?

J'ai bien envie de rire. Quand je suis rentrée elle m'a dit qu'elle ne voulait pas qu'il soit au courant et que si il apprenait que j'ai tué un homme, il ferait une attaque et j'aurai deux morts sur la conscience. Sympa l'accueil. Tony insiste pour que je vienne chez lui et j'avais envie de dire oui mais il a encore du mal à accepter ma relation avec Froger. Ici on était tranquille sauf que maintenant c'est terminé. Je pars.

Tome 3 : Protège-moiWhere stories live. Discover now