5.4.MAI: De nouvelles intelligences pour de nouveaux esclavagismes (V°5)

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5.4.

Que signifie tout cela ?

C'est précisément ce qui m'a préoccupé les jours suivants.

Jusqu'ici, j'avais envisagé les violences entre les êtres humains comme des choses claires, ou évidentes. Il y a une personne qui souhaite du mal à une autre, ou bien qui a un problème psychologique, et cela retombe sur une victime ciblée ou simplement au mauvais endroit au mauvais moment.

J'ai tourné en boucle dans ma tête les échanges avec Clémence, du groupe SS, et sa manière de nous expliquer les violences subies en excusant presque les 7e. Cela me paraissait absurde, inadmissible, face à une posture abusive évidente. Clémence nous racontait à quel point dans la grande majorité les SS se sont soumis au rôle attribué en acceptant le rappel à l'ordre, les sanctions...

Quand je lui avais demandé son point de vue, elle avait répondu qu'ils étaient malades.

Mais ce n'est pas ça, l'exemple de Novembre le démontre. "Touchés" ou pas, ils sont comme nous. Ils ont les mêmes biais de raisonnement, bourreaux et victimes. "L'oeil de Z" est une effroyable réponse à un problème sévère.

Comme dit Novembre, si le pouvoir correspond à l'aptitude à agir de façon concertée, la soumission est une malédiction de groupe qui touche individuellement.

Ce qu'ils ont fait à ce gars, Cassandre, simplement parce qu'il parlait trop, délirait sur une famille cachée qui dirigeait l'histoire humaine, etc.

C'est infâme.

Cet humain qui ressemble aujourd'hui davantage à un petit animal abandonné et paniqué... et pourtant, lui aussi justifie les violences subies.

Certes, nous avons besoin d'être reconnus, touchés, sains, gardiens, agresseurs, victimes, bons, méchants...

Mais je saisis aujourd'hui que la reconnaissance ne peut nous reconnaître que comme ceci et cela, c'est-à-dire comme quelque chose que fondamentalement nous ne sommes pas.

Avril s'est effondré devant ces évidences que Mai appelle la "banalité du Mal".

Oui, Janus est un gars bien; et oui, Janus commet des actes horribles et injustifiables.

Afin de prendre une décision claire, il me fallait trancher une opinion personnelle. Elle ne fut pas évidente. Loin de là, vous vous en doutez, Schröd. De plus, elle est sûrement naïve, mais voilà ma conclusion personnelle.

Selon moi, avec ma tête trois fois moins remplie que celle de Mai, l'essentiel est d'être ce que la nature a fait de nous, afin de ne pas être ce que les autres veulent que l'on soit.

Mars pensait que le plus fort ne l'est jamais assez pour être toujours le maître, qu'il doit alors transformer sa force en droit et l'obéissance en devoir.

La réalité est bien plus simple et absurde, la soumission est volontaire.

Les uns jouent leur rôle de gardiens, les autres leur rôle de soumis. Si la réalité de la soumission a une forme aussi stupide que brillante, que cela veut-il dire de nous ici ?

Quel rôle interprétons-nous ?


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