4.10-2. AVRIL : "De nouveaux virus et de nouveaux hommes" (rapport V°4)

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4.10-2.

Point 2 : Question du Ministère de l'économie et des finances : « Conformément à la préconisation des Douze, afin de lutter contre l'accélération de l'inflation, la difficulté d'accès aux produits de première nécessité, la fin des accès internationaux de certains produits de base, nous avons saisi d'office et sans contreparties des comptes bancaires de toutes les fortunes ayant atteint le seuil de l'Impôt sur la fortune.

Cette saisie exceptionnelle -et temporaire- a permis de suspendre les dettes, de contracter un emprunt d'ampleur auprès des banques internationales et de financer immédiatement toutes les productions privées. La population a pu, pendant un laps de temps, voir ses activités et salaires se maintenir.

Nous regrettons profondément que ces dispositions n'aient pas été efficaces à la hauteur de ce que nous espérions. Chaque essai sans succès devient un argument antisystème supplémentaire.

Des groupes sociaux s'affrontent fortement, et les délégations données aux uns ont abouti à un pouvoir sur les autres. Nous ne sommes pas en mesure de comprendre le phénomène, mais simplement d'établir le constat d'un échec de nos actions. Les sanctions n'ont aucun effet, elles sont peu ou prou applicables par manque de personnes et donc d'une surveillance. Enfin, ces sanctions conduisent à de nouveaux abus entre castes socio-économiques qui se forgent.

Une partie de la population a bloqué les industries, les entreprises, commerces, associations afin d'en réclamer la réquisition en urgence. Ils demandent la création d'une banque publique des produits de première nécessité comme la nourriture et certains médicaments, mais ils refusent les vaccins. De toute manière, nous n'en avons plus d'efficace. Nous ne pouvons que constater, avec les Douze, l'échec de nos tentatives répétées.

Ici, nous avons perdu notre légitimité aux yeux de la population.

Bien qu'elle n'apprécie en rien l'existence du groupe détaché de scientifiques que nous venons de révéler -en expliquant que nous venions juste de le mettre en place-, la « Constituante » comme elle se nomme attend de voir la solution envisagée par ces « Douze ».

Vous êtes notre dernier recours.

Nous envisageons quatre solutions possibles et laissons les Douze nous guider au mieux.

Nous nous retirons de tous les process et laissons la population décider par elle-même sous la forme de référendums ou bien d'une série de solutions proposées par cette « Constituante ».

Nous envisageons un accord commun avec le ministère d'autorité des Armées, de l'Intérieur et de la Justice. Cela peut signifier un affrontement tant idéologique, politique, économique que de maintien de l'ordre avec la population.

Nous négocions avec la Constituante en acceptant sa gestion et en reconnaissant légalement ses mesures, avec la contrepartie que l'Etat garantisse la mise en place de structures protégées en quarantaine pour la production.

Nous négocions avec la Constituante en acceptant sa gestion et en reconnaissant légalement ses mesures, avec la contrepartie que l'Etat organise la livraison des ravitaillements rationalisés au nombre d'habitants. »


Réponse du groupe : Nous pensions nous référer à Septembre, mais il a indiqué que cela dépassait son expertise. Je pensais qu'un vieux prof avait toujours des solutions. Schröd ! ceux qui ont des petites lunettes rectangulaires ont toujours des solutions normalement, non ?

Mars n'est plus là sur le champ politique. Février aurait été assez calme et distancié pour nous rassurer, hélas. Mai est spécialisée en philosophie éthique et sur les questions publiques, mais derrière son flegme et son scepticisme permanent, elle est abasourdie comme nous tous. Enfin, sauf Août qui s'en fout toujours autant.

Avril est pris, comme moi, dans la gestion des réfugiés, les prises de décisions ici, pareil pour Juin, Juillet et Novembre. Et Décembre a répondu qu'elle était là pour gérer en interne, aider, réfléchir, mais qu'elle n'était pas désignée comme Cheffe pour trancher des décisions.

La seule chose sur laquelle nous sommes d'accord, comme une évidence, c'est que nous avons été manipulés malgré nous. Nous n'en voulons pas aux membres de ce Ministère. Nous ne sommes pas stupides, nous comprenons la tactique mise en place. Les raisons sont compréhensibles. Elles découlent d'ailleurs d'un respect de nos propres préconisations qui n'ont mené à rien.

Pour Mai, c'est une évidence devant laquelle nous ne pouvons que nous soumettre, nous, mais qu'un gouvernement n'arrive jamais à accepter. L'émeute qui finit par détrôner un gouvernement est un acte aussi juridique que ceux par lesquels ce gouvernement disposait la veille de sa population. Avril ne partage pas ce point de vue. Il a indiqué qu'il y a de réelles bonnes intentions derrière cette petite manipulation. Mai en a convenu.

Mais dans ses désaccords perpétuels avec Avril, elle n'a pu s'empêcher de rappeler que c'est toujours des bonnes intentions que se nourrissent les pires idées.

Elle a raison. Il n'y a qu'à voir notre traitement des réfugiés... quel loupé sur toute la ligne. Il faut dire que Mai est terrifiée par les propositions qui rejoignent toutes, sous des formes différentes, l'ascension de ce qu'elle appelle un « Monstre froid ».

Nous pensions lutter contre une maladie virale alors que nous luttions contre une maladie sociale.


A vous d'aider les Douze, que choisissez-vous ? i) aucune intervention, ii) sanctions, iii) protection de la production, iv) protection de la livraison.

Après votre choix, vous demandez à Janvier de poursuivre les réponses aux questions du mois d'avril (Poursuivez simplement 🡪 4.10-3.)

V.12, de la FIN le DEBUT [Livre interactif - terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant