30 Froger

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— Je vais tout exploser.

J'ai une putain de migraine depuis deux jours, j'arrive pas à réfléchir et le DJ me rend dingue, c'est trop fort, la musique cogne, résonne, vibre dans mon crâne qui va exploser.

— Ça fait deux heures que t'es là à la regarder Froger, me dit Popeye.

Amy m'ignore depuis que je suis arrivé et ça m'enrage encore plus. Je suis assis sur un tabouret à la regarder servir. Ça me manque nos messages et je sais que je lui ai fait du mal en lui claquant que Linda était mieux qu'elle mais je voulais qu'elle dégage du Donjon. L'imaginer dedans, entourée de tout ces hommes pervers me rend malade. Je me masse les tempes en fermant les yeux, j'appuie de chaque côté de mon front en soufflant quand elle ne revient pas.

— Mais qu'est-ce qu'elle fait avec eux ?

Ça fait au moins 30 minutes qu'elle est assise à boire avec un groupe d'hommes. Que des jeunes qui la font rire. 

— Enterrement de vie de garçon, m'informe Popeye, Amy a fini son service mais apparemment sa soirée commence.

Elle est belle bordel ! Les cheveux sur le côté de son visage, le visage éclatant, vêtue dans une minuscule robe noir, vraiment trop décolleté, elle croise les jambes en buvant dans une petite paille, complétement absorbée par les paroles de deux mecs qui la bouffe des yeux. Putain !

Mon sang chauffe quand elle monte sur les genoux d'un mec, mon poing se serre quand il pose ses mains sur sa taille. Cette fille me plaît trop et voir ça me donne envie de sortir mon arme pour buter tout le monde. Ses mains remontent, ce brun rapproche son visage d'elle et cette fois je me lève, mon tabouret manque de se casser la gueule, j'ai chaud putain. J'avance dans le club avec de la jalousie qui coule dans mes veines.

— Amy il faut qu'on parle !

Le futur marié et ses potes arrêtent de parler, Amy tourne la tête vers moi en haussant les épaules.

— Parle tout seul, où non encore mieux va voir Linda. Elle sera ravie de t'écouter.

Son sourire de garce est de retour sauf que là j'ai pas envie de rire

— T'as entendu mec, elle ne veut pas te parler, lance le mec qui la caresse en se marrant.

Reste calme Froger. Respire et détend toi. Tu vas rien lui faire.

— Vu comment tu bandes dur je dois te plaire ? fait Amy en remuant du bassin contre lui, apparemment je suis pas assez bien, comment tu me trouves ?

— Amy arrête de m'énerver et descend de ses genoux.

Je dois faire appel à tous mon self contrôle pour me retenir. Il bande pour elle putain. Elle bat des cils en s'accrochant à son cou.

— Casse-toi Froger, lui au moins...

Je l'attrape par la taille en ignorant complètement ses cris, je suis au bord du meurtre là, elle se débat quand je la soulève pour la coincé sur mon épaule en braquent mon regard sur ce fil de pute qui a la gaule.

— Pose encore tes mains sur elle et il manquera une personne au mariage.

Je tire sèchement sur sa robe pour que personne ne puisse voir son cul en tenant fermement ses cuisses.

— Froger ! Putain ! Lâche moi !

— Non.

Je fais demi-tour en passant entre les gens qui ne remarque rien, j'ignore ses coups de poings dans mon dos en m'avancant dans les couloirs.

— C'est quoi ton problème ! Je fais ce que je veux avec qui je veux, s'écrie Amy en voulant se redresser.

J'ouvre la première porte qui donne accès aux vestiaires du personnel en la reposant dès que je referme derrière moi. Elle est furieuse, dès que ses pieds touchent le sol elle me pousse par les épaules, des missiles sont à la place de ses yeux, elle recule en passant les mains sur sa robe qui est remontée avant d'arranger ses cheveux.

— Laisse-moi sortir Froger. J'ai pas envie de te parler. C'est quoi ce petit numéro là ?

Je reste devant la porte sans bouger. C'est quoi mon petit numéro ? Mais je sais pas putain. J'ai vu rouge, non noir, quand elle se collait contre lui.

— Ça fait deux jours que tu m'ignores, t'as même pas répondu à mes messages.

