51 Amélia

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J'ai dû mal à avancer, le garde dans mon dos est obligé de me pousser pour ne pas marcher sur mes pieds. J'ai le regard rivé devant moi en occultant toutes les femmes, enfin j'essaye, je ne peux pas m'empêcher de les regarder derrière leurs cellules qui m'observent pendant que je traverse. Certaines crient, d'autre se tiennent au barreaux en sautant comme des hystériques. J'entends des commentaires sur moi, la nouvelle. On dirait que j'avance vers la chaise électrique, mon cœur tambourine dans mes oreilles, mes yeux me brûlent, j'ai envie de pleurer. Les couloirs sont blancs, les murs sont sales et efritee, un odeur de sueur, de poussières flottent dans l'air. L'air est lourd, j'ai du mal à respirer sous la pression de la peur et du stress.

— Stop, fait sèchement le gardien en m'arretant devant la cellule 247.

Je n'ai pas envie de rentrer à l'intérieur mais je n'ai pas le choix, la grille s'ouvre et j'avance. Le bruit de l'acier qui se referme derrière moi me fait sursauter, j'entends l'enclenchement raisonner pendant que mon corps se couvre de frissons. J'ai les yeux fermés en suppliant mon corps de se teleporter loin d'ici, sauf que je ne disparais pas. Je vais passer ma nuit en prison et je me demande combien d'autre je devrais en supporter.

Je suis fatiguée, je me sens sale, après avoir passé 48 heures en garde à vue j'ai été transféré ici en essayant de garder mon sang froid. J'ai été fouillé jusque dans mon intimité, on m'a ausculté comme une marchandise avant de me donner ma tenue : un simple pantalon gris avec un tee-shirt blanc et un pull sans capuche, avec une paire de basket sans lacets. Je ne suis plus qu'un  numéro. Jacob a fait au mieux pour me détendre, comment je dois survivre dans cet endroit en me disant que c'est n'était pas la pire des prisons et que la plupart des gardiens sont sérieux. Comme si ça allait me rassurer.

J'ouvre enfin les yeux, comme dans toutes les cellule c'est petit. Un lit superposé rempli la pièce, pas de fenêtre, l'odeur est vraiment désagréable. Elle doit venir du toilette qui l'y a juste à côté, à même pas 1 mètre du lit. Une petite table est fixé dans le mur avec une armoire en métal, sans porte et c'est tout. Il n'y a que ça.

Pitié Tony, vient me chercher. Mes épaules tremblent, ma gorge se noue tellement fort, je pose la main sur ma poitrine en essayant de faire mes exercices de respirations.

— J'espère que tu ne vas pas pleurer.

Le lit grince, la tête d'une femme apparaît sur la couchette du lit. Je me raidis quand je la vois pivoter ses jambes en les balançant dans le vide. C'est une femme blanche, très mince, le visage fin et qui a l'air très fatiguée, elle a d'horrible cernes. Aucun maquillage sur le visage, ses cheveux châtain ressemblent à de la paille.

— Évidemment que je vais pleurer.

J'avance vers ma place en me laissant tomber sur le fin matelas. Les draps sont poussiéreux mais je m'en fiche, je m'allonge dans cette couverture blanche sans retenir mon sanglot. Cette fois je craque, je n'arrive plus à me retenir, j'enfouis ma tête dans le matelas en pleurant, compétement malheureuse. Je m'accorde un petit moment avant de redevenir forte, ici il le faut si je ne veux pas me faire bouffer. Mais juste pendant quelques minutes j'arrête de faire semblant.

— Et merde ! Je déteste les gens qui pleurent, je sais c'est bizarre mais c'est comme ça.

Cette femme saute de son lit, je me redresse d'un coup quand je sens sa main se poser dans mon dos. Avec rage je lui retourne le poignet en me relevant, une clé de bras qui l'empêche de faire le moindre mouvement.

— Si tu me touches encore une seule fois, je te noie dans les chiottes !

— On se calme furie ! C'est pas de moi dont tu dois te méfier.

Tome 3 : Protège-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant