Tome 3 : Protège-moi

23 Amélia

Je vais mourir, oh mon dieu je n'arrive plus à respirer. J'enfile le tee-shirt de Froger en sentant ma peau brûler, ma gorge se gonfle, mes poumons ont dû mal à s'ouvrir. Tout tourne autour de moi, je cherche le plus d'air possible en longeant le couloir, la main posée sur le mur pour me soutenir. J'ai dû mal à me concentrer, à voir, ça me gratte de tous les côtés. Une putain de fraise va me tuer. Je passe le premier rideau en sentant mes larmes s'accumuler, je trébuche dans les marches, je veux respirer mais je n'y arrive pas. Je me rattrape de justesse avant de m'écrouler le cœur complètement affolé. Il me faut mon sac et vite.

Ma pression sanguine chute, je le sens, ma salive a du mal à passer, je sens ma gorge se serrer de plus en plus. Je tombe à genoux, les deux mains en avant, le corps tremblant. Je n'arrive même pas à crier, je rampe à quatre pattes pour terminer les deux derniers mètres. La lumière des vestiaires me brûle les yeux.

- Oh mon dieu, s'écrie une femme qui aller passer en me voyant suffoquer.

Elle m'aide à me relever immédiatement en passant ses bras autour de ma taille pour me soulever. Je me libère de ses bras sans attendre pour vite aller ouvrir mon casier. Je n'ai pas le temps pour les remerciements. Je plonge la clé dans la serrure avec beaucoup de mal, je dois m'y prendre à trois fois pour réussir, j'attrape la lanière de mon sac pour le sortir en me précipitant dans une cabine. Je tombe contre la porte en me tenant la gorge. Ma peau est toute rouge, j'ai des plaques sur les bras, les jambes et je sens mes joues chauffer sous mon masque. Le tee-shirt me colle complètement le dos tellement je suis en sueur. À travers mes larmes je plonge une main à l'intérieur en cherchant mon épinephrine, j'en ai besoin immédiatement. Je sors mon auto injecteur, mes doigts se crispent quand j'enlève le bouchon en me le plantant directement dans le haut de la cuisse, j'appuie sur le stylo fermement, je l'entends s'activer, la piqûre me pénètre la peau, je ne lâche pas pendant les 5 secondes nécessaires. Putain !

Les voix autour de moi sont éloignées, je ressens immédiatement les effets de l'adrénaline. Mon cœur s'emballe, mes poumons se remplissent d'air. Je respire de plus en plus vite, la boule dans ma gorge se rétrécit. Mes voies respiratoires se dilatent, chaque bouffée d'air me fait pleurer. Je lâche le stylo en massant la zone où je me suis piquée en me laissant tomber en arrière, le dos contre la porte.

- C'est bon, dis-je en murmurant les yeux fermés pour moi même, c'est passé.

Putain heureusement que j'ai pensé à le mettre quand j'ai changé de sac pour venir ici, il va falloir que j'en mette un nouveau. Je n'arrive pas à croire que j'aurais pu mourir.

- T'es où !

La voix de Froger résonne dans la pièce. La panique monte, quand j'entends les portes claquer autour de moi avant de sentir ses coups sur la mienne.

- Je sais que tu es là, c'est la seule cabine qui est fermée, rajoute Froger en poussant la mienne.

- N'entre pas, dis-je encore à bout de souffle en l'empêchant d'entrer.

- Mais qu'est-ce qui se passe ? Putain je te promets que je vais defoncer la porte...

J'ai encore mon masque mais je n'ai pas envie qu'il entre. Mon dos bloque mais il arrivera à rentrer si il veut. Je suis complètement épuisée.

- C'est bon t'y peux rien. Laisse moi tranquille, tu peux partir, je ne me suis pas sauvée à cause de ta virilité.

- Arrête ça et dis moi ! ordonne Froger d'une voix autoritaire.

- Tu m'as enfoncé une fraise dans la chatte !

Bordel on veut me tuer. Ma mère et maintenant lui. J'ai pas d'autre injecteur et je sais que ça peut revenir, il faut que je me calme, je dois respirer doucement. Il n'y peut rien, il ne savait pas. J'ai commencé à sentir mon corps chauffer quand il faisait glisser le fruit sur mon corps, j'arrivais pas à comprendre si c'était par l'excitation ou autre chose et j'ai croqué dans cette fraise, j'ai senti le morceau descendre dans ma gorge avec une terrible sensation de peur.