— Ça fait deux jours que tu m'as dit de dégager Froger. C'est ce que j'ai fait, je dégage de ta vie.

Non Amy reste. Avec toi tout est tellement plus simple. J'aime quand tu essayes de t'infiltrer dans mon âme.

— J'ai pas envie que tu partes.

— Prouve-le, dit Amélia une main sur la hanche, le regard déterminé.

Que je prouve quoi ? Elle attend des excuses ? Que je lui dise que c'est le bordel dans ma tête, qu'elle me plaît ? Que j'aime la façon qu'elle a de me regarder ? 

— Et merde !

Je fais les quatre pas qui nous séparent pour l'embrasser, je pose mes lèvres sur les siennes avec la sensation de brûler. Je retrouve ses douces lèvres sucrées, son parfum délicieux flotte autour d'elle. Flash a beau demander qu'on ne touche pas sa sœur, c'est trop tard. Depuis le début on se cherche et c'est plus fort que moi, j'en ai marre de jouer. Ma langue part caresser la sienne, je la frôle plusieurs fois avant de l'embrasser avec plus de fougue. J'attrape ses deux bras pour qu'elle les enroulent autour de ma nuque, j'aime quand elle fait ça et je veux qu'elle me touche. Elle s'accroche à moi en rapprochant son corps du mien, les yeux fermés on s'embrasse comme dans cette cabane en bois. Mon cœur cavale à fond, je vibre, c'est comme si j'étais sur un nuage, que toute cette noirceur autour de moi s'évapore. Nos bruits de langue qui dansent l'une contre l'autre résonne avec la musique en fond. Je me sépare de ses lèvres après avoir déposé plusieurs baisers contre sa bouche.

— Putain Froger tu fais chier. Je vibre, murmure Amy en glissant ses deux mains sur mon torse.

Je souris en attrapant son visage entre mes mains, moi aussi je vibre. 

— On peut discuter maintenant.

— Je sais pas trop, j'ai rendez-vous dans un endroit où tu es trop jeune pour aller. Et je n'ai pas encore testé le sauna.

Un petit rire amusé s'échappe de mes lèvres, elle aime ça, ouvrir sa grande gueule.

— Tu m'as suivi.

— Oui. Je t'ai vu avec cette fille, j'ai entendu que tu allais revenir le lendemain soir alors j'ai décidé de tester.

— J'ai failli te tuer avec des fraises Amy. 

Je vois de l'étonnement dans ses yeux, elle se recule en soufflant.

— On s'en fout. Tu ne pouvais pas savoir.

— Ne remet plus les pieds là-bas.

Putain je l'ai baisé comme une salope, je l'ai insulté, je l'ai attaché pour qu'elle soit mon jouet !

— Pourquoi tu fais ça ? Ça t'excite de frapper une femme ? Tu aimes qu'elle se fasse punir ? Ta mère était battue ! Tu étais battu ! Je n'arrive pas à le comprendre.

Je passe la main sur ma barbe naissante avec cette migraine qui ne me lâche pas. Comme d'habitude elle pose des questions auxquelles je n'ai pas envie de parler.

— J'aime le controle Amy. Dans ce genre d'endroit je décide de ce que je fais. Je passe pas mon temps là-bas mais ça me soulage, je ne bats personne par plaisir. Les femmes qui sont là le veulent. Moi je préfère attacher, savoir que je contrôle mon corps.

— Pourquoi t'as besoin de contrôler ton corps ?  À cause de ce que ton père t'a fait ?

La voilà qu'elle recommence à entrer dans ma tête, elle se rapproche en glissant sa main dans la mienne. Mon père a fait plus que me frapper, il m'a enlevé mon innocence de plusieurs façons monstrueuses. Je n'avais aucun contrôle de ce qu'il se passait alors oui j'aime souvent dominer dans un lit parce que j'ai besoin d'avoir le contrôle.

— Arrête Amélia. J'ai pas envie de parler de ça.

— Ok, murmure ma belle blonde en caressant ma joue tendrement, depuis quand t'as pas dormi ? 

— Un moment.

—  Alors viens, on va chez moi.

Tome 3 : Protège-moiWhere stories live. Discover now