Chapitre 57 : The shadow's dairy.

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Les rires légers d'Allison firent vibrer la pièce, comblant chaque recoin de la chambre. De la musique venait s'ajouter discrètement à ses rires chantant. Elle trottinait vivement dans la pièce un appareil photo à la main et un sourire illuminant son visage. De temps en temps elle stoppait sa course et prenait quelques rapides clichés du bouclé et repartait tout aussi vivement les cheveux volant.

Le bouclé qui buvait littéralement le moindre de ses gestes, s'avança vers elle et la stoppa fortement. Ils tombèrent ainsi tout deux à la renverse dans des éclats de rire, sur le parquet de la chambre. Harry était maintenant écroulé sur la jeune fille, ses bras cerclant ses contours.

- Cachalot va ! ricana t-elle.

Il lui lança un regard outré ce qui fit rire encore plus l'adolescente. Ses yeux étaient tendrement plissés et ses pommettes venaient à la perfection embraser son visage d'un sourire rieur. Harry se mordit la lèvre, il salivait sur chacune des facettes de la brune et n'avait qu'une envie en cet instant : sceller ses lèvres aux siennes.

Il se pencha délicatement vers Allison, attendant qu'une vague de bien être l'envahisse mais la brune se décala et interposa l'appareil photo entre eux, prenant ainsi un joli cliché du garçon encore surpris.

- C'est dans la boite, s'amusa t-elle.

La garçon soupira en se redressant, dégoûté de ne pas avoir eu son baiser. Le brune une fois de plus dégaina un sourire et lui passa l'appareil photo au tour du cou avant de déposer un pâle baiser sur son coin de lèvre gauche.

- Boude pas bouclettes ! susurra t-elle à la frontière de sa bouche.

Il sourit alors qu'elle embrassait promptement la peau de ses lèvres puis elle se retira le regard intense. C'est alors que le brun prit également un cliché d'elle, de son visage d'ange. Il était dingue d'elle, elle était dingue de lui et aucun mot existant dans la langue française, ni même dans aucunes autres langues ne pouvait décrire leur amour.

Ellipse de cinq heures.

Le crépuscule enveloppait la chambre silencieuse de l'adolescente, ses draps blanc qui aurait du être occupé et tant donné l'heure tardive était désert. La brune, insomniaque à nouveau, était assise sur le rebord de sa fenêtre et prenait plaisir à emplir ses poumons de l'air plus frais de la nuit. 

Pendant de longs instants elle resta ainsi, statique à contempler le mur des étoiles puis finalement elle se leva et avança jusqu'à sa commode, celle ou elle avait trouvé il y a quelques temps une photo d'Anne et de sa mère. Elle pensait et espérait que d'autres souvenirs seraient au rendez-vous. Elle ouvrit le tiroir du bas avec quelques difficultés, le bois était plutôt ancien malgré la peinture blanche nouvelle qui le recouvrait. Une fois ouvert elle contempla l'intérieur silencieusement, des pochettes diverses étaient mêlées à l'intérieur, elle en saisit une et l'ouvrit. Plusieurs photos défilèrent sous ses yeux, elle reconnu la bouille d'Harry enfant, elle ne lui donnait guère plus de cinq ans sur les photos, son visage enfantin la fit sourire alors qu'elle continuait d'éplucher les photographies multiples.

Elle avait vu maintenant près d'une centaine de photos, certaines sans grande importance mais elles l'avaient tout de même fait longuement sourire car voir qu'une famille ait pu être heureuse, voir que Harry avait grandit dans un climat aimant la rendait joyeuse. 

Alors qu'elle farfouillait dans le tiroir sa main butta sur quelque chose de plus rigide, elle le saisit et le sortit du fond de la commode. Elle contempla l'objet, c'était un petit livre mesurant vingt centimètres tout au plus, possédant une bonne centaine de page. Intriguée elle se demanda dans un premier temps si elle devait l'ouvrir, ne voulant pas être indiscrète puis sa curiosité l'emporta et elle ouvrit le livret.

" Journal d'une ombre " 

Le titre du journal la piqua au vif et elle s'empressa de tourner les pages.

" Elle est malade, oui malade. Je ne sais même plus quoi penser, elle était celle qui m'a élevé, celle qui m'a appris la vie, sa moral, les joies et pleurs qui en découlent. C'est elle qui m'a appris à parler, à marcher, elle qui m'a vu grandir et qui m'a construite une coque contre le monde, elle qui m'a entraîné à vivre. Elle est celle qui a fait de moi celle que je suis à présent. Finalement avoir une mère n'est pas important, ma grand mère a très bien su tenir ce rôle à sa place mais maintenant je sens que tout change et que mon monde s'écroule littéralement, une maladie oui bien sur peut être est-ce quelque chose d’anodin mais je ne crois pas. Maladie de pompe c'est comme ça qu'on appelle le mal qu'elle a. Je ne sais pas trop ce que c'est, ni comment elle l'a attrapé... De son arrière grand mère je crois c'est ce qu'ont dit les chercheurs mais après tout ils se trompent peut être. Ils doivent se tromper ils n'ont pas le choix, elle ne peut pas être malade, pas elle. Elle guérira, non, elle n'a rien, ce n'est rien...

- Lena "

Le coeur de la jeune fille chuta. Lena ? Lena comme ça mère ? Ça mère à elle ? Était-ce possible que ce journal intime soit celui de sa mère étant adolescente ? Elle se laissa tomber au sol les yeux vers le plafond, les pensés fusant à nouveau.

Jamais sa mère ne lui avait dit tout ça, qu'elle avait été élève par sa grand mère, probablement décédé d'une maladie, même si elle n'avait pas lu la suite elle le devinait sans peine et tant donné la version tragique que prenaient les mots alignés sur le papier journal. En même temps sa mère l'avait quitté lorsqu'elle était à peine plus âgée que cinq ans, en y réfléchissant bien ce n'était pas étonnant qu'elle n'ait été au courant de rien. Elle soupira et ferma les yeux. Elle aurait tant aimé connaitre plus sa mère, son enfance, son adolescence, ses points de vues. 

Une larme perla sur sa joue droite. Elle aussi avait perdu son model trop jeune.

Elle saisit à nouveau le cahier et tourna la page, à travers ses mots, elle voulait et souhaitait apprendre à connaitre sa mère, à partager ses points de vue, ses idées, ressentis et douleurs passées. Elle passa une mèche de cheveux derrière son oreille et reprit avec avidité sa lecture.

Parce que après tout elle n'était encore qu'une gamine qui avait perdu sa mère trop jeune. 

Qu'une gamine qui aurait voulu connaitre sa mère au même titre que tous les enfants connaissent leurs mères.

Parce que au fond, elle voulait juste pour une fois avoir l'impression que sa mère était encore là.

Born To Die / h.sWhere stories live. Discover now