21-Première fois

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                Sans séparer nos bouches, Xarent ôta sa chemise et son pantalon. Je sentais son sexe en érection contre ma jambe et tout d'un coup, je fus terrifié. Je le repoussai violemment et attrapant le couvre-lit, je recouvrai mon corps tout en m'éloignant de lui le plus possible. Xarent, sous le choc face à ma réaction, ne bougea pas.

- Dragonne ? Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je ne suis pas prête. Je n'ai jamais fait ça. Personne ne m'a jamais clairement expliqué ce qui se déroulait durant la nuit de noce.

- Ne t'inquiète pas. Je te l'ai déjà dit, je ne te ferai jamais de mal. Je ne te prendrai pas avec violence. Si tu souhaites qu'on en reste là pour ce soir, cela me convient.

Alors qu'il parlait, il reculait sans me quitter des yeux et s'assit sur un fauteuil. Nous nous fixâmes quelques instants en silence. Dans cette position, uniquement vêtu de son caleçon, je pouvais l'observer autant que je le voulais. Mon esprit ne pouvait s'empêcher de faire des parallèles avec l'élementaliste. Tous deux étaient fort agréables à regarder une fois dévêtus. Je sentais le regard de Xarent peser sur moi mais il ne bougeait ni ne disait un mot. Il cherchait à m'observer comme je le faisais, cependant contrairement à lui, je n'étais point à l'aise sans mes vêtements. Alors que son regard se faisait plus pesant, je resserrais le couvre-lit autour de mes épaules.

- Tu voudrais que l'on parle de quelque chose ? Cela t'aiderait-il à te détendre ?

- Je ne sais pas. Et puis de quoi pourrions-nous parler ?

- Et bien... Pour quelqu'un qui n'as jamais eu le droit de sortir de chez elle, tu es très proche de la reine.

- Je... J'ai appris, il n'y a pas longtemps, qu'elle était une amie de ma mère. Mais je ne sais pas pourquoi elle a eu ce geste.

- Tu n'as pas à t'en faire. Au contraire, en faisant ça, elle t'a offert la meilleure entrée à la cour. En tant qu'Alexi Elle personne n'aurait osé te contrarier. Mais maintenant, tu es une Alexi Elle ET amie proche de la reine. Il serait bien fou celui qui oserait te froisser.

- Je ne comprends pas. Bon nombre de nobles doivent être dans les confidences de la reine.

- Nombreux sont ceux qui pensent l'être. Mais bien peu le sont en réalité.

Xarent semblait si décontracté face à moi. Il parlait naturellement alors que je restais terrifiée à l'idée de l'avenir. Il continuait de parler des différents nobles de la cour, de leur « hiérarchie » officieuse, des règles que les plus « hauts » imposaient aux plus « bas ». Il était dans son élément, élevé depuis son plus jeune âge uniquement dans le but de plaire à la noblesse et pour développer l'entreprise familiale. Xarent ne vivait que pour sa famille, sa gloire et son rang. Il était passionné par sa vie et j'en vins à me demander si je le serais autant que lui dans quelque temps. Alors que je n'y prêtais plus vraiment attention, le couvre-lit glissa le long de mes épaules pour finir par terre. Je fus soudain parcourue d'une puissante envie. Je voulais coller mes lèvres à celles de Xarent et goûter encore une fois à ses baisers. Alors à peine consciente de mes mouvements, je parcourus la distance qui nous séparait et pris place sur ses genoux. Je me saisis de sa tête et l'embrassai à pleine bouche tandis qu'il m'expliquait les relations liant les marquis aux ducs. Mes baisers étaient gauches et crispés. Mais ses lèvres avaient un goût sucré et les miennes s'entrouvrirent, laissant à sa langue la place pour pénétrer ma bouche. N'ayant plus aucun intérêt dans son monologue, Xarent s'abandonna à mes baisers. Ses mains me saisirent et en se relevant, il nous fit parcourir les quelques mètres qui nous séparait du lit où il m'allongea. Ses mains parcouraient mon corps et chacune de ses caresses provoquait en moi une explosion de désir. Ses doigts glissèrent le long de mes cuisses alors qu'il ôtait mes jarretelles en déposant des baisers sur ma peau ainsi à nu. Alors que je me retrouvais allongée sur le dos dans ce qui serait mon lit jusqu'à la fin, les mains de Xarent s'attaquèrent au lacet de mon corset. Avec une grande douceur mais surtout une lenteur exaspérante, il défit la boucle et fit glisser le cordon dans chacun des œillets. Je me perdais dans ses caresses et bientôt des gémissements se formèrent au fond de ma gorge. Je m'enfonçai dans les méandres du plaisir pendant que je sentais Xarent apprécier de plus en plus le lien qui naissait entre nous. Les caresses et les baisers se multipliant, l'un entraînant l'autre. Mes mains parcoururent son corps, explorant ses courbes et son intimité. Xarent gémit de plus belle dans mon oreille tandis mon désir et mon plaisir augmentait. Nos sous-vêtements disparurent sans que je ne m'en rende compte. Nos deux corps nus remuaient l'un contre l'autre et je ressentais au fond de moi une puissante envie de Xarent. Nos intimités ne formèrent bientôt plus qu'une. Je ne savais pas ce que je devais faire mais je cessai de réfléchir et laissai mon instinct dicter ma conduite. Mes sensations étaient engourdies et je ne sentais que le poids de Xarent pesant de tout son long sur mon corps. Nos corps n'arrêtaient pas de se mouvoir un seul instant. Les sensations s'enchaînaient et bientôt je ne fus plus maîtresse de mes mouvements, et à ce que je pouvais en voir, Xarent non plus. Dans un râle partagé, nos corps cessèrent de bouger et Xarent s'effondra sur moi. Nous étions haletants et couverts de sueur, mais aucun de nous deux ne désirait ni n'avait la force d'esquisser le moindre mouvement. Il faisait nuit noire dehors et la fatigue se fit sentir. Je fus étonnée d'avoir encore la force de bailler. Xarent s'allongea à mon côté et me prit dans ses bras en nous recouvrant d'une épaisse et moelleuse couverture. J'étais loin de savoir si mon avenir allait être plus prometteur que mon enfance, mais pour l'heure, je m'endormis sereinement dans les bras de cet homme qui, dorénavant, partagerait tous les instants de ma vie.

Le fouet : cet art méconnuWhere stories live. Discover now