4-L'Asura

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A ce jour, je n'avais toujours pas de pouvoirs. Mais Istran n'y prêtait plus attention. La naissance d'Aëryk avait modifié ses attentes à mon encontre. Il se préoccupait encore moins qu'avant de mes allers et venues et du programme de mes journées. Ainsi Ignis, qui restait en permanence à la maison pour s'occuper de mon nouveau-né de demi-frère, m'encourageait à lire de plus en plus. Un jour, alors que je venais de finir un livre racontant l'histoire de Rytlock, une domestique vint me voir. Ignis m'avait fait appeler dans la cour. Elle m'attendait au côté d'un être aussi grand que moi. La peau grise, de grandes oreilles tombantes. Je reconnus tout de suite cette race. Je courus dans sa direction et avant qu'il n'ait eu le temps de prononcer le moindre mot je lui tournais autour. Il avait des cheveux rouges rassemblés en dreadlocks, je ne pouvais pas voir ses yeux car ils étaient cachés derrière des lunettes noires. Tout comme Breuk il possédait une armure lourde noire et rouge composé de plaques et de chaînes. L'amure se voulait imposante et intimidante mais sur un si petit être, elle paraissait ridicule. Les questions franchirent ma bouche avant qu'il n'ai eut le temps de me saluer. Était-ce bien un Asura ? Quel âge avait-il pour être si "petit", quelle était sa magie,la race entière lui ressemblait-elle ? Alors que je continuais de sautiller autour de lui, il me saisit par les épaules en rigolant et me força à rester sur place.

- Bonjour à toi aussi. Ignis m'avait prévenu que tu étais une petite fille très curieuse. Alors pour répondre à tes questions. Oui, je suis un Asura adulte. Oui, je fais ta taille, mais je suis plutôt grand pour un Asura.

- Et vous êtes un élu ?

- Oui. Je suis ce qu'on appelle un ingénieur. J'ai une prédisposition pour créer toutes sortes de machines.

Il fabriqua sous mes yeux des machines dont l'utilité m'était inconnue. Je posais toutes les questions qui me passaient par la tête. A peine avait-il répondu à une question, qu'une autre fusait. J'avais enfin quelqu'un à qui poser toutes les questions que mes lectures avaient soulevées. Les ingénieurs affectionnaient particulièrement tous les types de constructions et autres armes bourrées d'explosifs. Effecto fit un rapide tour sur lui-même et commença à rassemblé divers matériaux qu'ils trouvaient dans la cour. Il assembla les différentes pièces et construisit un petit trébuchet capable de me projeter de l'autre côté de la cour intérieure. Effecto m'expliqua les différents termes utilisé couramment chez les ingénieurs et il entreprit de m'apprendre à dessiner un plan de base. Ignis était rentrée tôt mais, voyant qu'Effecto est moi étions en pleine réflexion et totalement perdus dans nos délires elle resta en retrait. Elle ne nous dérangea que lorsqu'il fut temps pour Effecto de repartir. J'étais triste de le quitter car de tous ceux que j'avais rencontrés, Effecto était celui avec qui je communiquais le mieux. A ma grande surprise, Ignis lui demanda de revenir dès le lendemain. De nouveau, nous passâmes un après-midi de folie. Une semaine durant, Effecto revint tous les après-midi. Nous dessinâmes les plans de machines les plus folles les unes que les autres. Ignis espérait que des talents pour l'ingénierie se développeraient en moi. Ignis interrogea discrètement Effecto à la fin de la semaine pensant que j'étais à l'autre bout de la maison.

- Pense-tu que Dragonne a les capacités pour devenir une ingénieure ?

- Ignis. Avec tout le respect que je te dois, et malgré le profond intérêt de Dragonne pour cette discipline. Je ne pense pas.

Sa réponse attrista Ignis. Elle avait profondément espérée que l'ingénierie m'ouvrirait ses portes. Effecto avait remarqué le changement d'expressions sur le visage d'Ignis. Il la prit par la main et tenta de la rassuré.

- Tu sais, avec son intelligence. Elle ferait une très bonne assistante. Si elle entre rapidement dans une école pour ingénieurs, elle pourra obtenir une très bonne position.

- Effecto. Je te remercie pour ta franchise. Mais, Istran vivant aucun Alexi Elle ne deviendra un assistant. Dragonne fait partie de la noblesse humaine. Elle ne peut pas se rabaisser à un tel poste.

Effecto revint encore la semaine suivante, mais il mit moins d'entrain dans ses enseignements. Ses visites s'espacèrent et finirent pas s'arrêter. Cependant, Ignis ne perdit pas espoir.

- Dragonne. Je te ferrai découvrir les neuf magies. Quand bien même je devrai arpenter toutes la Tyrie pour trouver des élus. Je te promets que je ferrai tout pour que tu trouves ta place.

Le temps passa, Aëryk grandissait à vue d'œil. Ignis nous emmenait souvent avec elle lorsqu'elle devait se rendre à la cour. Lorsqu'elle avait besoin d'aide, je portais Aëryk dans mes bras. Je finis par développer des sentiments à l'égard de mon demi-frère. Je voyais en lui une chose fragile et sans défense, tout comme je l'étais moi. Je me jurais de le protéger d'Istran quoi qu'il m'en coûte. Ignis exhibait Aëryk devant les dames de la cour comme si c'était un trophée. Lorsque je le lui fis remarquer, Ignis m'expliqua que de cette manière elle renforçait la position de notre famille, que tout n'était qu'un jeu de pouvoir et d'apparence. Istran avait enfin un héritier mâle et, si tout se passait comme prévu Aëryk deviendrait un puissant gardien ce qui nous protégerait, Ignis et moi, définitivement des foudres d'Istran. Ignis m'apprit les différentes règles d'usage à la cour de la reine. Elle m'enseigna les différentes manières de diffusions et d'abolition des rumeurs. Elle tentait de m'apprendre les règles des intrigues de la cour. Le temps qu'elle pouvait m'accorder était restreint et se raréfiait grandement avec la croissance d'Aëryk. Mais elle veillait à toujours m'accorder deux heures par jours.

Un jour, alors que le soleil n'était pas encore levé, la maison était déjà en pleine effervescence. Sentant que quelque chose d'anormal était arrivé, je quittais ma chambre et partit à la recherche d'Ignis. Les domestiques courraient dans tous les sens en faisant le moins de bruit possible. Je finis par trouver Ignis en pleine discussion avec Istran et des domestiques. Istran me vit arriver avant elle mais il ne prit pas la peine de m'adresser la parole. Ignis surprit son regard et elle se retourna vers moi.

- Dragonne ! Que fais-tu hors de ton lit si tôt ?

- Je me suis réveillée à cause du bruit.

- Excuse-nous. Mais, il y a eu un meurtre à la cour. Un jeune noble a été retrouvé mort au milieu de la rue. Ton père et moi devons protéger la reine. Veille sur Aëryk s'il te plaît.

Istran qui se tenait au niveau de la porte d'entrée appela Ignis.

- Nous rentrerons au plus vite, je te le promets. Tu es maintenant la maîtresse de maison.

Istran et Ignis partirent, ils me laissèrent seule avec Aëryk, qui avait tout juste un an, et les domestiques. Ayant peur de rester seul, Aëryk vint dormir dans ma chambre et trois jours durant, nous ne vîmes ni Ignis, ni Istran. Je tendais l'oreille aux conversations des domestiques récupérant des informations à chaque fois que je le pouvais. Les bribes d'informations que je récoltais finir par former une histoire cohérente. L'un des jeunes nobles de la cour, un courtisan de la reine, avait été retrouvé mort au milieu de la rue juste sous ses fenêtres. Deux options se présentaient, premièrement il avait sauté de la fenêtre. Il était de notoriété publique que la reine ne céderait jamais à ses avances, peut-être avait-il voulut mettre fin à ses jours face à temps de rejet. Cependant, il était tout aussi probable que ledit jeune homme eut été poussé de la fenêtre par quelqu'un. Et c'est cette raison qui effrayait Istran et Ignis. C'est pour cela qu'ils avaient passé trois jours entiers aux côtés de la reine.

 C'est pour cela qu'ils avaient passé trois jours entiers aux côtés de la reine

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Le fouet : cet art méconnuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant