6.10. JUIN : De la dernière fuite et de la dernière défense (r.V°6)

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Schröd, j'ai rejoint Juin comme vous l'avez demandé et parce que visiblement je n'ai que ça à gérer... Oui, nous avons retrouvé les réfugiés, enfin la majorité. Mars était parmi eux, avec les membres de sa famille.

Comment vont-ils ? Nous ont-ils bien accueilli ? J'aurais aimé vous dire que nous avons été mal reçus. Mais ce n'est pas le cas. Nous n'avons pas été bien reçus non plus, puisque la vie a quitté leurs corps. Je ne sais pas s'ils sont morts de la main des Touchés ou des non-Touchés ou encore des IA.

Les blessures semblaient trop imparfaites pour être issues d'une Intelligence Artificielle, mais qui sait ? quelle merveilleuse idée serait d'imiter la main de l'homme.

Dans tous les cas, ce n'était pas une fiction.

Malgré de grands efforts, nous ne sommes pas parvenus à réfuter l'hypothèse de base.

Le V12 est là.

Dans ce cas, puisque les réfugiés le savaient, comment se fait-il qu'ils se soient exposés à un si grand danger ? En effet, celui qui n'a pas peur n'est pas normal ; ça n'a rien à voir avec le courage.

Pour Mai, la volonté de vivre était forte, ce qui les poussa à partir. Selon Novembre, le syndrome du Survivant est un phénomène à ne pas négliger.

« Je me permets d'intervenir, Dear Schrodinger, ce sujet m'intéressant particulièrement. »

Par pitié, Juin, arrête de l'appeler ainsi, ça m'horripile !

« A mes yeux, connaissant bien les primates appelés ou non "humains", quelque chose nous anime tous. Voulez-vous savoir pourquoi de tout temps et qu'importe la situation les réfugiés n'auraient in fine pas craint la mort ? car chacun de nous pense qu'elle tombera sur le voisin.

Préférons-nous que ça tombe vraiment sur le voisin ? Oui... et non.

Les Touchés réfléchissent-ils aussi ainsi ? ont-ils de l'empathie alors qu'ils laissent les non-Touchés -que je préfère simplement appeler les Sapiens- ? Dans ce cas, nous pourrions répondre par une autre question : si nous retenions ce critère, ne faudrait-il pas abandonner aussi la notion d'empathie chez les Sapiens qui laissent également mourir d'autres humains.

Parfois je procède à des expériences de pensée, et j'amuse à me dire qu'on meure et qu'on découvre que les morts sont des vivants qui jouent à être morts. »

Oui, Mai trouve cela absurde quand tu fais ça. Tu te souviens ce qu'elle t'a répondu ? que la seule chose que nous pouvons qualifier de morale derrière la banalité du mal, c'est que le « méchant » a besoin de la souffrance des autres pour exister.

« Et donc ? Qu'est-ce que cela changerait à la souffrance de la victime ? »

Absolument tout, je trouve Juin. Ce qui est terrible, ce n'est pas de souffrir ni de mourir, mais de mourir en vain. C'est désormais mon point de vue.

Bordel, je parle comme les gens ici maintenant. Schrod, pour conclure avant qu'on me délivre un diplôme inutile, si la question était « devons-nous alors sortir du Dôme ? ».

La réponse est claire : en aucune manière, nous irions droit à notre mort.


Vous remerciez Janvier et Juin pour leurs retours respectifs, en indiquant que vous avez bien enregistré les éléments. Puisqu'il n'y a pas le temps d'enquêter sur la vérité à propos Décembre, vous demandez de répondre au plus vite aux questions du rapport du mois de juin (rendez-vous 🡪 6.11.).

V.12, de la FIN le DEBUT [Livre interactif - terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant