64-Encore...

16 3 0
                                    

Lorsque je m'éveillai le lendemain, son corps était toujours sur le mien, dans la même position. Nous n'avions pas bougé de toute la nuit. Il respirait difficilement et semblait extrêmement faible. Son corps était parcouru de tremblements. Je le repoussai et l'allongeai sur le dos. Son corps, nu, ne dégageait plus aucune puissance. Je l'observai, incapable de savoir ce qu'il lui arrivait. Sa peau semblait vieille, et son corps sur le point de disparaître en poussière. Puis je me souvins. La bête en moi avait pris le dessus et s'était nourrie. D'un mouvement rapide, je me plaçai au-dessus de lui. Le chevauchant, je cherchai par tous les moyens à ressentir son énergie. Il me fallut plusieurs minutes avant d'y parvenir tellement cette dernière était faible, elle s'étiolait bien trop rapidement et fuyait son corps par tous ses pores. Cet homme était en train de mourir entre mes cuisses et je ne supportais pas cette idée. Ma vue se brouilla et mes doigts crépitèrent. Je me saisis de toute son énergie et l'empêcha de quitter son corps, l'emprisonnant dans sa poitrine. Je luttais pour le maintenir en vie sans savoir comment j'y parvenais et ce que je pouvais faire pour qu'il aille mieux. Ses tremblements s'arrêtèrent, mais sa respiration restait saccadée. Puisant dans ma propre énergie, je lui en transférai une partie. Du moins j'essayai du mieux que je pus mais ce transfert n'était pas simple. Je devais garder une partie de mon énergie pour moi tout en lui en donnant. Or, une grande partie s'échappait durant le transfert et je me retrouvai bientôt haletante au-dessus de lui pendant que son état n'avait pas beaucoup évolué. La panique s'empara de moi alors que je le voyais déjà mort. Je revis le corps sans vie de Xarent allongé sur le sol de pierre froide du tombeau, le petit corps de Danika lové dans ses bras. Je refusais de revivre ça. De voir encore un cadavre. Il y en avait eu bien trop dans ma vie. L'image du corps de Durban, la nuque brisée apparut à côté du corps de Xarent. Celui d'Istran les rejoignit peu de temps après. Je hurlai de désespoir, combien de cadavres s'aligneraient encore sur mon chemin ? En pleurs et complètement emplie de rage, mon esprit vagabonda dans les couloirs de la cité à proximité de ma chambre. Je rencontrai des golems qui ne m'étaient d'aucune utilité et aucun animal errant. Pas un chat ou un rat dans cette grande cité de métal et de pierre. Que des machines et aucune vie sacrifiable. Mais il était hors de question que je le laisse dans cet état. Je refusais d'être encore la cause de la mort d'une personne m'ayant côtoyée. Je puisais de l'énergie dans chaque Asura qui passait à proximité. Jamais assez pour qu'ils le remarquent plus que par un simple essoufflement passager et trop peu pour sauver la vie de l'élémentaliste. Petite quantité par petite quantité, je la transférais à cet homme. Ne puisant pas directement dans mes propres ressources, il me fut plus aisée de réaliser le transfert. L'opération prit des heures car je travaillais avec minutie. Ne prenant que très peu d'énergie et la lui transférant presque goutte par goutte. Comme si je lui faisais boire de l'eau directement de ma bouche. Sa respiration se stabilisa au fur et à mesure que le temps passait ce qui me poussa à continuer. N'ayant jamais réalisé une telle opération auparavant, je ne savais pas quand je devais m'arrêter. Lorsqu'il donna l'impression de dormir paisiblement ? Lorsqu'il se mit à gémir à chaque nouvelle goutte ? Je continuai, comme si ma vie dépendait de sa survie. Dans un dernier gémissement, il ouvrit les yeux et un grand sourire illumina son visage. Je fus prise par surprise et cessai immédiatement mon activité.

- Eh bien! Bonjour Madame.

Je fus tellement soulagée de l'entendre à nouveau que je réagis avec quelques secondes de décalage. Je me sentais lasse et vidée de toute énergie.

- Bonjour.

Un peu gauche, j'esquissai un mouvement pour me dégager de son torse mais ses bras me saisirent.

- Reste. Je trouve ça agréable comme réveil.

Ses deux mains enserrant mes hanches, il avait un sourire radieux et rapprocha son visage du mien. Il m'embrassa avec une grande tendresse et l'une de ses mains commença à glisser le long de mon dos pendant que le pouce de la deuxième massait tendrement ma hanche. La douceur de sa peau, l'insistance de ses baisers et l'autorité de ses caresses eurent raison de moi. Épuisée et incapable de lutter, je m'abandonnai une nouvelle fois dans ses bras alors que je sentais son excitation grandir entre mes jambes. Ses mains frôlaient ma peau, déclenchant en moi des vagues de frissons qui réanimèrent mon désir pour cet homme. Sa langue rejoignit ses mains et caressa à son tour ma peau. Entièrement nue, chevauchant cet homme dont je ne connaissais même pas le nom, je me laissai complètement submerger par l'envie. Caresses, baisers et coups de langue s'enchaînaient de plus en plus vite. Faisant abstraction de toutes les distractions extérieures je me concentrais sur chaque contact entre nos deux peaux. La proximité de nos corps échauffait mes sens, précipitant ma chute dans les abysses. Le moindre coup d'ongles ou frôlement de sa langue contre la plus infime parcelle de mon corps déclenchaient en moi une vague ininterrompue de frissons. Je ne tardais pas à gémir à la moindre de ses caresses et le sourire qui apparut sur son visage m'indiqua qu'il aimait ça tout autant que moi. Le plaisir et le désir s'immisçaient en moi, balayant toute retenue de ma part. Je gémissais de plus en plus pendant que ses mains et sa langue se faisaient de plus en plus aventureuses. Elles s'emparèrent de mes seins l'un après l'autre et il prit un soin particulier à me faire gémir autant qu'il put uniquement de cette manière. Mouillant de plus en plus, je trempais ses jambes sur lesquelles il me maintenait à chaque fois que je faisais mine de vouloir m'échapper. Alors que je prétendais une nouvelle fois vouloir quitter ses genoux, il plaqua mes mains dans mon dos et les lia à l'aide de sa chemise qui traînait. Il me fit basculer sur le lit et allongée sur le dos, les jambes dans le vide et les mains entravée, je le vis descendre entre mes cuisses. Sa langue quitta ma bouche, et glissa depuis mon menton, entre mes seins, et jusqu'à mon entre-jambe. Au premier coup de langue, je ne pus retenir un cri. Je l'entendis grogner alors que sa langue recommençait à me lécher. Les coups de langue se succédèrent et je me retrouvai haletante et désirant comme jamais, cet homme qui savait si bien si prendre. Totalement sous son emprise, je réagissais à la moindre de ses caresses et lorsqu'il introduisit deux de ses doigts en moi, je me brisais en mille morceaux autour d'eux. Hurlant à en briser les fenêtres de ma petite chambre, mon corps s'arquant violemment à chaque va-et-viens. Je me surpris à le supplier de me prendre, à l'implorer pour qu'il mette fin à mon supplice. Mais sans un mot, il continuait son jeu. Retirant ses doigts lorsque je prenais trop de plaisir, me les rendant avant que je ne lui en veuille vraiment.

Le fouet : cet art méconnuTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang