Chapitre 16

1.1K 83 16
                                    


C'était le soir, je venais de descendre silencieusement les escaliers dans la pénombre de la nuit. Je me rendais dans le bureau du cadavre, même si je me demande pourquoi j'ai voulu y faire un tour. Enfin bref, c'est comme ça et pas autrement. Mais je me figeais quand j'entendis une voix provenant du bureau s'élever. Et devinez qui c'était ?

Je vous le donne dans le mille : blondasse.

-Dites, vous croyez vraiment qu'on devrait signaler sa disparition à la police ? Je veux dire, personne ne la regrettera, et elle n'a pas d'amis, donc en quoi ça peut être utile de la signaler ?

J'avais qu'une envie, c'était de rentrer dans le bureau pour l'étrangler pour de bon. Ça m'aurait fait du bien et ça aurait sauvé pas mal d'oreilles de sa voix nasillarde. Mais une autre vois d'homme provenant de ce même bureau m'en dissuada :

-Écoutez... Lolita, c'est bien ça ?

-Oui. Exactement.

-Lolita, même si vous ne pouvez pas la supporter, il faut quand même qu'on la retrouve. Elle est assez... instable. D'après Mme. la défunte directrice, elle a essayé de vous étrangler, c'est bien ça ? Et elle a même tabassé vos amis, non ?

-Oui, mais...

-Laissez-moi finir. Imaginez que cette fille soit lâchée dans la nature. Vous criiez sincèrement qu'elle pourrait passer ne serait-ce qu'une semaine à l'extérieur sans agresser quelqu'un ?

Je n'entendis aucune réponse. Je crois qu'il vient de lui clouer le bec. Et je me demande pourquoi sa voix est si familière. Je l'ai écouté récemment. Il continua :

-Bien. Maintenant, je vous suggère d'aller vous coucher. Vous avez bien lycée demain, non ?

-Ou... oui.

J'en avais assez entendu. Je passe pour une dangereuse criminelle maintenant, c'est la meilleure !! Je reculais légèrement, faisant grincer le parquet et aussitôt, l'homme s'exclama :

-Ne partez pas maintenant. Je crois qu'il y a quelqu'un qui nous écoute.

Ah ben je me souviens où j'ai entendu cette voix pour la dernière fois !!! C'était la fois où je me suis mise à haïr la directrice pour de bon !!! J'attendais encore quelques minutes, mais ils ne vinrent pas. La blondasse s'exclama d'un ton sarcastique :

-Vous êtes sûr que vous haves entendu quelque chose, monsieur le directeur ?

-Hum... vous avez raison, il grand temps d'aller se coucher, et pas que pour vous.

Je remontais les escaliers le plus silencieusement possible et m'enfermais enfin.

Bon, alors je récapitule ma situation (de merde) :

L'orphelinat a changé de directeur et semble vouloir me retrouver parce que je suis, "dangereuse". Mais d'après la conversation que j'ai écouté entre lui et madame la défunte (paix à son âme... nan, j'déconne, hors de question que la paix lui soit accordée, à cette connasse), il me voulait pour une sorte de manifestation et trucs débiles dans le même style. C'est bizarre mais j'ai un peu peur pour l'état de la moquette, là, maintenant. J'vous parie qu'il risque de l'utiliser pour sa consommation personnelle, sans parler du fait que pas mal d'orphelins vont vouloir se crever les yeux à cause de ses fringues immondes.

Bon, je me fous de sa gueule mais en vrai j'ai pas DU TOUT envie de causer à ce type. Il risque de me contaminer avec son mauvais goût. Oui, je suis un putain de troll. Des années d'entrainement, alors un peu de respect s'il vous plaît.

Et en prime, je suis sûre que je suis devenue suspecte numéro une dans l'affaire de madame-la-connasse-superficielle. Confondez pas avec blondasse, s'il vous plait. Même si elles se ressemblent, c'est pas la même personne.

Alors, MP3 + mangas + paix royale = ma vie en ce moment même. Et franchement, je kiffe.

Jason the ToyMaker fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant