Chapitre 2 : Prisoner of my own pain

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-18 mai 2009-

Trois heures de matin. La jeune fille n'arrivait pas à dormir, elle venait de finir de boucler sa valise qui était presque vide, après tout elle n'avait jamais vraiment eu de chez elle, d'affaires à elle, seulement quelque petites bricoles par ci par là, une paire de chaussure, le strict minimum.

 Allison avait grandi avec une douleur au fond d'elle, une boule de néant indescriptible et à coté de ça le fait de ne pas être à la mode, ou encore les moqueries des autres : Elle s'en fichait royalement.

L'adolescente qui se tenait droite au milieu de sa chambre lugubre, avança doucement vers la fenêtre, elle faisait craquer les lattes de bois du plancher jaunis par le temps, elle s'accroupit à la fenêtre et contempla le ciel, dans deux heures elle s'envolerait en train pour l'inconnu, dans une famille qui lui est étrangère, dans un lieu qu'elle ne connait pas. Mais cependant la brune n'avait pas peur, elle était plutôt euphorique à cette idée de pouvoir vivre différemment que comme elle l'a toujours fait ces dernières années. Son regard s'égara dans la brume qui montait à l'est de la banlieue londonienne, puis elle se souvint d'un détail. Sa mère, elle allait quitter sa mère, le seule souvenir qui lui reste d'elle, se trouve ici, la tombe de son être chère, ce petit bout de marbre qui était pourtant la seule chose à laquelle se confiait la jeune fille, elle sentit sa gorge se serrer, devenir sèche, une boule lui apparut dans l'oesophage, un nœud indénouable, puis des larmes salées coulèrent le long de ses joues blanches. Sans s'arrêter de verser des torrents, Allison enfouit sa tête dans ses mains, comme pour essayer de se calmer volontairement, mais sans résultat. L'adolescente culpabilisait, c'était comme l'abandonner une deuxième fois. Qui serait là pour sa mère à présent ? Qui viendra chaque jour déposer des fleurs sur sa tombe ? Qui lui tiendra compagnie ? Personne.

- Maman, je m'en veux tellement de t'abandonner une deuxième fois, on m'oblige à partir d'ici, oui je suis malheureuse ici et au fond de moi j'aimerai bien m'en aller, mais qu'esT-ce que ça changera vu que je ne serrai jamais heureuse, oui tu sais, tu n'oublies pas, je suis cette fille qui n'a pas d'ami, cette fille que tout le monde juge mais que personne ne comprend, cette fille qui est retenuE prisonnière de sa propre douleur, cette fille qui va t'abandonner une nouvelle fois, sanglota la jeune brune.

Elle leva à nouveau des yeux perdus vers la voie lactée. Baladant ses pupilles dans l'immensité des astres. Elle appuya doucement sa tête contre l'encadrement de la fenêtre, fixant toujours les étoiles, les yeux pleins de rêves insaisissables. L'adolescente sentit ses paupières se faire lourdes, très lourdes, celle-ci se fermèrent sous la fatigue faisant ainsi disparaître la beauté céleste qu'elle contemplait. Elle s'endormit aussi vite que les milliers d'étoiles s'éteignant dans le ciel chaque nuit.

Ellipse d'une heure.

Un vacarme vînt réveiller la jeune fille qui avait réussi à trouver le sommeil un peu plus tôt, la directrice rentra dans la chambre d'Allison sans aucune gène, elle s'approcha d'elle lui hurlant dans les oreilles. 

- Bouges-toi, tu vas être en retard, ton taxi pour la gare de Saint Pancras est là, n'oublies pas que ton train part dans une heure ! beugla la femme infernale.

- Oui j'arrive Madame, murmura la demoiselle.

- Aller plus vite que ça, prend ta valise, mets tes chaussures, je t'attends en bas, dit la directrice.

La femme froide partie, laissant Allison seule. Celle ci enfila sa paire de converses usagée, un sweat un peu grand, puis démêla légèrement ses longs cheveux foncés. Elle attrapa sa maigre valise. L'adolescente jeta un dernier coup d'oeil furtif à la chambrette qui l'avait logé ces derniers temps, puis elle baissa les yeux et claqua la porte fermement.

Born To Die / h.sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant