1.5. JANVIER : "Le début de la fin de la politique et des guerres" (rapport V°1)

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1.5.

Notre habitat est circulaire, bâti sous la forme d'un Dôme.

Le Dôme est établi sur quinze étages disproportionnés, qui semblent tous visibles depuis l'extérieur. A l'exception du sous-sol, un lieu que nous avons surnommé la "Boite noire".

La disposition est spécifiquement prévue pour nous. Étant répartis sur plus de dix étages, cela nous permet d'avoir chacun un étage comme espace personnel. Les étages sont des sortes de lofts, des halls ouverts en leur centre afin de voir les chambres disposées à la périphérie du Dôme ; presque contre les vitres extérieures.

Le dernier étage, le quinzième, est un ascenseur donnant accès à la "boîte noire", l'espace en sous-sol. C'est là le lieu de recueil des informations et de rendu du rapport. C'est donc ici que je me trouve actuellement.

Nous habitons chacun à un étage, à l'exception du sous-sol, du rez-de-chaussée qui est un espace d'entrées fermées, du dernier étage pour l'ascenseur, et les 7e et 10e étages qui sont des parties communes démesurément grandes. Pour ces deux étages, il s'agit de simples espaces végétalisés sur l'ensemble de la superficie du Dôme d'une hauteur équivalente à quatre autres étages.

Mon étage personnel est le 1er, appelé Janvier, peint aux couleurs de l'hiver.

La décoration blanche évoque le commencement. J'ai pu visiter les étages d'autres participants, c'est comme cela partout. Dès l'entrée d'un étage, vous vous sentez plongés dans les odeurs, lumières et ambiances de la période de l'année. J'ai particulièrement apprécié Juin et Novembre, aux couleurs de l'été qui arrive pour l'un et de l'automne encore multicolore pour l'autre, à l'image de ces deux femmes si réjouissantes.

Mon étage, comme les autres, est particulièrement spacieux et bien éclairé. Pourtant, comme dans les parties communes, nous y sentons tous un malaise, une pesanteur. C'est une sensation effroyable d'étouffement permanent. Est-ce les caméras dissimulées, de ne pas savoir où nous sommes situés géographiquement, d'avoir été forcés ?

Encore une question sans réponse. Ces paradoxes permanents sont pour moi une découverte et une source d'angoisse.

Une dernière chose sur ces étages. Lorsque nous devons remettre le rapport final, à la fin de chaque mois, il nous est demandé de prendre l'ascenseur qui descend en sous-sol pour rejoindre la pièce dédiée. Néanmoins, nous ne descendons pas d'un trait.

Même si nous nous étions mis d'accord sur le rapport, durant sa descente l'ascenseur s'arrête à chaque étage pour que chaque participant valide ou invalide la décision du groupe, sans que quiconque ne détienne tous les votes sauf celui qui remet le rapport...

Oui, je sais...

Ainsi, il est possible que le rapporteur se retrouve en situation de rendre un rapport dont l'issue vient d'être refusée sans que les participants dans l'ensemble ne le sachent.


Ce qui me conduit à la nécessité de vous présenter les autres participants (--> 1-4).

Sauf, si bien sûr vous êtes déjà au courant... dans ce cas, il y a des enjeux que je dois encore vous avouer pour comprendre les décisions du groupe (--> 1-6).

V.12, de la FIN le DEBUT [Livre interactif - terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant