Chapitre 64 : A downside ?

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Son coeur chuta alors que son visage ne trahissait aucune réaction, le médecin inquiet et désolé d'avoir à annoncer ça, regardait les yeux de la brune se perdre dans un grand vide. Il ne voulait pas intervenir la laissant digérer l'information. Allison ne réagissait toujours pas, elle était juste perdue dans un néant; comme ci la froideur du monde l'avait soudainement rattrapé. Harry regardait avec insistance l'adolescente, lui serrant la main légèrement, attendant qu'elle réagisse alors que ses yeux étaient totalement emplis de larmes tranchantes. Son coeur battait de plus en plus lentement et elle sentait son pouls s'éteindre tel une chandelle arrivée en fin de vie.

- Je...

Ce fut les seuls mots qu'elle eut le courage de murmurer pour le moment, Harry l'encourageant et la soutenant toujours d'une pression intense.

- Allison, vous savez il existe de nombreux traitement contre la maladie que vous avez...

Harry tenta avec difficulté de ravaler ses larmes, un énorme noeud à la gorge.

- Elle est atteinte de quoi exactement ?

Il baissa les yeux un instant pour déposer avec soin un stylo sur sa feuille et soutint à nouveau le regard du jeune homme brisé.

- Maladie de pompe.

La jeune fille immédiatement à l’entente de ses mots, releva les yeux devenus encore plus ternes, passant du clair au sombre.

- Je vais mourir ? demanda la concernée.

Le médecin, compréhensif s’avança vers les jeunes gens et posa une main rassurante sur l'épaule tremblante d'Allison.

- Il existe de nombreux bons traitements désormais, la chance de mourir est là mais elle n'est pas élevé. Peu de personne sont morte de cette maladie à ce jour, vous n'avez pas grande raison de vous inquiétez. Vous êtes jeune, solide. Vous irez bien.

La brune n'en avait que faire des paroles du médecin. Les faits étaient là, elle était malade. Malade. Et c'est tout ce qui comptait. On aurait beau lui dire n'importe quoi, rien n'aurait pu la rassurer.
L'adulte quitta la pièce, horriblement mal à l'aise et gêné comme à chaque fois qu'il avait à annoncer ce genre de mauvaises nouvelles.
Harry se releva après plusieurs minutes passées dans un silence glaçant.

- On rentre ? souffla t-il la voix cassée.

La jeune fille tourna la tête, le regard dans le vague encore et encore, réussissant malgré la douleur à murmurer un très faible oui au jeune homme. Celui ci saisit la brune aux hanches la tirant contre lui, laissant toute son essence vitale le parcourir, la serrant encore plus fort comme ci à eux deux ils étaient indestructibles. Et oui, ils l'étaient vraiment.

- On la laissera pas nous faire ça Allison... soupira t-il les larmes aux yeux.

Il n'eut pour réponse que d'effroyables sanglots lui déchirant le coeur.

- On tiendra jusqu'à la fin Allison, je te le promet. Putain je te le jure même.

Elle resserra son étreinte, posant ses lèvres sur son épaule.

Ellipse d'une heure.

La cuisine était faiblement éclairé, il faisait trop jour pour allumer la lumière mais l'ambiance morose faisait flotter dans la pièce un froid sans pareil. Toute la famille se trouvait assise, silencieuse autours de cette même table de bois ou ils avaient partagé pour la première fois leurs petits déjeuners tous ensemble, il y a plus de trois mois de cela. Les coeurs battaient à l'unisson et les cerveaux fusaient sous les questions, les bouleversements étaient partout dans les esprits.
Seul le tic-tac oppressant de l'horloge résonnait dans la pièce, personne n'osait parler, tous froissés, gênés, abasourdis, choqués.
La jeune fille était assise, le dos rond sur une chaise et les yeux balayant la table de fond en comble, s'arrêtant plus précisément sur les miettes de pain qui restait du dernier repas.

- Je vais monter, susurra Allison la voix faible.

Tous la regardèrent se lever, près à bondir si elle tombait ou faiblissait.

La jeune fille sortit de la cuisine le pas lourd, et les bras le long du corps. Elle s'engagea fébrilement dans les l'escaliers et avec monotonie regagna sa chambre.
Harry après avoir entendue la porte claquer d'en bas se précipita hors de la cuisine mais Anne retint sa main fortement, le regard emplit de sous-entendus.

- Laisse la, elle a besoin d'être seule, ce n'est pas toi qui viens d'apprendre que tu étais malade.
- Mais ce qui la concerne elle, me concerne moi aussi ! renchérit-il.
- Harry je rigole pas, je sais que tu es inquiet, que tu veux être là. On l'est tous mais laisse là vraiment.

Il se dégagea violemment de l'emprise de sa mère, avançant dans l'escalier.

- Je m'en fou je fais ce que je veux et personne ne pourra m’empêcher d'aller la voir pour la soutenir. Personne...

Il jeta un dernier regard froid et désolé à sa génitrice et monta rapidement les marches de l'escalier, ne faisant aucun bruit. Arrivé en haut il s'arrêta devant la porte close de la chambre d'Allison, il avança ça main s’apprêtant à toquer puis il se retint un instant. Il inspira et attendit quelques bonnes minutes, se demandant finalement s'il devait rentrer. Peut être avait-elle réellement envie et même besoin d'être seule ? Après maintes réflexions, son envie prit le dessus et il entra sans frapper. 

La porte ouverte, il découvrit la chambrette de la brune plongée dans une peine ombre grandissante. Allison elle, se trouvait en boule dans un coin de sa chambre, non loin de la fenêtre pour admirer la descente du faible soleil. Elle était songeuse et vide, totalement vidée d’énergie, de force, de courage ou même d'espoir.
Harry avança vers elle doucement, sans rien brusquer. A un mètre d'elle il s'arrêta, freinant peu à peu son avancée. Il baissa les yeux sur le parquet et tendit un bras vers la jeune fille pour effleurer son épaule nue, d'une pâle caresse.

- Allison... souffla t-il.

Elle attrapa ses genoux et les serra fortement contre sa poitrine, en position de foetus. Le bouclé hésitant s'accroupit et regarda la jeune fille, lui portant tout l'amour et tout le soutiens dont elle avait besoin en ce moment.

- Regarde moi, dit-il plus ferme.

La jeune fille ne voulu pas dans un premier temps mais la main du jeune homme guida tendrement son menton pour que ses yeux croisent ceux du brun. L'intensité de ses beaux yeux verts n'avait heureusement pas disparu, elle était toujours là, encore plus sombre et changeante qu'elle ne l'avait jamais été. Allison, comme elle avait l'habitude de le faire, se perdit dans ses yeux. Pensant à tout le positif qui émanait des pupilles enchanteresses du jeune homme.

- Harry ? s’affligea t-elle.
- Oui ? répondit-il presque immédiatement, un lueur dans les yeux à l'entente de sa voix.
- Je suis désolé de t’entraîner là dedans.

Il lui saisit les joues, caressant l'une d'elles de son pouce.

- Désolé de quoi Allison ? Combien de fois il faudrait que je te le dise ? Tu sautes, je saute. C'est toi et moi et y'a rien à redire. Tu iras bien, il resserra ses doigts autours de son frêle visage. Putain je te le jure que tu iras bien mon ange ! C'est qu'un cap rien qu'un et on le passera ensemble comme toujours !

Elle soupira et détourna le regard.

- J'en ai marre de cette vie, tout tombe toujours sur moi...

Il sourit, ce qui surprit la jeune fille étant donné la situation. Il lui attrapa calmement les bras et la retourna pour la placer devant la fenêtre. Il colla sa tête dans le creux de sa nuque et fixa le ciel le pointant du doigt.

- Tu vois le ciel bleu ? 

Elle rit faiblement, un rire vrai.

- Tu te fou de moi là ? Tout ce que je vois c'est un ciel sombre et des nuages hideux, sourit-elle.
- Et bien moi ce que je vois c'est un magnifique ciel azur caché par d'effroyables nuages. Ce que je vois c'est juste une ombre sur la vie merveilleuse qui t'attend.

Elle ne put s’empêcher d’esquisser un léger rictus. Sa main gauche descendit le long de la cuisse du jeune homme et elle tourna doucement sa tête, se trouvant nez à nez avec le bouclé.

- Tu me rends dingue Styles.
- Et toi donc Davis ... murmura t-il.

Ses derniers mots furent lâchés du bout de sa langue et vinrent danser en harmonie sur les lèvres entre ouvertes d'Allison. 
Le bouclé commença tendrement à loucher sur les tendres lips de la brune et dans la plus grande des douceur, scella un ultime baiser sur ses lèvres.

Born To Die / h.sWhere stories live. Discover now