4.10-3. AVRIL : "De nouveaux virus et de nouveaux hommes" (rapport V°4)

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4.10-3.

Point 3 : Question du Ministère des Armées, de l'Intérieur et de la Justice : « Au sein du dernier rapport, nous avions indiqué avoir pris la décision d'installer la Loi martiale au sein de tous les lieux de vie, zones de quarantaine, avec l'autorisation d'ouvrir le feu sur tous les habitants agressifs qui présentent des signes distinctifs de contamination sévère.

Nous pensions vraiment nous en sortir avec l'application immédiate des peines d'expulsion du territoire, de la déchéance de nationalité pour les binationaux, de l'envoi immédiat en zone de privation de liberté, et le renforcement des Unités spéciales sous l'autorité de généraux expérimentés via des recrutements amplifiés et obligatoires -jusque dans ces zones de privation de liberté.

Pourtant, rien ne fonctionne.

Nous recrutons dans nos Unités les personnes que nous avons arrêtées, pour en sanctionner d'autres qui finiront peut-être par nous rejoindre.

La mise en place de conditions spécifiques au recrutement n'a plus sa place dans une telle situation d'urgence de déficit de corps pour porter les boucliers. Même si les états psychologiques ne sont pas parfaits, et honnêtement qui l'est aujourd'hui ?, nous recrutons à tour de bras au début du mois et en perdons autant à la fin.

Si bien que ces recrues deviennent majoritaires dans nos rangs, et sans que nous sachions pourquoi, se montrent plus autoritaires encore envers les populations que les précédents ne l'étaient à leur égard. De plus, les généraux s'exonèrent des conséquences et valorisent la responsabilité d'actes qui témoignent de leurs pouvoirs grandissants qu'ils se sont eux-mêmes attribués.

Que faire, maintenant ? Nous nous rendons à l'évidence, nous avons définitivement perdu le contrôle.

L'homme est trop faible pour gérer un contexte de crise de cette ampleur.

Nous demandons en urgence aux Douze l'établissement de frontières internes prenant place dans les lieux de quarantaine encore valides, la destitution des généraux et la disparition des Unités spéciales. Nous proposons de disséminer leurs membres dans les futurs postes frontières sous l'autorité des responsables des différents corps militaires toujours existants.

Après tout, les mousquetaires ont bien disparu pour des raisons similaires de perte de contrôle de leur vaillance et amour du combat. Ils ont été restitués un court temps, avant de disparaître à nouveau. Faisons de même avant qu'il ne soit trop tard.

Vous le comprenez, membres des Douze, notre problème est davantage « Humain » que « Touché ».

La pire infection n'est pas celle de la nature, elle est bien celle de la corruption sociale. »


Réponse du groupe : Nous savions que l'idée de recruter des prisonniers dans les Unités spéciales afin de protéger les populations civiles était une mauvaise idée. Il est d'ailleurs formidable de constater combien nous mesurons parfois à l'avance à quel point nous prenons de mauvaises décisions, mais les prenons tout de même.

Petit voile clair de l'ignorance volontaire qui cache bien mal les conséquences.

Je vous avoue que nous ne sommes pas favorables à ce qui nous semble être des bunkers de survivants, abandonnant ainsi le reste de la population. Hélas, Décembre nous a fait observer que nous étions bien nous-mêmes dans une sorte de bunker de... survivants... ce qui nous a déroutés. Vous savez, Schröd, ce fameux voile pour ne pas voir la vérité en face.

Le problème, c'est nous, c'est toujours nous, nos choix et la responsabilité qu'ils engendrent. Dans notre espace de confinement, il nous reste les choix qui font de notre situation, paradoxalement, l'une des plus libres encore existantes.

La liberté est un vertige qui file la nausée en permanence... ce que nous rappelle Mai chaque jour. Cela me rappelle encore les propos de Mars, qui estimait que tout était politique, jusqu'à nos plus infimes décisions du quotidien. Quand j'ai été élue, que j'étais en plein doute, je répétais que « je n'étais rien pour mériter ou gérer un tel titre ». Il m'a dit ceci : « Janvier, pour être quelque chose, pour être soi-même et toujours un, il faut agir comme on parle : il faut être toujours décidé sur le parti qu'on doit prendre, le prendre hautement et le suivre toujours. »

Bien qu'il n'appréciait pas cette idée de Cheffe élue, il avait un sacré panache Mars. Je comprends qu'Octobre l'appréciait tant, même si ce n'est pas mon genre. Je préfère clairement moins virile ! Revenons à nos moutons.

Nous sommes contre, toutefois, nous assumons notre accord. En effet, nous approuvons la proposition du Ministère, puisque nous sommes encore plus opposés à cette milice autoritaire qui sévit dehors. Et nous sommes bien mal placés pour donner une leçon, vu que nous rencontrons les mêmes difficultés ici.

Néanmoins, nous avons une solution à proposer au Ministère.


Vous souhaitez que Janvier vous fasse immédiatement part de la proposition en question (Poursuivez en 🡪 4.11.)

V.12, de la FIN le DEBUT [Livre interactif - terminé]Where stories live. Discover now