Tome 3 : Protège-moi

47 Froger

Je tourne mon alliance sur mon annulaire depuis un moment, sans arriver à croire que je suis marié. Amélia dort encore, à côté de moi, nue, sous les draps. Après avoir scellé notre vie à deux on a enfin trouvé sa chambre pour s'envoyer en l'air dans tous les coins, c'était incroyable et je ne regrette rien sauf que ça ne risque pas d'être une bonne nouvelle pour Amy quand elle va se réveiller. Je suis resté dans le lit avec elle sans dormir, je ne voulais pas prendre le risque de la blesser de nouveaux alors j'ai mangé en regardant des films, je suis même partie faire quelques partie de Poker avant de revenir voir ma femme qui dormait comme un bébé. Ma femme ! Ça me plait énormément ce nouveau mot.

Je tourne la tête vers Amy qui commence à se réveiller et à mon avis, je pari sur moins de cinq minutes avant qu'elle ne se mette à hurler. Je roule sur le côté pour embrasser son épaule nue.

— Alors t'as fait fortune ma petite femme ?

Elle grogne en enfonçant la tête dans l'oreiller, je vois qu'elle a toujours dû mal à se lever.

— Casse-toi de mon lit. Je te déteste et arrête de m'appeler ta femme. On est pas....

Elle se redresse d'un coup en lâchant un grand hurlement strident, elle a du mal à se débarrasser du drap qui bloque ses mouvements. Elle hurle qu'elle va me tuer quand je vois sa tête apparaître et merde je l'aime comme un fou. Elle a des traces noir de maquillage sur le visage, sans parler des sucons dans son cou, je pense que je ne vais pas l'informer de ça maintenant. Elle est complètement figée devant moi, la bouche ouverte, je vois qu'elle cherche dans ses souvenirs et je hoche la tête pour confirmer que c'était pas un rêve.

— On est mariés ! Oh putain ! T'es un homme mort Froger !

J'ai même pas le temps de m'approcher d'elle qu'elle saute du lit en tirant sèchement sur le drap pour cacher son corps, elle remarque sa bague autour de son doigts en criant de nouveau mais surtout en paniquant, elle cherche de l'air en répétant qu'elle est mariée.

— C'est un cauchemar. Dis-moi que c'est un faux mariage ?

Elle fait les cents pas devant moi en passant la main dans ses cheveux, complètement au bord du malaise

— C'est un vrai mariage, soupiré-je, j'ai le papier. C'est toi qui a choisi les bagues.

Et pas la moins chère, elle s'est fait plaisir. Et je me souviens de son regard quand je lui ai passé la bague au doigt. Elle avait les yeux d'une femme amoureuse, totalement à l'opposé de maintenant. Son visage blanchit vu d'œil, elle commence à pleurer en disant que c'est un cauchemar.

— Je ne veux pas vivre ça, souffle Amy en glissant le long du mur. Il est hors de question que tu sois mon mari. Tu vas tout annuler !

— Non, dis-je tranquillement, c'est toi qui l'a demandé.

Elle resserre le drap contre elle en secouant la tête, elle attrape mon jeans qui traîne en se relevant.

— Mais j'avais bu Froger ! cri Amy en me balançant mon jeans en pleine tête. T'as profité de moi putain. Toi tu n'étais pas bourré ! Pourquoi t'as fait ça ?

— Parce que je t'aime.

Oh merde, son regard devient terriblement noir et dangereux. Mais je ne mens pas.

— Espèce de gros connard ! Tu aimes personne ! Il est hors de question que je vive ça aussi. Un mariage c'est important. Tu vas l'annuler et maintenant ! Ensuite je ne veux plus que tu me parles.

— On trouvera une solution. On achètera une maison. La nuit j'irai dormir ailleurs mais la journée on peut rester à deux. Je n'ai pas hésité à accepter parce j'en avais envie.