6.9. JUIN : De la dernière fuite et de la dernière défense (r.V°6)

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Mes explications, ou plutôt propositions d'analyse, ont semble-t-il parlé aux Douze.

Une question perdurait, une essentielle, à savoir pourquoi les Touchés se montrent également agressifs ?

C'est une question épineuse, puisque je n'ai pas l'impression que les Touchés soient un même groupe. Il y aurait au moins deux grands groupes aux caractéristiques comportementales différentes, et au sein de ces groupes apparaissent une multitude de différences.

Pour autant, je pense avoir compris quelque chose, car la question est importante. Voici mon observation et je vais l'illustrer à travers ce que je maitrise le mieux, le comportement des pongidés.

Contrairement à l'opinion générale, Dear Schrödinger, l'homme imite le grand singe plus souvent que l'inverse. La vue des grands singes induit chez les gens un besoin irrésistible d'en exagérer la posture, ce qui doit conduire les primates à se demander comment cette espèce si intelligente par ailleurs en est venue à dépendre de moyens de communication aussi frustes.

Comprenez-vous où je veux en venir ?

Une espèce comprend rapidement les caractéristiques d'une autre et les copie en les exagérant. Premier mécanisme, les Touchés étaient violents et les Sapiens non-Touchés en ont amplifié les caractéristiques. Second mécanisme, les Touchés reproduisent de manière défensive les comportements agressifs lorsqu'ils sont confrontés aux Sapiens.

Je pense qu'il faut revenir à la base de nos comportements, à la raison pour laquelle les humains Touchés ou non peuvent être aussi cruels.

Cela est directement est lié à l'empathie.

Celle-ci, définie comme la sensibilité aux émotions de l'autre et la compréhension de sa situation, ne nous dit rien sur le fait d'être bon ou mauvais.

Oui, Dear Schrödinger. L'empathie est une qualité neutre, comme l'intelligence et la force physique. Elle peut être exploitée pour le pire comme pour le meilleur, suivant les intentions de la personne. Être un tortionnaire efficace suppose de savoir ce qui fait vraiment souffrir sa victime. Comprenez-vous ? qu'en dépit des douces connotations du mot, l'empathie peut servir à tout.

Ce que nous observons ici, ce n'est pas la Nature en soi, mais la nature exposée à notre méthode d'investigation. Nous devons être prudent quant à nos propres interprétations sur ce qui est bon ou juste, comme aux réactions des choses observées qui ne sont pas forcément toujours ainsi.


Vous demandez à Janvier de conclure les observations, de manière explicite et en lien avec les réfugiés qui avaient été présents dans le Dôme (poursuivez 🡪 6.10.)

V.12, de la FIN le DEBUT [Livre interactif - terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant